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Un an avec Céline
(TSR1, 11 septembre 1999)

Un an avec Céline
TSR1, 11 septembre 1999
Julie Snyder
Retranscription de Jean-Michel Fontaine

[Voici quelques extraits d'une émission spéciale consacrée à Céline, diffusée sur la Télévision Suisse Romande le 11 septembre 1999. La télévision québécoise a suivi Céline pendant un an, pendant sa méga-tournée 1997-1998. Les extraits ci-dessous ne concernent que Jean-Jacques Goldman]

[Julie Snyder et Céline Dion sont assises sur un canapé, devant un écran géant. Elles sont en liaison vidéo par satellite avec Jean-Jacques Goldman, qui est debout sur un balcon, avec en fond l'Arc de Triomphe]

Julie Snyder : C'est vous qui avez demandé à Céline pour le premier album. Qui a demandé à qui pour le deuxième ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois que nous étions tous les trois, René, Céline et moi, peut-être après un concert….

Céline Dion : Dans un restau, je me rappelle !

Jean-Jacques Goldman : … A Bercy, je crois, et, peut-être, René a dit "Qu'est-ce qu'on fait pour le prochain ?" [Céline acquiesce de la tête] C'est peut-être René qui a posé la question comme ça, alors que ce n'était pas du tout d'actualité. J'ai dit, si j'ai des idées et si je trouve, évidemment, je vais le faire.

[Céline lors de l'enregistrement en studio : "On ne change pas"]

Julie Snyder : Il y a une chanson sur l'album, qui s'intitule "On ne change pas". Céline, dans cette chanson là, parle de la petite fille de Charlemagne qui est inquiète. Est-ce que cette petite fille refait surface souvent, Céline ?

Céline Dion : Moi, je pense que les gens ne changent pas vraiment. Quand Jean-Jacques m'a présenté cette chanson là, ça m'a fait frissonner beaucoup. Effectivement, chaque jour, quand je fais ces voyages, quand je me retrouve sur scène, quand je m'habille, quand j'habille les designers, quand je mets les talons hauts et que je me présente devant les caméras, c'est sûr qu'il y a toujours cette petite fille maigre qui vit à Charlemagne, qui est timide, mais qui est emballée par ces grands rêves qu'elle a dans sa tête et dans son coeur, qui veut parcourir le monde, mais qui a peur et qui est maigrichonne, en même temps, qui est toute fragile. Elle est là tout le temps.

[extrait de "On ne change pas" avec des photos de Céline plus jeune, mélangées avec des photos de Céline "star"]

Céline Dion : Etre une enfant, c'est des choses plein d'émotions, et des fois, c'est difficile. Une enfance, c'est difficile. Mais de chanter ça, je trouve ça formidable. Mais on ne change pas.

Julie Snyder : En quoi ça a été difficile, l'enfance, pour toi ?

Céline Dion : Je sais pas. On n'est pas sûr. Moi je n'étais pas sûre de moi, je pense que c'est comme ça pour plusieurs personnes, mais j'étais pas sûre de moi. J'étais pas belle, j'avais de grands cheveux longs, j'avais des bras plus longs que tout mon corps, j'avais de vilaines dents, j'avais un teint un peu grisonnant, j'étais pas vraiment bien habillée. J'avais l'air d'une petite pauvre. En même temps, j'étais remplie d'amour, mais j'avais pas l'air d'une fille qui était remplie d'amour, parce que bon, on n'avait pas beaucoup d'argent. Je n'étais quand même pas très bien habillée. Je ne trouvais pas que j'avais des traits très très féminins. J'étais un peu maigre. Je n'avais pas beaucoup d'amis, parce que j'avais envie de rester à la maison avec mes frères et mes soeurs. Je sais pas… Je ne me sentais pas vraiment… J'avais l'impression d'être plus grande physiquement que dans ma tête. Je n'étais pas vraiment très à l'aise avec moi. Je trouve qu'un enfant, quand j'allais à l'école…. J'ai quitté l'école, je me faisais un peu abusée de moi, physiquement, genre, on me pitchait des balles de neige, parce que bon, j'avais toujours ces jupes avec ces collants. Les garçons me disaient, si tu me rapportes pas des pommes et des oranges après dîner, tu vas voir, je vais te rattraper et puis tu vas voir, ça va aller mal. Et puis moi, je prenais ça au sérieux, j'avais peur, et puis ils me pitchaient des balles de neige après les mollets, et puis je courais pour m'envoyer à la maison, et puis là, je ramenais deux trois pommes et quatre cinq oranges pour leur donner. J'avais peur ! Je me battais pas à l'école. Quand quelqu'un me poussait, je repoussais pas ces gens là, je me laissais un peu faire. J'étais un peu fragile, je pense.

[extrait de "On ne change pas" avec de nouvelles photos de Céline plus jeune. On termine avec Jean-Jacques Goldman et Céline, qui applaudit, en studio, lors de l'écoute de la chanson. Elle étreint Jean-Jacques]

Julie Snyder : C'est drôle, Jean-Jacques, parce que Céline a jamais vraiment parlé de ça. Comment vous faites pour sentir ça chez elle, parce que vous l'avez quand même pas connue, à cette époque là ! Comment vous faites pour traduire ça dans vos chansons ?

Jean-Jacques Goldman : Il y a un moment où une chanteuse en particulier est très vulnérable, c'est le moment où elle chante [extrait de Céline en studio qui chante "Je chanterai"], où elle laisse les vernis à la porte, où elle laisse les faux-semblants, les personnages qu'elle pourrait jouer. N'importe quelle chanteuse. Elle devient ce qu'elle est, exactement ce qu'elle est, la petite fille qu'elle est, extrêmement vulnérable à ce moment là. [Céline joue du piano ; nouvel extrait de l'enregistrement de "Je chanterai", avec Jean-Jacques Goldman qui donne des conseils à Céline]

Julie Snyder : Déjà, quand vous enregistrez en studio, il paraît que vous vous tenez très très prês de Céline.

Jean-Jacques Goldman : Lorsqu'on fait les premiers déchiffrages des mélodies, je suis à côté d'elle, parce qu'elle ne connaît pas les chansons. Elle les a écoutées dix minutes ou juste avant, et donc je lui dis phrase après phrase, et elle découvre les chansons en même temps. Ensuite, quand elle enregistre, et qu'elle sait la chanson, je suis comme tout le monde, à côté du preneur de son.

[On voit Jean-Jacques et Céline chanter ensemble lors de l'enregistrement de "Dans un autre monde", puis Céline la chanter sur scène].

Julie Snyder : Comment expliques-tu que Céline chante un ton et demi plus bas en français qu'en anglais ? Pour ceux qui connaissent pas la musique, comme moi, peux-tu nous donner un exemple ?

[Céline donne un exemple]

Julie Snyder : Pourquoi tu chantes plus bas en français qu'en anglais ?

Céline Dion : Parce que je pense qu'en anglais, il y a des intonations qui demandent des sons… Alors qu'en français, c'est autre chose. C'est une autre approche, vocalement. Ça me fascine beaucoup moi aussi. En anglais, les chansons sont toujours plus hautes. J'ai l'impression qu'il faut toujours que je chante un peu plus fort, ou un peu plus aigu. En français, c'est plus posé. C'est comme un poème. Si tu chantes un poème, si tu chantes en français, c'est beaucoup plus poétique, donc c'est plus calme, donc c'est plus doux, donc c'est plus beau.

[extrait de "Zora sourit" sur scène]

Céline Dion : Pour moi, Zora représente, non seulement l'Algérie, mais toutes les femmes de tous ces pays qui n'ont pas la chance d'être libres et d'être heureuses. [extrait de l'enregistrement de "Zora sourit" en studio]

Julie Snyder : Est-ce que vous trouvez que Céline a un accent québécois quand vous lui parlez ? Est-ce que parfois, vous avez du mal à vous comprendre ?

Jean-Jacques Goldman : Vous plaisantez je suppose ! ! !

Julie Snyder : Non, non !

Jean-Jacques Goldman : [rires] Quand elle parle avec sa soeur ou en famille, je ne comprends rien ! ! ! Il faut qu'elle fasse un effort pour que je comprenne ! ! !

Julie Snyder : C'est vrai ? ! ?

Céline Dion : Si je parle avec Manon, très vite, il ne comprend rien.

Julie Snyder : Vous faites exprès pour rien comprendre, vous êtes comme tous les Français ! Vous voulez pas comprendre !

Jean-Jacques Goldman : Si si, on veut !

[extrait de l'enregistrement de "Tous les blues sont écrits pour toi". Pendant que Céline chante en anglais, Jean-Jacques l'accompagne à la guitare électrique]

Julie Snyder : "Je crois toi", est-ce que Céline s'adresse à René dans cette chanson ?

