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La tournée d'Enfoirés
(Le Monde, 7 novembre 1989)

La tournée d'Enfoirés
Le Monde, 7 novembre 1989
Claude Fleouter
Retranscription de Monique Hudlot

Le "charité-business" s'est internationalisé et développé. Depuis quatre ans, il a triplé son chiffre d'affaires.

Ouverte au Palais des sports de Lyon, lundi 6 novembre, la "tournée d'enfoirés" entreprise à l'occasion du cinquième anniversaire des Restaurants du coeur s'arrête ensuite à Vitrolles, Montpellier, Bordeaux, Toulouse, Paris et Lille. A l'affiche : Jean-Jacques Goldman, Johnny Hallyday, Eddy Mitchell, Véronique Sanson, Michel Sardou.

Les cinq chanteurs présentent un spectacle spécialement conçu pour la circonstance : accompagné par un orchestre commun, chacun reprend trois chansons de son répertoire, puis chante en duo (Sardou-Mitchell, Mitchell-Hallyday, Sanson-Goldman, Goldman-Hallyday, Sanson-Mitchell) avant de terminer ensemble par la chanson des Restaurants du coeur. Les cinq chanteurs offrent gratuitement leurs prestations et abandonnent leurs droits d'auteurs à l'oeuvre créée par Coluche. Un album contenant les duos et la chanson finale sera publié par Polygram, fin novembre.

Rarement une opération de solidarité suscitée par le show-biz français a rencontré autant de collaboration. Les deux meilleurs éclairagistes (Jacques Rouveyrollis et Alain Longchampt), le gratin des sonorisateurs et des musiciens de variétés participent à cette tournée.

La Direction de l'aménagement du territoire met un avion et son équipage à la disposition des artistes pendant une semaine. Les municipalités offrent leurs salles gratuitement, ou, si elles sont gérées par une société d'économie mixte, font un don à l'association des Restaurants du coeur d'un montant correspondant au coût de la location. Canal Plus se comporte en mécène et achète le spectacle filmé pour près de 2 millions de francs. Seule la radio, en l'occurrence Europe 1, semble avoir mollement réagi et, selon le promoteur de la tournée, "n'a pas tenu les promesses auxquelles la station s'était engagée quand elle a voulu récupérer à son profit l'événement".

L'expérience des concerts pour les droits de l'homme

La "tournée d'enfoirés" a été inspirée par les concerts pour les droits de l'homme organisés il y a un an avec quatre superstars du rock (Bruce Springsteen, Sting, Peter Gabriel, Tracy Chapman) et l'Africain de Dakar Youssou N'Dour. Claude Wild et Véronique Colucci, présidente des Restaurants du coeur, utilisent les armes du show-biz (monter un "coup" qui frappe l'imagination et rassemble le maximum de gens) mais avec pour objectif de réunir des fonds pour une oeuvre de bienfaisance.

Ces quatre dernières années, les spectacles de charité n'ont pas considérablement augmenté en nombre, selon les statistiques de la SACEM (250 en France en 1988 contre 230 en 1985), mais l'argent recueilli a triplé. Ce qui en clair signifie qu'il y a de plus en plus de "charité-business". La société des droits d'auteurs et compositeurs y participe elle-même sous deux formes : une autorisation gratuite d'utiliser la musique, des dons effectués d'après les droits encaissés.

Imbroglio juridique

Bien entendu, les opérations subissent la loi du marché et les ayants droit abandonnent à l'oeuvre de 30 % à 100 % des droits selon les cas : le 45-tours enregistré il y a quatre ans par une trentaine de chanteurs en faveur de l'Ethiopie s'est vendu à deux millions d'exemplaires, celui sur l'Arménie, édité en janvier dernier avec une autre pléiade d'artistes, a été acheté par 880 000 personnes, et, chaque année, l'Association de la recherche contre le cancer obtient de bons résultats en proposant dans les bureaux de poste un album de compilation reprenant les "tubes" de la saison. Par contre, un 45- tours ("Merde aux dealers"), promu par un clip réalisé par Jean-Marie Périer, n'a pas eu de succès (20 000 exemplaires) faute de stars à l'affiche, de même "Chanter la vie" publié en 1987 et l'album pour enfant la "Fugue du Petit Poucet" publié en 1985 en faveur de la Croix-Rouge.

Enfin, parfois, une opération de "charité-business" se termine dans un imbroglio juridique. Ainsi Guy Béart et sa chanson "Libre Liban" : à la suite d'une démarche un peu naïve, le chanteur a vu sa mélodie reprise sous une autre signature, avec quelques broderies et un autre arrangement. Et toujours au profit du Liban. Résultat paradoxal : Guy Béart est aujourd'hui face à cinq procès. L'un de ceux-ci, c'est un comble, l'accusant d'avoir plagié l'oeuvre du… plagiaire.

Lundi 6 novembre au Palais des sports de Lyon, le 7 au Stadium de Vitrolles, le 8 au Zénith de Montpellier, le 10 à la patinoire de Mériadeck à Bordeaux, le 11 au Palais des sports de Toulouse, le 13 au Zénith de la porte de Pantin à Paris, le 14 à l'Espace-Foire de Lille.


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