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Auteur : Jean-Jacques Goldman
  Compositeur : Jean-Jacques Goldman
  Editée par : J.R.G. / BMG Music Publishing France
Version originale
  Année : 1984
  Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
  Distribuée par : C.B.S.
Remarques : 
Cette chanson a été écrite pour Johnny Hallyday, qui l'a refusée.
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				On veut des trucs nouveaux pour aller plus haut
				Et des super machins qui nous mènent plus loin
				On veut du neuf et du chic pour aller plus vite
				Avec plus de confort et beaucoup moins d'effort
			
				Après tout, nous sommes le marché
				Nous avons le droit d'exiger
				Et nous sommes majoritaires
				Et vous devez nous satisfaire
				Plus fort, plus fort
				Encore, encore et toujours encore
				Plus fort, plus fort
				Pour nos sens et nos ventres et nos corps
				Plus fort, plus fort
				Plus grand, plus gros, plus vite et plus fort
			
				
				On veut des grands desseins faciles à dessiner
				Et des lendemains qui chantent sans avoir à chanter
				On veut plus de savoir et bien moins de leçons
				Les droits sans les devoirs, le reste sans un rond
			
				Après tout, nous sommes le marché
				Nous avons le droit d'exiger
				Oui, nous sommes l'électorat
				Et nous avons donc tous les droits
				
			
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Chanson : Tu dis dans "Plus fort" : "On veut des lendemains qui chantent sans avoir à chanter".
Jean-Jacques Goldman : Oui. On attend du pouvoir en place qu'il résolve tous les problèmes mais depuis quelques années, on assiste au déclin des grandes idéologies collectives. C'est ce qu'ont dit les nouveaux philosophes, Lévy, Glucksman, Finkielkraut. Ils ont souligné cette déception. Maintenant, les gens commencent à comprendre que les solutions, le bonheur, ne peuvent pas venir d'en haut, des systèmes politiques. Ils sont en plein désarroi, mais ils se rendent compte que la solution doit venir d'eux, qu'il faut se relever les manches.
Chanson : Dans Plus fort, on entend la voix d'Hitler, et dans Comme toi c'est son ombre qu'on devine. Ça te touche beaucoup, cette mémoire collective juive ?
Jean-Jacques Goldman : Bien sûr. Moi, je suis né en 1951, je n'ai pas vécu ça mais ma famille, oui, et on a tous baigné là-dedans depuis notre enfance.
Johnny Hallyday : "Plus fort" me fait penser à du bon rock'n roll. Je sais que tu écris toutes tes chansons, est-ce que tu t'inspires de quelques pionniers du rock ?
Jean-Jacques Goldman : Ecoute, je suis né en 1951. Je me suis vraiment intéressé à la musique dans les années soixante et plus particulièrement l'année 1965. C'est une grande chance car l'année 1965 a vu les débuts d'une vraie révolution musicale ahurissante. C'était les débuts des Stones, des Beatles etc. qui, eux, étaient influencés par ceux qui t'ont influencé : Gene Vincent, Bill Haley etc.
Le public : Et Johnny !
Jean-Jacques Goldman : Lui, il est trop présent pour s'inspirer de lui-même. Il s'inspire tout seul.
Johnny Hallyday : On s'inspire tous de quelqu'un. En ce qui me concerne, je tire mon inspiration de Presley, d'Eddie Cochrane, de Gene Vincent. En France, il est assez rare de trouver des gens qui écrivent du rock'n roll. Je dois dire qu'il s'agit d'un bon rock'n roll et j'aurais bien aimé la chanter.
Jean-Jacques Goldman : Je te remercie.
Jean-Jacques Goldman sur Sunday Rock
Sunday Rock, le 9 septembre 1984 
Paroles et Musiques : Vous avez écrit ces chansons spécialement pour [Johnny] ?
Jean-Jacques Goldman : Il y en a trois sortes. Dans les années 1979-1980, je ne voulais écrire que des chansons pour les autres et j'en avais écrit quelques unes en pensant à lui : "L'envie", "Plus fort" (que finalement j'ai gardée pour moi), "Dans mes nuits, on oublie", "Encore" ?
Jean-Jacques Goldman : "Un cas spécial" 
Paroles et Musique, 1987 
Christophe Nicolas : Est-ce que Johnny faisait partie de ces gens pour qui tu aurais aimé écrire avant "Il suffira d'un signe" ?
Jean-Jacques Goldman : Bien sûr. Une chanson comme "Plus fort", par exemple, était une chanson qui avait été proposée à Johnny.
Génération Laser, spécial "intégrale de Jean-Jacques Goldman" 
RTL, 15-19 novembre 1991
Jean-Jacques Goldman : On attend du pouvoir en place qu'il résolve tous les problèmes. Mais depuis quelques années, on assiste au déclin des grandes idéologies collectives. C'est ce qu'ont dit, avant moi, les nouveaux philosophes, Levy, Glucksman, Finkielkraut. Ils ont souligné cette déception. Maintenant, les gens commencent à comprendre que les solutions, le bonheur ne peuvent pas venir d'en haut, des systèmes politiques. Ils sont en plein désarroi, mais ils se rendent compte que la solution doit venir d'eux, qu'il faut se relever les manches (...) Je crois par ailleurs que 1983 et 1984 sont les dernières années de la cuvée 68.
Jean-Jacques Goldman
Portrait non conforme
Jean-Jacques Goldman : Un jour, j'avais choisi... Johnny, qui faisait une émission sur une radio concurrente. Et puis, j'y avais été en 82 - 83, quand ça commençait. Et j'ai fait exprès de prendre une chanson que je lui avait proposée au début et qu'il avait sûrement jamais entendue et que j'ai chantée, et que j'avais mis sur un album (...) c'est une chanson qui s'appelait "Plus fort" et je l'ai chantée dans son émission. Et, à la fin, il est venu me voir en me disant : "Tu aurais dû me la proposer celle-là !" Je lui ai dit : "Tu l'as eue !" [rires].
Le Divan du monde (Pollen)
France Inter, 1995 
Johnny Hallyday : Il y a six ou sept ans, Goldman avait adressé à ma maison d'édition une chanson : "Plus fort". Et l'extraordinaire, c'est que cette chanson je n'en ai jamais vu la première note ! Jean-Jacques a fini par l'enregistrer et c'est devenu un très gros succès. Tant mieux. Toutefois, il avait conservé une certaine déception que je n'ai même pas eu l'élégance de lui répondre.
Johnny raconte son copain Jean-Jacques Goldman 
Télé Poche, 28 septembre 1987
Raphaël Toledano : Ça revient souvent ce thème de la Shoah dans vos chansons, même en filigrane. (...) Il y avait une autre chanson qui s'appelait "Plus fort" dans laquelle on entendait la voix de Hitler.
Jean-Jacques Goldman : Ah, c'est possible, oui.
Raphaël Toledano : Vous ne vous en rappelez plus ?
Jean-Jacques Goldman : Non ! [rires] C'est vrai, oui.
Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
L'Arche n° 535, septembre 2002
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