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Jean-Jacques Goldman mène le bal !
(Le Soir Magazine, 14 décembre 2001)

Jean-Jacques Goldman mène le bal !
Le Soir Magazine, 14 décembre 2001
Joëlle Lehrer
Retranscription de Luc Andries

Sur ses premiers slows, ses cinquante ans, son amour et son système... Jean-Jacques Goldman mène le bal !

De la gigue à la tarentelle, du disco à la techno, du rock au rythm'n blues, Jean-Jacques Goldman signe, aujourd'hui, des chansons pour faire danser le monde et servir de bande-son à Cupidon. Interview d'un homme qui crée pour que la vie soit plus belle. Par Joëlle Lehrer, envoyée spéciale à Paris.

Joëlle Lehrer : J'ignorais que vous aviez une telle fascination pour les orchestres de bal pour leur rendre hommage sur ce nouvel album.

Jean-Jacques Goldman : Dans la chanson "Filles faciles", écrite il y a quelques années, j'évoquais déjà les orchestres de bal ou de soirées. Avec du recul, je trouve que lorsqu'on est musicien de bal, on est pleinement musicien. On a alors un pouvoir fou sur les gens. Dans ce type de soirées, les gens se parlent, les filles regardent les garçons, les garçons regardent les filles ; et s'il n'y a pas la musique, ça s'arrête. Chacun continue dans sa petite vie.

Joëlle Lehrer : C'est un pouvoir de magicien ? De Cupidon ?

Jean-Jacques Goldman : Cupidon, après, il vient ou il ne vient pas. Mais disons que c'est la bande-son de Cupidon.

Joëlle Lehrer : Cela dit, le premier titre de l'album, "Ensemble", n'est pas une chanson pour danser puisqu'il s'agit d'une chorale.

Jean-Jacques Goldman : Effectivement, mais je pense que, dans une chorale, il se passe la même chose. Tout change entre les gens parce qu'il y a de la musique.

Joëlle Lehrer : Etes-vous un bon danseur ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai dansé les slows pour draguer les filles et, quand je n'en ai plus eu besoin, j'ai arrêté de danser. Je me suis rendu compte que c'était plus efficace d'être musicien et de faire danser les gens. J'ai eu une carrière de danseur extrêmement intéressée. [Rires]

Joëlle Lehrer : Avez-vous essayé de danser sur vos nouvelles chansons ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, j'ai fait une farandole sur "On n'y peut rien" au cours d'une soirée avec des amis !

Joëlle Lehrer : Aujourd'hui, vous continuez ce métier pour créer ou pour vivre ?

Jean-Jacques Goldman : Oh, plus du tout pour vivre. Je pense pouvoir faire vivre dix générations. Je continue ce métier pour que la vie soit belle. Il y a des retraités qui font de la musique, chantent dans des chorales, jouent dans des petits groupes. Moi, je fais des disques et des tournées parce que j'adore ça.

"La vie c'est mieux quand on est amoureux"

Joëlle Lehrer : Le fait d'avoir eu cinquante ans et de vous marier à une petite jeune de vingt-deux ans vous rend-t-il soudain plus léger et plus fou ?

Jean-Jacques Goldman : Cinquante ans, ce n'est pas une bonne nouvelle. [Silence]. Je n'ai jamais été spécialement léger et fou. Je suis plutôt sérieux et raisonnable. Cela ne modifie rien profondément mais, dans le quotidien, il y a, évidemment, des changements. Quand j'avais quinze ans, j'avais déjà l'impression d'en avoir cinquante. J'étais un peu décalé par rapport à mes copains de classe.

Joëlle Lehrer : Quand vous chantez "La vie, c'est mieux quand on est amoureux", vous songez à quels changements ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai essayé d'écrire la chanson et de dire : c'est mieux parce que ci et ça. Pour pouvoir répondre à vos questions. [rires] Et le seul argument fondamental était [il chante la mélodie] tadada, tadada... Parce que rien ne change et tout change. Il y a un rapport avec la chanson "Bonne idée" sur le précédent album. La vie est super belle, que l'on soit ou non amoureux. On est déjà amoureux de la vie. J'ai lu un très beau texte d'Yves Simon, dans son dernier roman, où il parle de l'autre comme l'interface entre soi et le monde. Le fait de pouvoir partager les choses avec quelqu'un que l'on aime les rend plus belles.

