Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

Champs-Élysées
(Antenne2, 7 avril 1984)

Champs-Élysées
Antenne2, 7 avril 1984
Michel Drucker
Retranscription de Géraldine Renard

Michel Drucker : Bonsoir, merci de votre accueil, merci d’être fidèle à Antenne2. Avec Françoise Coquet, la coproductrice de Champs-Élysées, nous évoquons souvent ses premiers pas sur les plateaux de la télévision. C’était devant nos caméras, celles des “Rendez-vous du dimanche”. Il y a à peu près dix ans, il était peu connu, il était le chanteur d’un groupe peu connu également, le groupe Taï Phong. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts, il y a deux ans presque jour pour jour devant les caméras de Jacques Brialy, mais à côté, lors de la première édition de Champs-Elysées retransmise depuis l’espace Cardin, il était venu chanter “Il suffira d’un signe”. Nous avons compris ce signe, depuis il a accumulé les succès, j’en veux pour preuve le triomphe qu’il vient d’obtenir sur la scène de l’Olympia. Il a fallu presque insister pour le convaincre de venir en vedette ce soir, il estimait que c’était trop tôt. Voici Jean-Jacques Goldman.

[Envole-moi]

Michel Drucker : Jean-Jacques Goldman pour la première fois l’invité d’honneur, l’invité vedette de Champs-Elysées. Je suis allé vous voir, comme beaucoup de mes confrères de la profession à l’Olympia. J’ai vu des centaines de jeunes allumer leurs briquets et qui connaissaient vos chansons par cœur. Ce qui m’a surpris, c’est qu’ils connaissaient les chansons que l’on entend souvent, mais aussi celles que l’on entend moins aussi.

Jean-Jacques Goldman : Oui. Il n’y a rien de plus incompréhensible, pour les gens, qu’un succès. Je trouve que cela soit incompréhensible lui donne toute sa valeur. C’est quelque chose d’étonnant, il ne faut pas banaliser cela. En tout cas, je ne le banalise pas.

Michel Drucker : Qu’est-ce qui s’est passé entre notre première rencontre avec Taï Phong et “Il suffira d’un signe” ? Vous avez dit, je crois, dans “France soir” aujourd’hui en répondant aux questions de notre ami Rodolphe Massol que vous étiez musicien, vous êtes devenu chanteur.

Jean-Jacques Goldman : Je crois que c’est au niveau des gens, car moi, je n’ai pas tellement changé, mais les gens ont changé. Probablement sont-ils moins à l’affût d’un chanteur qui a une belle veste, une belle coupe de cheveux et des truchements de ce genre, mais à l’affût de chansons qui soient authentiques et qui soient vraies. Je n’ai pas changé, tout ce que j’ai appris, c’est dans les groupes, c’est l’apprentissage qui m’a le plus intéressé. Maintenant, je crois que c’est plutôt les gens qui sont venus à ma rencontre plutôt que moi qui me suis vraiment déplacé vers la musique dite populaire ou de hit-parade, ce qui n’est pas péjoratif à mes yeux.

Michel Drucker : Goldman à l’Olympia, cela a été un triomphe. Si vous avez assisté à son spectacle, vous avez retrouvé tous les tubes, comme on dit : “Il suffira d’un signe”, “Comme toi”, “Au bout de mes rêves”, “Quand la musique est bonne”. Mais il y avait beaucoup d’autres chansons et nous allons écouter maintenant une des plus jolies, une chanson douce qui termine le spectacle de Jean-Jacques Goldman. Il s’accompagne en direct à la guitare, elle a pour titre “Dors, bébé, dors”, Jean-Jacques Goldman !

[Dors, bébé, dors]

Michel Drucker : “Dors, bébé, dors”, Jean-Jacques Goldman. Jean-Jacques, comment vous comportez- vous avec les médias, estimez-vous que la télévision est une chose importante ou est-ce que c’est d’abord la radio, le vecteur le plus important ? Est-ce que la télévision, je crois que c’est ce que vous pensez, est une résultante, mais c’est avant tout la radio qui fait connaître une chanson et la fait descendre dans la rue.

Jean-Jacques Goldman : En premier lieu, je ne me comporte pas avec les médias, ce sont eux qui se comportent avec moi, ce qui est très nouveau. Je fais les chansons et je vois cette espèce de monde qui s’agite autour et qui est bizarre. Je crois qu’au début, il y a la radio parce que la chanson n’a pas tellement besoin de vecteurs, c’est-à-dire que les gens l’écoutent et ils n’ont pas besoin d’une notice d’emploi ou explicative afin de savoir si ça va leur plaire ou pas. Donc, je pense que le vecteur principal d’une chanson, c’est la radio et vient ensuite la télévision afin de mettre une image dessus.

Michel Drucker : Comment vous vous voyez dans quatre ou cinq ans, comment allez-vous négocier ce virage car vous êtes maintenant une vedette et je sais que vous êtes très prudent vis-à-vis de tout ce qui arrive et vous essayez d’être le plus lucide possible. Car ce qui vous arrive là, vous le souhaitiez mais vous ne souhaitez pas que cela devienne trop important, que cela change trop votre vie. Or, que vous le vouliez ou non, cela l’a déjà changée ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, je pense qu’il faut revenir à la chose principale qui est la chanson. Nous faisons des chansons parce que l’on vit des choses. Le jour où l’on ne dit plus les choses, on ne fait plus de chansons parce que nous n’avons plus de sujet parce qu’on n’a pas vécu des choses intéressantes. Le piège consiste à vivre la vie de chanteur qui, quand même, est une des plus bêtes du monde : On vous appelle le taxi, on vous invite au resto, etc. A partir du moment où il ne se passe plus rien et où on ne vit pas des choses réelles et authentiques, je crois que l’on est cuit. Alors je crois que c’est surtout cela le danger.

Michel Drucker : On va terminer avec celui qui était un petit peu la vedette de cette soirée pour nous. “Quand la musique est bonne “, Jean-Jacques Goldman, merci.

[Quand la musique est bonne]


Retour au sommaire - Retour à l'année 1984

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris