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Fredericks–Goldman–Jones : la fête sur un tas de ruines
(La Provence, 02 juin 1994)

Fredericks–Goldman–Jones : la fête sur un tas de ruines
La Provence, 02 juin 1994
Article de Jean-Michel Gardanne
Retranscription de Laurent Pagès

Six mille spectateurs hier soir au Palais des Sports.

L'intérêt d'aller à un spectacle de Jean-Jacques Goldman et de ses complices, c'est qu'on est sûr de ne pas y entendre les chansons comme elles ont été enregistrées sur disque. Eux, ils n'ouvrent pas des "boites de chanson en conserve" : ils donnent des concerts de musique vivante !

Vivant, le décor de ce spectacle 94 ne l'est guère. Impressionnant avec ses ferrailles tordues et ses murs écroulés, il hésite entre Tchernobyl après l'accident, Dresde après le bombardement au phosphore ou la gare Saint-Charles en feu. C'est sur ces ruines où dansent les flammes du brasier nucléaire que Fredericks–Goldman–Jones ont choisi d'organiser une grande fête. Jiji pour commencer, tout seul et tout en haut du décor, dépassant d'une palissade qui barre toute la scène et qui tombera avant la fin de "Serre-moi", premier extrait de l'album "Rouge". Ce sera la couleur dominante de plusieurs titres comme le suivant, "Des vôtres", qu'accompagnent d'aveuglants éclairs stroboscopiques. Comme ils en ont pris la (bonne) habitude, les musiciens jouent très fort, plus "durement" que sur les albums. L'ambiance est ainsi métal et percussion sur "Envole-moi". Pendant "Comme toi", les briquets s'allument dans la foule qui va avoir la surprise de voir Goldman revenir sur scène en jouant d'un violon tzigane. La chorale phocéenne des grands soirs s'échauffe.

Carole palmée !

Comme on est aussi venu pour rire, à la fin de "Je commence demain", on découvrira le trio, augmenté du bassiste, avec une paire de palmes aux pieds ! Et Carole Fredericks avec des palmes, ça fait déjà un sacré têtard !...

Le concert va culminer avec "Des vies", aussi "Knopfler" que sur "Rouge", et plus encore que "Nuit", qu'illustrent de superbes projections sur un masque en relief. Seul au piano au début de "Confidentiel", Goldman éclaire une flamme qui embrase les briquets dans les gradins et s'élève pour une version rock de la Pentecôte. La chorale donne à plein.

On enchaîne avec "C'est pas d'l'amour". Danse sur "Un, deux, trois" avec une "contrebasse" du 3ème type. Ambiance twist et surboum. Puis accélérateur et sono à fond pour emballer "On n'a pas changé" sur un rythme très hard. "J'ai des marchands, des tapis, qui peuvent tout acheter". Goldman prend le temps d'une ruade en direction de Nanard : "Est-ce que Marseille est à vendre ?"

Tandis que défilent sur l'écran les visages des combattants qui accompagnent "Frères", on croit voir passer un ange avec les boucles de Balavoine...

Frisson

Mais c'est un autre ange, petit et noir, qui fait passer un frisson dans l'assistance. Mort en naissant, il va être réanimé sous nos yeux : ce reportage a inspiré "Juste après" à Goldman qui signe là un hymne simple et vibrant à l'action humanitaire.

Retour au sol avec les baguettes fluos martelant des bidons. C'est l'intro, façon steel band, de... "A nos actes manqués".

Un brin de Voix bulgares avant de "Fermer les yeux". Fredericks, Goldman, Jones quittent la scène en traversant l'étoile rouge qui a servi de billet d'entrée au public. Générique de fin sur l'écran.

Et rappel, prolongé, dont la vedette sera un détachement des chœurs de l'armée russe (ex-rouge) avec casquettes immenses et épaulettes rouges. Il ne prête pas seulement ses voix à "Rouge", mais à "Il suffira" et même à une chanson de son répertoire...

Deux heures ont filé sans qu'on s'en rende trop compte. Le temps d'un voyage dans les musiques et les albums de Goldman jusqu'en 1981. A la batterie et aux percussions, Thor et Vulcain ont tout cassé, ne partageant un peu de leur primauté qu'avec les guitares.

Pas de discours ni de déclaration fracassante. Mais du spectacle plein les mirettes, des bons décibels dans les oreilles et des mélodies accrochées aux lèvres pour les jours suivants.

On a passé de bonnes soirées avec moins que ça.

[Légende photo] : Carole Fredericks, Jean-Jacques Goldman et Michael Jones : le trio de "Rouge" a chauffé la salle à blanc.


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