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Taï Phong : Vedettes à mi-temps
(Journal inconnu, 1975)

Taï Phong : Vedettes à mi-temps
Journal inconnu, 1975
Retranscription de Marie-Laurence Cuvillier

Dans la journée, Jean-Jacques vend des articles de sport. Taï est employé de banque. Stéphane donne des leçons. Khanh est ingénieur du son et Jean-Alain travaille pour d'autres musiciens...

Quand vous voyez les Taï Phong triompher à la télé, vous pensez peut- être : "Comme ils ont de la chance ! Ils sont devenus des vedettes, maintenant ! Et ils vivent comme des vedettes !" Rien n'est plus faux.

Tous les matins, à huit heures et demie, Taï, le bassiste entre dans la banque où il travaille et va s'asseoir derrière son bureau.

En même temps, à l'autre bout de Paris, Jean-Jacques lève le rideau de fer du magasin de sport qu'il tient. Khanh, le guitariste, règle ses instruments dans le studio IP à Paris où il travaille comme ingénieur du son. Stéphane, le batteur s'apprête à recevoir son premier élève : il est professeur de batterie.

Quant à Jean-Alain, pianiste et organiste, à huit heures et demie, il dort encore. Pour gagner sa vie, il accompagne des chanteurs, des musiciens, le soir dans les cabarets. Si ça se trouve, il a joué dans une boîte jusqu'à quatre heures du matin...

Parfaitement... Les cinq Taï Phong sont des garçons comme vous et moi. Ils vivent chez leurs parents et travaillent pour vivre. Pourquoi ?

Parce qu'on ne sait pas si le succès va durer, explique Taï. Alors en attendant, on conserve notre gagne-pain.

Il faut dire que les cinq Taï Phong en ont bavé longtemps et que leur succès a été difficile. Alors, c'est un peu normal qu'ils n'y croient pas encore.

Il y a trois ans que le groupe existe. Et ça n'a pas été rose tous les jours.

D'abord, ils ont dû se procurer leur matériel. Khanh, à l'époque, était assistant preneur de son. Sa première guitare, il l'a achetée avec son premier salaire : 1 000 F par mois.

Taï a eu plus de chance. Lui, a travaillé dans une banque (la BNP). Alors, il a su se débrouiller pour obtenir un prêt d'un million ancien. Ainsi il a pu acheter une plus belle guitare électrique pour Khanh (une Fender) et une basse super pour lui.

Comme il lui restait encore un peu d'argent, il a pu faire un premier versement sur l'orgue de Jean-Alain. L'orgue sera fini de payer dans trois mois.

Heureusement, il y a Stéphane et Stéphane a le sens des affaires. Sa première batterie achetée d'occasion valait 300 F. Il l'a revendue 600. Il en a racheté une à 400 F qu'il a revendue 800 F. Grâce à ces bénéfices, il a pu acheter les premiers éléments de la batterie "Premier" sur laquelle il joue actuellement. Et qu'il n'a pas encore tout-à-fait fini de payer...

Quant à Jean-Jacques, s'il peut jouer aujourd'hui c'est parce que des copains de son immeuble de Montrouge lui ont bricolé un amplificateur sur lequel il branche la guitare qu'on lui a offerte pour son anniversaire.

Ils en ont aussi bavé pour trouver un endroit pour travailler.

Au début, les parents de Khanh et de Taï leur ont prêté leur cave. Ça a failli mettre la révolution dans le quartier. Les voisins se sont plaints du tapage. Alors les cinq garçons sont devenus bricoleurs. La nuit, ils tapissaient la cave de laine de verre pour l'insonoriser. Voilà.

Et depuis cette époque héroïque, presque rien n'a changé. Les cinq Taï Phong sont demeurés amateurs. Quand ils doivent enregistrer un disque ou une émission TV, ils doivent trouver des astuces pour se libérer...

Stéphane annule ses leçons de batterie... Taï téléphone à la banque en disant qu'il doit garder la chambre parce qu'il a un gros rhume. Jean- Jacques se fait remplacer par un copain dans son magasin de sport... Bref, c'est la panique...

Mais une panique joyeuse. Et les Tai Phong ont plein de projets. En ce moment, ils économisent tous leurs gains pour acheter une sono formidable et monter un grand spectacle à Paris l'an prochain.


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