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Les photos de sa vidéo "Je marche seul"
(Podium, 1985)

Les photos de sa vidéo "Je marche seul"
Podium, 1985
Retranscription de Marie-Laurence Cuvillier

Comme beaucoup d'autres chanteurs de sa génération, Jean-Jacques Goldman est un fou de vidéo, d'images, mais avec une petite nuance. Pour lui, réaliser un clip pour une chanson, c'est toute une aventure, dans sa tête ; comme s'il se préparait, le temps de cette chanson, à devenir le héros d'un véritable film.

"Et le cinéma, pour moi, dit Jean-Jacques, c'est surtout les films d'aventures. "Les aventuriers de l'arche perdue" ou "La guerre des étoiles", c'est ça le cinéma que j'aime, celui qui me fait rêver, et me permet de m'évader. Alors, ce clip de "Je marche seul", nous l'avons conçu, avec mon copain Bernard Schmitt, qui est photographe et réalisateur, comme une de ces bandes annonces que l'on voit au cinéma". Vous ne manquerez sûrement pas d'être surpris, en voyant le clip de "Je marche seul", d'y voir Jean-Jacques en marin. La raison ? "Il fallait suggérer un métier aventureux, explique-t-il. Ça aurait pu être un plongeur sous-marin, ça me tentait beaucoup, ou un cosmonaute qui revient de la lune, mais finalement, nous avons choisi d'un commun accord d'histoire de ce marin qui fait son service militaire dans un pays de l'Est, qui y subit de mauvais traitements et qui décide de s'enfuir, de passer à l'Ouest. C'est une fille dans le train qui lui permet de détourner l'attention de la police. Et puis j'aimais bien l'idée de cette image où l'on voit le marin mettre des santiags : c'est un peu le symbole de l'Ouest, de la liberté pour lui". Ce thème de la liberté, il est très important pour Jean-Jacques. Il y pensait en écrivant "Je marche seul", un jour où il avait le cafard. "C'est vrai, il y a des jours, comme ça, où vous vous mettez en colère contre tout. Rien ne va, vous avez des problèmes chez vous, dans votre travail, vous en avez marre. Alors, vous claquez la porte et vous partez marcher dans la rue, tout seul, pour avoir la paix. Une fois la colère passée, vous commencez à réfléchir, vous êtes tout à votre plaisir de marcher et vous vous dites que vous avez deux jambes et deux bras, que vous êtes en bonne santé, et que personne ne va venir vous demander où vous allez, ce que vous faites. Bref, vous êtes libre. A ce moment-là, vous saisissez tout le ridicule de votre comportement, de vos soi-disant problèmes. Tout devient futile, accessoire et brusquement votre moral revient au beau fixe. Voilà ce que j'ai voulu suggérer". Pour écrire ses chansons, Jean-Jacques avoue avoir la tournure d'esprit d'un journaliste plus que celle d'un parolier. Un article lu dans un journal, des images à la télévision, une information frappante chemineront vite dans sa tête et lui donneront la matière d'une chanson. Tout ce qu'il écrit, il le ressent profondément. Impossible pour lui d'écrire "à la commande" et à froid. "Ce que j'écris est vécu, dit-il. C'est un peu la même chose, si la comparaison est possible, pour ma manière de m'habiller. Je n'ai pas de look spécial pour le public et des fringues que je ne porte que dans ma vie privée. A la télévision, sur scène, je m'habille comme tous les jours. Je serais incapable de me "déguiser", de mentir, de ne pas être en harmonie avec moi-même". Le succès ne semble pas avoir changé Jean-Jacques qui avoue en toute sincérité n'avoir modifié en rien sa façon de vivre. "Bien sûr, je gagne plus d'argent qu'autrefois, mais mes joies, mes plaisirs sont les mêmes. Je suis toujours heureux d'aller au ciné, de bouquiner mes vieux livres de poche, de passer un moment dans un bistro avec des copains. Ça, ce sont mes vrais privilèges ! Si je changeais quoi que ce soit à ma manière de voir la vie, je ne pourrais plus écrire les mêmes chansons, ni même les interpréter. Je penserais différemment. Je serais autre".

Modeste, Jean-Jacques Goldman ? Petit sourire et réponse rigolarde : "Mais je ne suis pas du tout modeste ! Simplement le sens des valeurs. Quand on me dit que je suis génial, il ne faut quand même pas abuser !" Quant à sa discrétion pour tout ce qui ne fait pas partie de sa vie professionnelle, Jean-Jacques reste sur ses positions : "A mes débuts, on m'a reproché ma façon de m'habiller, mes jeans, et le fait que je ne donnais pas de détails sur ma vie sentimentale. On m'a même dit que je n'irais pas loin si je m'obstinais. En fait, avec le temps, il semblerait que mes défauts soient devenus des qualités !" Ce qui n'empêche pas Jean-Jacques le timide d'être toujours un peu inquiet lorsqu'il s'agit de donner un interview et de parler de lui : "Je comprends mal comment on peut s'intéresser à moi. C'est vrai et je suis sincère. Je reconnais que j'ai de la chance d'avoir un truc qui marche et que le succès continu mais je sais aussi que tout peut être éphémère et qu'à ce moment-là plus personne ne se préoccupera de mon sort".

Pour le moment, pas question de retraite, d'oubli et d'insuccès pour lui. Jean-Jacques Goldman ne court aucun risque s'il nous offre des chansons de la qualité de "Je marche seul". Prochaine étape pour lui : une rentrée en fanfare sur scène - "j'en ai besoin" - avec une tournée qui le conduira dans de nombreuses villes et puis, au début du mois de décembre, du 3 au 15, une série de concerts à Paris, au Zénith. Quel emploi du temps !


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