Jean-Jacques Goldman : Ah oui ! En studio, elle me croit moi, mais dans la vie, elle le croit lui ! [rires]

Julie Snyder : Est-ce que ça arrive dans le studio, que René et vous, vous n'êtes pas d'accord ? Qui est-ce qu'elle croit à ce moment là ?

Jean-Jacques Goldman : René et moi on est toujours d'accord !

Julie Snyder : Comment ça va vos relations avec René, parce que vous l'avez battu souvent au ping-pong !

Jean-Jacques Goldman : Mais jamais ! Jamais ! René est imbattable au ping pong !

Julie Snyder : Ah, c'est lui qui vous a battu au ping pong ?

Jean-Jacques Goldman : Mais bien sûr !

Julie Snyder : Ça altère pas vos relations ?

Jean-Jacques Goldman : Un peu, mais ensuite… [rires] On s'arrange !

Céline Dion : On s'arrange ! Je leur chante une petite chanson, et ils deviennent tout doux ! [rires]

Julie Snyder : Merci beaucoup et bonne nuit. Merci d'avoir veillé tard !

Céline Dion : Tu peux aller fermer les lumières de ton Arc de Triomphe, Jean-Jacques, ça c'est correct !

Jean-Jacques Goldman (qui se retourne en montrant l'Arc de Trimphe de la main] : Je te l'offre !

Julie Snyder : Est-ce qu'on peut voir où vous êtes ? Est-ce que la caméra peut reculer un peu ?

[La caméra fait un gros plan sur l'Arc de Triomphe, puis revient sur le balcon où se trouve Jean-Jacques]

Julie Snyder : Là, on est au-dessus de l'heure du matin, mais en réalité, l'Arc de Triomphe ferme à minuit. Qu'est-ce que vous avez fait pour qu'il soit ouvert à cette heure ? !

Jean-Jacques Goldman : On a demandé une dérogation, et comme dit Monsieur John qui est là [il fait le signe de l'argent avec les doigts], nous nous sommes arrangés. [rires de Céline et Julie]

Julie Snyder : Merci beaucoup Jean-Jacques Goldman, bonne nuit !

Céline Dion : Jean-Jacques, je t'aime fort…

Jean-Jacques Goldman : Je t'embrasse !

Céline Dion : Moi aussi je t'embrasse, je t'aime fort. J'ai hâte de te voir. J'espère que tu viendras voir mon show !

Jean-Jacques Goldman : Oui !

Céline Dion : Alright ! A bientôt !

[fin de "S'il suffisait d'aimer"]

(…)

[extrait de "Let's talk about love". Julie Snyder est avec Bryan Adams, et lui pose des questions parfois en français, parfois en anglais. Bryan Adams répond en français. Pour plus de simplicité, tout a été traduit en français, en "corrigeant" les approximations linguistiques de Bryan Adams]

Julie Snyder : Vous avez composé "Let's talk about love" et la chanson est arrivée à la dernière minute en studio.

Bryan Adams : Oui, je sais.

Julie Snyder : Vous vous êtes réveillé tout à coup en pensant, je dois écrire une chanson pour Céline ?

Bryan Adams : C'est une idée d'un ami à moi, qui a composé avec moi aussi. Il s'appelle Eliott Kennedy, il est anglais. Il aime bien la voix de Céline, comme moi. Et il m'a dit, j'ai une idée pour une chanson, mais impossible pour finir. Help me ! Viens prendre un café aujourd'hui, pour écrire une chanson. La semaine suivante, j'ai fait une démo, très simple, acoustic guitar. Je l'ai envoyée, et je pensais que cela serait pour plus tard.

Julie Snyder : Parce qu'elle était déjà en studio, et l'album était fini.

Bryan Adams : Il était fini, oui. Le téléphone sonne. Allo, c'est René. [Bryan imite René] "J'adore cette chanson, quelle chanson géniale ! Céline l'aime aussi et elle veut te dire bonjour !" [Bryan imite Céline] : "J'adore cette chanson, elle est magnifique !"].

Julie Snyder : C'est un succès maintenant !

Bryan Adams : Vous croyez ?

Julie Snyder : Et c'est aussi le titre de l'album. Et vous l'avez composée en une journée ? !

Bryan Adams : Une heure.

Julie Snyder : Une heure ? ! ? Une heure pour composer une chanson ? ! ?

[Bryan Adams acquiesce de la tête. Il aurait pu au moins faire remarquer qu'il n'a écrit que quelques lignes sur la musique de "Puisque tu pars"…]


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