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De la poudre aux oreilles
(Publication suisse inconnue, 1986)

De la poudre aux oreilles
Publication suisse inconnue, 1986
Jean-Blaise Besençon
Retranscription de Magali Moscardo

Fusillé par les critiques, mais adulé par les foules d'adolescents, il pulvérise les records de popularité. Découvrez le phénomène Goldman ! Après son triomphe au Zénith parisien et avant sa venue à Genève, pour deux concerts aux Vernets.

A l'instant où son ombre se découpe sur scène, la clameur dépasse l'entendement. Jean-Jacques Goldman enfonce Johnny, Sardou et Julio Iglesias à l'applaudimètre : ses fans sont vraiment les démonstratifs. Dans les cinq premiers rangs, les jeunes filles s'évanouissent comme des mouches. 7 000 Parisiens se sont bousculés tous les soirs au Zénith pendant un mois. Le délire à guichet fermé pour le plus mal aimé des chanteurs de variété !

Car la critique déteste Jean-Jacques Goldman. Ca arrive, mais rarement avec une telle unanimité. A tel point que le chanteur a réagi, en faisant reproduire sous forme de page publicitaire payante les pamphlets les plus virulents. Avec six mots seulement pour les fans : "Merci d'avoir jugé par vous-même. Jean-Jacques Goldman". Et sa popularité croît d'autant plus vite que les journalistes se déchaînent...

Pourtant, Goldman est plutôt sympa. L'air innocent d'un jeune homme de 35 ans, le sourire facile et les yeux doux. L'air bien dans ses bottes, bien dans sa tête. Un chanteur sans histoires. Même son biographe officiel ne s'y retrouve pas : "Sujet difficile à saisir - Banalité préoccupante..." En scène, le groupe tonne et galope. Plein gaz sur le boulevard du rock, genre autoroute de Californie. Rythmique poids lourds, des guitares "en veux-tu en voilà", et un sax du tonnerre. De la poudre aux oreilles pour un plaisir explosif. Même si Goldman n'a pas vraiment inventé la poudre musicale ! Ses recettes des années 70 restent diablement efficaces.

Un ange tombé du nid.

Jean-Jacques Goldman a l'air d'un ange. Qui plus est, tombé du nid. En 1982, "Quand la musique est bonne" est déjà disque d'or... "Je faisais alors Champs-Élysées le samedi soir, et le lundi matin j'ouvrais la boutique de sport ! J'ai toujours considéré la musique comme un loisir, pas comme un métier, je n'ai jamais rêvé d'être chanteur, et n'imaginais pas une minute pouvoir vivre de ce qui était simplement une passion".

Moins de quatre ans plus tard, le chanteur est dans le peloton de tête des gros vendeurs de disques. Le "Michael Jackson français", comme disent les méchants jaloux. Car le Parisien affiche un naturel que l'Américain ne peut plus revendiquer depuis longtemps. Dans la salle en sueur, le concert roule bon train. Il parle peu, chante pas mal, toujours à un rythme très soutenu, peut-être pour tromper un trac terrible, selon la légende. "Au début, je concevais la scène comme un examen, avec une foule à convaincre. Maintenant, je vais juste passer une soirée avec des gens que j'aime bien, qui m'aiment bien, et qui sont prêts à tout pardonner, à condition que l'on joue le jeu".

Côté décor, Jean-Jacques Goldman n'a pas fait les choses avec le dos du compte bancaire. Dans le fond, un enregistreur à bande géantissime ; à droite, une chaîne stéréo complète, lumineuse et grande comme une petite maison. Devant, les claviers dominent sur une estrade-enregistreur, avec porte automatique et cassette au format. Tous les appareils clignotent, et les six musiciens semblent s'amuser sur l'installation d'un Gulliver mélomane et à la mode. Simplement super !

"Goldman est super !", clame d'ailleurs son public de pré-adolescents. "Ça a toujours été une énigme pour moi de savoir pourquoi mes chansons sont ressenties d'abord par les 12-15 ans. Peut-être parce que c'est effectivement une chanson un peu démodée, qui ressemble davantage aux années "baba cool" qu'à la "new wave" ou à la "cold wave"..."

Soudain, à mi-concert, retour au milieu des années 70. Goldman attaque "Sister Jane", le grand succès du groupe Taï Phong avec lequel Jean- Jacques chantait et jouait déjà de la guitare. Le "Grand Vent" (en vietnamien) s'était taillé une réputation planante en pleine vague Genesis, Yves, King Crimson. Mais après trois albums, Taï Phong se sépare en 1980. "Ça a été une évolution logique. A 29 ans, j'avais derrière moi quinze ans de groupe, avec toutes les lourdeurs, les problèmes humains et financiers que cela suppose. En plus, je ne voulais plus composer n'importe quoi en anglais, j'avais envie d'écrire et de chanter en français".

Jean-Jacques Goldman est inclassable. Certes, il ne fait pas de l'honorable chanson "à texte", mais il n'impose pas non plus une sous- soupe à quatre sous le kilo de clips. Ce joli garçon - Balance ascendant Lion - a juste choisi de plaire au plus grand nombre, sans pour autant céder à la chanson débile. L'astrologue dit que c'est par ce qu'il a Mercure en Balance...

"La réalité n'est pas toujours rose"

Goldman en tout cas cède rarement aux parfums de guimauve. Le dernier disque, "Non homologué", et les chansons comme "Je marche seul", "Compte pas sur moi", ou encore les "Délires schizo-maniaco- psychotiques" sont même plutôt gris et tristes.

"Je n'ai jamais fait des chansons qui parlent du ciel bleu, de la plage ou des amours de vacances. C'est vrai qu'il y a toujours un rapport avec la réalité, et on ne peut pas dire qu'elle soit actuellement très rose; Mais il ne faut pas non plus dramatiser, ne pas tout prendre au sérieux".

Après plus de deux heures de musique où les ballades habilement disséminées calment la machine lorsqu'elle s'emballe, le concert s'achève par un étonnant... Non ! Il vaut mieux garder la surprise du final. En souhaitant que les Romands à Genève jouent aussi bien le jeu que les Parisiens...

Plus tard en coulisses, le chanteur semble encore plus jeune. Quelques fans triés sur le volet le congratulent à qui mieux mieux ; les musiciens reprennent leur souffle. De moyenne grâce, Jean-Jacques Goldman accepte de se livrer un brin... "J'habite en banlieue, à un quart d'heure du centre de Paris, quand ça roule, et à deux heures et demie, à 6 heures du soir. Je vis avec ma femme, deux filles et un fils. Mes loisirs ? Je travaille beaucoup ! J'écoute énormément de musique, j'adore aller aux concerts (Dire Straits, Tears for Fears, Paul Young) ; je regarde les informations à la télévision, vais rendre visite à quelques amis, fais un peu de sport... Rien de très exceptionnel !"

Visiblement, le chanteur n'aime pas trop se confier. Le chat échaudé par la critique craint-il encore la douche froide de l'article scandaleux ? "Non, même pas, mais je ne suis vraiment pas un homme public, il n'y a pas de matière. Ce n'est pas par peur, c'est par incapacité ; je n'ai aucun message à délivrer, juste procurer un peu de plaisir". [NDJMF : Il manque un morceau du texte]

[légende photo 1] : Un chanteur à succès, mais aussi un guitariste délicat, sensible et inspiré. Goldman connaît les vieilles recettes sur le bout des doigts.

[légende photo 2] : Avec le succès, le chanteur a enfin vaincu le trac de la scène. "C'est juste une soirée entre amis", dit-il.


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