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Jean-Jacques Goldman, chanteur solidaire
(Pèlerin Magazine, le 12 mai 2000)

Jean-Jacques Goldman, chanteur solidaire
Pèlerin Magazine, le 12 mai 2000
Jean-Marc Pourcel
Retranscription de Monique Hudlot

Le chanteur Jean-Jacques Goldman est un homme de convictions. Il a accepté, à la demande des Scouts de France, de parrainer le prix Champions de la paix, destiné aux louveteaux (8-12 ans).

Silhouette mince et tonique, yeux noirs chaleureux sous un front immense et une façon singulière d'être présent, attentif et, dans le même temps, comme détaché : Jean-Jacques Goldman est un curieux mélange d'ascétisme et de dynamisme. Polo et jean noirs, le chanteur reçoit à l'heure du café matinal dans le repaire où il travaille - sorte de bateau blanc perché au sommet d'un immeuble parisien. Au centre de ce décor, comme un sombre coffret capitonné dans cet appartement inondé de lumière, un studio où trônent d'immenses haut- parleurs, un ordinateur, des claviers et une cohorte de guitares. "Je n'écris jamais un texte sans avoir une musique derrière moi. J'en serais incapable. Je ramasse des idées, je prends des notes, explique-t-il, justifiant la présence de petits carnets empilés ici et là. Je peux avoir trois ou quatre pages sur un thème. Mais je commence à écrire la chanson en écoutant la mélodie. Les mots ne sont pas les mêmes en fonction de la note".

Un "faiseur de chansons" engagé pour la paix Une chanson, "Il suffira d'un signe", et ce fut l'explosion. Depuis plus de vingt ans, un tube en remplace un autre : "Quand la musique est bonne", "Comme toi", "Au bout de mes rêves". On lui doit la chanson des Restos du coeur ("Aujourd'hui, on n'a plus le droit, ni d'avoir faim ni d'avoir froid"), à la demande de Coluche, ainsi que des succès pour Patricia Kaas, Johnny Hallyday, Céline Dion… L'auteur-compositeur-interprète, ou plutôt le song-maker, comme il aime se définir (littéralement le "faiseur de chansons") aurait pu être victime, comme tant d'autres, des travers du show-biz. Il n'en est rien. Le regard tendre qu'il porte sur les êtres, la vision claire qu'il a de la vie l'auraient-ils protégé ?

Pour l'heure, le grand ordonnateur des Enfoirés a accepté avec enthousiasme un nouvel engagement : celui de parrainer le prix des Champions de la paix, lancé par les Scouts de France, qui appelle les 8-12 ans à être acteurs de la paix, là où ils sont(*). Et Jean-Jacques Goldman a pris à coeur sa responsabilité de parrain. "J'ai été éclaireur de France de 8 à 15 ans, et ces années ont été très importantes pour moi. A l'âge de 15 ans, où normalement on devient chef, c'est-à-dire où l'on commence à donner aux plus jeunes tout ce qu'on a appris, la musique m'a accaparé. Pour moi, c'est un remords. Cette opération est aujourd'hui l'occasion de rendre un peu de ce que le scoutisme m'a apporté".

"J'y ai appris très tôt la responsabilité, le sens de l'effort, le respect des autres. C'est chez les scouts que j'ai découvert presque tous les sports, les filles aussi, et la musique, les chorales. J'ai pu apprendre la guitare, moi qui faisais du classique, et jouer en groupe du Graeme Allwright, Hugues Aufray…" L'image du Jean-Jacques Goldman solitaire serait-elle fausse ? Ce n'est pas contradictoire. Il se souvient qu'un jour, le louveteau qu'il était avait été puni. "On m'avait mis dans un champ, avec l'interdiction d'en sortir. J'y ai passé une journée tout à fait extraordinaire ! dit-il avec un rire d'enfant. J'étais très bien avec les autres, mais la solitude ne me gênait pas du tout".

Pourquoi avoir accepté d'être le parrain du prix Champions de la paix ? "Je partage avec les scouts une même réflexion sur la paix, l'altruisme, la solidarité. Mais je ne suis pas pratiquant. L'important, c'est une certaine "foi", quelle qu'en soit la forme. C'est le refus des fausses valeurs du matérialisme. Les religions proposent des réponses sur Dieu. Moi, je ne sais pas. Mais, ajoute-t-il, il y a une grande probabilité objective que le monde ne soit pas le fruit du hasard". Les valeurs du scoutisme sont en harmonie avec celles de sa famille, de son enfance dans la banlieue sud de Paris. Le chanteur sait ce qu'il doit à ses parents, juifs émigrés dans les années 30. A son père, né en Pologne, dont il dit qu'il demeure l'homme qui l'a le plus impressionné. Un père "un peu à part, précise-t-il. Orphelin de père, il a vécu dans une misère extrême et il est arrivé en France sans rien. Mais comme tous les enfants du ghetto, il avait appris à lire, à écrire, à réfléchir. Et grâce à ça, il n'a jamais manqué de rien…" Ce père honnête et courageux lui a transmis, notamment, ce qu'il appelle "la pré-éminence de la culture sur le matériel". "Quand on parle des jeunes dans les cités, du chômage, je sais que le problème est avant tout et toujours un problème de culture et d'éducation", insiste-t-il.

A l'approche de la cinquantaine, Jean-Jacques Goldman semble plus détaché que jamais. "Le fait d'être au hit-parade, d'avoir des salles pleines, n'est absolument pas déterminant dans mon humeur. Je suis très heureux d'avoir du succès, mais je sais que, fondamentalement, ce n'est pas le plus important". Loin d'épuiser son inspiration, le temps lui va bien, il devient plus profond, plus intime, plus dépouillé dans ses chansons. "L'essentiel est de faire les choses sans calcul, sans arrière-pensées, conclut-il. Je dis dans une chanson "Il n'y a que les routes qui sont belles". C'est vraiment ça. On fait son chemin en avançant".

(*) En partenariat avec l'Action catholique des enfants (ACE) et le Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ). Rens. Au 01 44 52 37 51. Jean-Jacques Goldman remettra les prix aux vainqueurs lors des vacances de la Toussaint 2000.

Un parcours en musiques 11 octobre 1951 : Naissance à Paris. 1790-1973 : Etudes à Lille. 1975-1979 : Premiers enregistrements, tout en travaillant dans le magasin de sport familial. 1981 : Premier succès : "Il suffira d'un signe". 1982 : Deuxième succès : "Quand la musique est bonne". Il quitte son emploi. 1983 : "Comme toi" puis "Au bout de mes rêves". Première tournée. 1985 : Ecrit la chanson des "Restos du coeur". 1993-1996 : Ecrit pour Patricia Kaas, Céline Dion, Khaled. 1997 : Album "En passant". 1999-2000 : Il parraine le Prix Champions de la paix.

Un prix pour la paix "Champions pour la paix" est un concours national ouvert aux enfants de 8-12 ans, pour célébrer le Jubilé et l'année 2000, déclarée "Année internationale de la culture et de la paix" par l'ONU. Seuls ou en groupes, les enfants doivent imaginer et réaliser une action pour la paix.


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