Joëlle Lehrer : Mais, quand on est amoureux, on traverse des périodes où l'on se replie sur son couple et on ne regarde pas trop le monde autour.

Jean-Jacques Goldman : C'est le problème. Il n'y a jamais d'événements entièrement positifs ou entièrement négatifs, en dehors, bien sûr, des véritables drames. Chaque choix est un renoncement et chaque renoncement est une nouvelle liberté. La fin de l'amour, c'est, tout à coup, une ouverture au monde. On monte sur son vélo, on se rend à plus d'invitations, on rencontre davantage de gens. Et, effectivement, l'arrivée de quelqu'un, c'est un repli. Je trouve cela hyper juste et moral. Qu'il n'y ait pas de tout et rien comme dans Amélie Poulain, où l'amour arrive et la vie est belle. Je déteste cette idée. Pour moi, il y a juste des vases communicants.

Joëlle Lehrer : Aujourd'hui, vous passez pour le patron de la chanson française, le boss, le grand rassembleur. Qu'en pensez-vous ? Qu'avez- vous fait pour mériter ça ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense que c'est dû à mon rôle dans la soirée des Enfoirés et à ma collaboration avec d'autres chanteurs. Je ne crois pas être le patron de Francis Cabrel, de Johnny Hallyday, d'Alain Souchon ou de Claude Nougaro. C'est une invention de journaliste.

"Moi, je ne sollicite pas les journaux"

Joëlle Lehrer : Justement, à propos de journalistes, certains confrères français ont développé le thème d'un système Goldman, souligné une certaine façon d'utiliser le marketing et révélé que, pour obtenir de vous une interview, il leur fallait envoyer une lettre de motivation avec la promesse de ne pas publier votre photo en une. Avec moi, journaliste belge, vous n'émettez aucune de ces conditions.

Jean-Jacques Goldman : Le jour où mon album est sorti, quatre journalistes sont morts en Afghanistan. Je ne veux pas que ma photo remplace la leur. L'actualité prime. Cela étant, tout ce que vous dites est vrai. Moi, je ne sollicite pas les journaux. Je ne suis pas demandeur. La lettre de motivation, c'est simplement : M. Goldman, nous souhaiterions faire votre interview. Ensuite, je ne veux pas être à la une des journaux parce que ça me change la vie. J'habite dans un quartier d'une grande ville. Quand je suis à la une, ma vie n'est plus pareille. J'exige également qu'ils aient un enregistreur quand ils viennent ; parce que, sinon, ils écrivent ce dont ils se rappellent. Je demande aussi à relire les papiers. Mais je m'engage à ne pas demander les questions à l'avance et à ne rien changer à la forme. Pour ce qui est du marketing, je fais des interviews lorsque je sors un album ou lorsque je pars en tournée. Je n'en fais pas le reste du temps. C'est mon marketing ! [rires]

Joëlle Lehrer : Pourriez-vous vous passer complètement d'une présence médiatique ?

Jean-Jacques Goldman : Pour les tournées, oui, à court terme puisque le succès des tournées est tout de même lié au succès des disques. Et pour les albums, non, pas plus que Bob Dylan ou Mc Cartney. Mais je pense que l'on peut se passer de presse car, elle n'est pas notre média naturel. On ne peut pas se passer de la radio et de la télé.

Joëlle Lehrer : Etes-vous satisfait du chemin parcouru depuis 82/83 ?

Jean-Jacques Goldman : Il m'est arrivé bien plus que ce que je ne pouvais imaginer. Pas seulement sur le plan du succès mais sur celui du rapport avec les gens, sur l'attention dont mon travail fait l'objet. C'est inimaginable. Je ne savais même pas que l'on pouvait écouter quelqu'un comme ça !


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