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Jean-Jacques Goldman fait le point
(Podium, 1991)

Jean-Jacques Goldman fait le point
Podium, 1991
Marc Thirion
Retranscription de Jean-Michel Fontaine

C'est parti, Jean-Jacques Goldman a donné le coup d'envoi du "Fredericks-Goldman-Jones à l'Île Maurice et à la Réunion. La tournée se poursuit à travers la France et gagnera le stade Jacques Anquetil de Vincennes du 4 au 9 juin. Suite de l'interview du mois dernier, exclusive toujours. Jean-Jacques Goldman répond à toutes nos questions !

Marc Thirion : Es-tu un homme différent en période de scène ?

Jean-Jacques Goldman : Pas vraiment différent mais on s'adapte à la situation qui est très particulière : collectivité, foule, prise en charge, énergie, moment présent, voyages...

Marc Thirion : Comment régis-tu face au phénomène d'hystérie collective pendant tes concerts ?

Jean-Jacques Goldman : Après avoir assisté aux concerts de Roch Voisine, Bruel, Indochine, Daho, je trouve mes concerts très sages ! ! !

Marc Thirion : Arrives-tu à avoir parfois de vrais rapports avec tes fans ?

Jean-Jacques Goldman : Le rapport, que les fans ont avec un chanteur, est-il lui-même vrai ? C'est difficile, je crois.

Marc Thirion : Ces rapports évoluent-ils quand même au fil des années ?

Jean-Jacques Goldman : Beaucoup de fans ont compris que par respect pour eux, j'étais heureux de les voir ne plus être fans.

Marc Thirion : Le répertoire de ces concerts 91 ?

Jean-Jacques Goldman : Nous chantons 9 chansons du dernier album et une douzaine d'anciennes, en trio, en duo ou seul.

Marc Thirion : Dix ans de carrière, cela représente quoi pour toi ?

Jean-Jacques Goldman : Dix belles années. Pleines. Dix bonnes années finalement.

Marc Thirion : Es-tu prêt pour dix nouvelles années ?

Jean-Jacques Goldman : Je peux choisir beaucoup de choses, mais malheureusement pas ça ! Ce sont les gens qui nous choisissent, pas le contraire !

Marc Thirion : Quel est pour toi le secret de la longévité d'un artiste ?

Jean-Jacques Goldman : Les textes qu'il chante.

Marc Thirion : Comment vois-tu l'évolution de la musique dans les années 90 ?

Jean-Jacques Goldman : Assez mal, en fait. Peut-être un retour de plus en plus net vers ce qui est à mon avis l'une des raisons d'être de la musique : la danse.

Marc Thirion : Et l'évolution de ta musique ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'en sais rien. Je ne crois pas que cela évoluera vraiment. Dans la forme, peut-être.

Marc Thirion : Quel est ton sentiment sur la polémique qui a suivi le non couronnement de Patrick Bruel lors des dernières Victoires de la Musique ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai lu quelques part que 800 personnes votaient ! 800 personnes partiales, juges et parties ! Grotesque.

Marc Thirion : Toi-même avais boudé cette cérémonie ?

Jean-Jacques Goldman : Chacun son truc. C'est pas ma spécialité.

Marc Thirion : Beaucoup comparent le phénomène Bruel au phénomène Goldman porte-parole de la jeunesse. Qu'en penses-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'ai jamais été un "porte-parole". Demandez-leur ! Il y a des similitudes dans l'affection que les gens lui portent et m'ont porté. C'est sûr. Connaître ça, c'est un grand privilège.

Marc Thirion : Il y a un secret pour parler juste aux teenagers ?

Jean-Jacques Goldman : Le chanson est le vecteur privilégié des jeunes, celui qui leur parle spontanément.

Marc Thirion : C'est important pour toi de garder ce public ?

Jean-Jacques Goldman : C'est difficile en vieillissant, mais c'est un beau public que j'ai toujours respecté, très sûr, très spontané. J'aimerais les toucher encore par ma musique et mes mots, puisqu'on ne peut pas les séduire longtemps autrement.

Marc Thirion : Pourquoi avoir récusé le terme de "Génération Goldman" ?

Jean-Jacques Goldman : Parce qu'il est faux. Par décence pour ceux qui ne pouvaient pas me voir.

Marc Thirion : Aimerais-tu être un teenager aujourd'hui, au début des années 90 ?

Jean-Jacques Goldman : Pas vraiment.

Marc Thirion : Pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'ai pas de si bons souvenirs de cette période-là. Ce n'est pas un âge si facile.

Marc Thirion : A cette époque, écrivais-tu déjà des chansons ou des poèmes et sur quels sujets ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, j'écrivais, bien sûr. Des choses très politisées, à cette époque. Sur la misère, la justice, la révolution, etc. Ça m'a passé.

Marc Thirion : Quel genre d'adolescent étais-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Introverti. Peur sûr de moi. Silencieux, réfléchi, idéaliste.

Marc Thirion : Pourquoi écrire si peu de chansons totalement autobiographiques ?

Jean-Jacques Goldman : Il y en a : "Veiller tard", "Tu manques", "Je ne vous parlerai pas d'elle", si l'on veut bien lire entre les lignes.

Marc Thirion : Tu es quelqu'un d'assez secret en fait ?

Jean-Jacques Goldman : Non, pas secret, mais discret, peut-être. Pas exhibitionniste, simplement.

Marc Thirion : Toujours très méfiant face à la presse, il est très difficile de te rencontrer. Pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : Par manque de temps... Et puis je suis feignant. C'est vrai, j'admets ne pas être très professionnel sur ce plan. Nobody's perfect.

Marc Thirion : S'agit-il d'une façon de te protéger ?

Jean-Jacques Goldman : De quoi ? On n'est ni aux Etats-Unis, ni en Italie (pour l'instant). Personne ne nous agresse.

Marc Thirion : Qu'as-tu pensé de la chanson de Florent Pagny, "Presse qui roule" ?

Jean-Jacques Goldman : Qu'il a dû souffrir de l'attitude de la presse, lui.

Marc Thirion : Tu fais partie des artistes qui se battent pour que la chaîne musicale existe enfin en France ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est vital, vital, vital.

Marc Thirion : Si tu débutais aujourd'hui ta carrière, aurais-tu la même démarche ?

Jean-Jacques Goldman : Quelle démarche ai-je eu ? Instinctive ? Peu conciliante ? Oui, je crois.

Marc Thirion : As-tu d'autres projets de musiques de films après "L'Union Sacrée" et "Pacific Palisades" ? Est-ce là un exercice que tu affectionnes ?

Jean-Jacques Goldman : Pas pour l'instant, et j'ai l'impression que le cinéma se passe très bien de moi !

Marc Thirion : L'écriture pour les autres : après l'expérience Hallyday, tu accepterais d'écrire pour qui ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'ai pas de projet pour l'instant, mais j'adore ça. Malheureusement, j'ai peu de temps et je suis si lent !

Marc Thirion : Un dernier message pour ceux qui s'apprêtent à venir t'applaudir sur scène ?

Jean-Jacques Goldman : On a hâte de vous voir, vraiment.

Marc Thirion : Et aux lecteurs de Podium ?

Jean-Jacques Goldman : Mes amitiés, et merci pour votre patience !


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