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Après l'âme et le coeur, Goldman s'attaque aux... pieds
(La Presse (Québec), le 15 décembre 2001 )

Après l'âme et le coeur, Goldman s'attaque aux... pieds
La Presse (Québec), le 15 décembre 2001
Alain Brunet
Retranscription de Monique Huldot

Et la profondeur ? Comment un monarque de la pop peut-il la préconiser ? La réponse sera brillante : “La profondeur est une nécessité, même pour un artiste de variétés. Je trouve ça presque péjoratif qu'on me pose cette question de la profondeur, car elle peut sous-entendre la pensée suivante : si c'est profond, ça ne peut pas plaire. Or, les Beatles formaient non seulement le groupe le plus populaire du monde, mais aussi le plus novateur. En France, de grandes vedettes populaires ont été Brassens, Brel, Ferré, Barbara. Je ne prétends pas me comparer à ces artistes, mais j'ajouterais que des gens comme Joe Dassin ou Claude François n'ont pas été des vedettes par hasard”. Jean-Jacques Goldman non plus. Enfin... “Je vis encore une aventure absolument contre nature, celle d'être sur scène avec mon nom devant, écrit en gros. J'adore, mais je n'ai vraiment pas suscité cela, je n'y avais jamais vraiment rêvé. Ce qui m'a le plus apporté ces dernières années, c'est une aventure un peu inattendue : écrire pour les autres. C'est ce que j'ai toujours voulu faire, j'ai toujours su que je le ferais très bien. Je me sens très très bien quand j'écris pour les autres (Hallyday, Khaled, Kaas, Lavoine, de Palmas, etc.), c'est toujours intéressant”. Et qui est son interprète préféré ? Goldman n'hésite pas à répondre ce qui suit. En toute franchise. “J'ai travaillé avec Céline, puis je n'ai plus eu très envie de travailler avec les autres. Quand un auteur-compositeur a affaire à un phénomène comme celui-là, les autres après c'est difficile, quoi”. - Feriez-vous un autre album avec elle ?

- Bien sûr, mais je ne crois pas que j'aurais la fertilité, disons, pour lui faire un autre album complet. Si toutefois, elle me demandait quelques chansons, je les ferais avec plaisir. Mais je ne lui ferai jamais des chansons de remplissage... ce que je suis aussi capable de faire. J'ai beaucoup trop de respect pour elle. Chaque fois que j'ai fait des albums pour d'autres, j'y suis allé avec un enthousiasme, avec la certitude que ça allait leur convenir. Or, j'en suis à presque 200 chansons... elles sont faites, quoi. Peut-être que j'en ai encore 100 ou 150 en bagage... Prenez les Beatles, ils ont créé sur une période extrêmement courte, quoi. C'est pareil pour tout le monde, quoi”. Le temps et l'expérience, est-on tenté de déduire, augmentent la pression sur les épaules d'un bonze de la pop. Ce que Jean-Jacques Goldman infirme illico. “Au contraire, ça allège. Il n'y a plus d'enjeu. À partir du moment où ces choses me sont un peu acquises, avec ce public fidèle qui est là, me suit et me fait confiance, ça m'allège, ça produit chez moi une tranquillité que j'apprécie. D'autant plus que je ne suis pas vraiment un combattant... S'il n'y a plus 10 000 personnes à mes concerts, s'il n'y en plus que 1 000, ça me va. Il y a deux semaines, j'ai vu Claude Nougaro devant 1 000 personnes à Marseille, j'ai trouvé la soirée magnifique. Autant sur le plan artistique que sur celui de la connivence entre lui et son public. “J'ai trouvé qu'il exerçait un beau métier”. Goldman prend son pied Jean-Jacques Goldman est conformiste, on en convient. Son traditionalisme pop est certes assumé, mais l'homme finit toujours par se tremper les pieds dans quelques mares de bon goût. Mises à nu, ses chansons se ressemblent toutes, ses mélodies sont invariablement accrocheuses, ses progressions harmoniques laissent souvent une étrange impression de similarité. Une manière de Bryan Adams à la française ? Il y a quelques années, j'aurais répondu que si. Or, Jean- Jacques Goldman s'avère un être beaucoup plus raffiné que le rockeur canadien. Sa quête du hook parfait, sa plate conquête des palmarès s'accompagne cette fois d'une série d'arrangements léchés qui enveloppent des chansons simples et sincères. Autour de ses complices (Erick Benzi et Gildas Lointier à la barre du studio, Patrice Tison et Michaël Jones aux guitares et voix, etc.), il a su parfois nous faire oublier son côté prédigéré. Amalgamés à la manière Goldman, chorale, fanfare, cordes (dirigées par Yvan Cassar), lutherie traditionnelle (très celte, en fait) et autres ornements orchestraux rehaussent sa facture à souhait. Quoi qu'on en pense, Jean-Jacques Goldman est loin d'être un... pied. Et il le prend dans cet album, soyez-en assurés.


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