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C'est pas vrai

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Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : JRG

Version originale
Année : 2001
Interprétée par : Jean-Jacques Goldman
Distribuée par : Columbia / Sony Music

 

Reprises Où trouver ce titre Retour au menu

Année Interprète Support Référence Pochette
2001 Jean-Jacques Goldman CD Chansons pour les pieds COL 504 735-2
2003 Jean-Jacques Goldman et Michael Jones K7 Un tour ensemble COL 510 500-4
2003 Jean-Jacques Goldman et Michael Jones CD Un tour ensemble COL 510 500-2

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Et partout ça mitraille
100 000 vérités
On jure on clame on braille
Ça vient d'tous les côtés
Mais... c'est pas vrai

Ça fait pas mal
Tu n'as pas changé
On ne sort jamais jamais de son quartier
C'était très bien
Moi je ne vote plus
Les politiciens sont tous corrompus
Tout va plus mal
C'est le grand capital
Je te le rendrai
C'est la destinée
C'est tel père tel fils
C'est maman ou putain
La femme de ma vie
Ça vous va très bien

Et partout ça mitraille
100 000 vérités
On jure on clame on braille
Ça vient d'tous les cotés
Radios et haut parleurs
Des chaînes par milliers
Et passent les rumeurs
Promis craché juré
Vérifié officiel certifié
Mais... c'est pas vrai

L'amour ça dure pas
Quelle soirée super !
T'es trop bien pour moi
Nous c'est pas pareil
Appelle on en parle
Quand tu veux tu passes
C'est inévitable, un jour on se lasse
Je ne démissionnerai pas, je le jure
Oh cette crème gomme vos vergetures
Tout se paye un jour
J'arrête quand je veux
C'est chacun son tour
Je fais ce que je peux

Et partout ça mitraille
100 000 vérités
On jure on clame on braille
Ça vient d'tous les cotés
Radios et haut parleurs
Des télés par milliers
Des infos des rumeurs

Les diplômes n'empêchent pas d'être chômeur
C'est pas vrai
Les vaches sont herbivores
C'est pas vrai
Faut être un tueur pour réussir
C'est pas vrai
Là, normalement ça devrait marcher
C'est pas vrai
Ne quittez pas, un agent va vous répondre
C'est pas vrai
Sans piston on arrive à rien
C'est pas vrai
Molière est mort sur scène
C'est pas vrai
Ce joueur est intransférable
C'est pas vrai
Y'a plus de morale
C'est pas vrai
C'est à deux pas, y'en pour cinq minutes
C'est pas vrai
Je suis désolé
C'est pas vrai

Faites-moi confiance

Et partout ça mitraille
Cent mille vérités
On jure on clame on braille
ça vient d'tous les côtés
Radios et haut parleurs
C'est pas vrai
Des chaînes par milliers
C'est pas vrai
Et passent les rumeurs
C'est pas vrai
Promis craché juré
C'est pas vrai
vérifié officiel
Certifié
C'est pas vrai
De source sûre
C'est pas vrai

Dans la vie, t'as les gagnants et les perdants
C'est pas vrai
Le national socialisme, c'est 1 000 ans de paix
C'est pas vrai
Pas de sélection à l'entrée de l'université
C'est pas vrai
Du passé faisons table rase
C'est pas vrai
Y'a de plus en plus de racisme
C'est pas vrai
I love you vous êtes vraiment super
C'est pas vrai
C'est mon choix
C'est pas vrai
La pravda
C'est pas vrai
Ce sont des victimes de la société
C'est pas vrai
Je te rappelle sans fautes
C'est pas vrai
Ils font tous pareil
C'est pas vrai
C'était mieux avant
C'est pas vrai
Une de perdue, 10 de retrouvées
C'est pas vrai

Les chansons sont souvent plus belles que ceux qui les chantent Les chansons sont souvent plus belles... Retour au menu

Anthony Martin : Je crois qu’il y a tout dans cette chanson. C’est assez exhaustif. Tous vos coups de gueule, tous vos énervements, tout y passe !

Jean-Jacques Goldman : Non, tous les lieux communs qui m’énervent. Tous les lieux communs, tout ce qu’on dit, toutes les phrases à la con quoi. Cela va des choses les plus anecdotiques comme "ah t’as pas changé" ou alors "tu verras, ça fera pas mal", ou alors "c’est à deux pas, y en a pour 5 minutes", jusqu’à des choses du genre "tous les politiciens sont corrompus", ce qui est faux. Ce n’est pas vrai. Je déteste cette phrase là. Ou alors "y a de plus en plus de racisme" aussi, ce qui est faux. Voilà. Cette chanson est un sac en plastique où j’ai mis toutes ces phrases-là qui m’agacent.

(...)

Anthony Martin : Les politiciens corrompus, vous ne l’avez donc pas vécu vous-même ?

Jean-Jacques Goldman : Non, les politiciens ne sont pas corrompus ! Enfin, pas tous.

Ça cartonne,
RTL, le 20 novembre 2001


Laurent Delpech : C'est un album qui s'appelle "Chansons pour les pieds", mais ce sont aussi des chansons pour la tête, parce que dans certaines d'entre elles, vous nous amenez à réfléchir, et notamment dans la chanson qui s'appelle "C'est pas vrai", vous avez un jugement assez dur sur tout ce qui nous entoure.

Jean-Jacques Goldman : Moi, je trouve que toutes les chansons sont d'abord pour les pieds, enfin quand je dis pour les pieds, c'est pour l'épiderme. Le propre d'une chanson, c'est d'abord d'être reçue de façon je dirais sensuelle. C'est une voix, c'est une musique. Ça ne veut pas dire que les chansons doivent être bêtes, qu'elles ne doivent parler de rien, mais je ne pense pas que ce soit l'endroit pour des réflexions, pour des prises de position. Je pense qu'une chanson vaut beaucoup moins que ça et beaucoup plus que ça.

Laurent Delpech : Mais ça peut être assez tentant quand on a votre position, votre notoriété, quand il y a autant de gens qui aiment vos chansons de se dire, je vais me servir de ça pour faire passer un message.

Jean-Jacques Goldman : Quel peut être le message quand il y a des avions qui tuent entre trois mille et six mille personnes ? Je pense que là, il y a un consensus. On ne peut pas parler de combats entre plusieurs idées.

Laurent Delpech : Vous vous interdisez de faire passer des messages dans vos chansons, mais vous comprenez que d'autres le fassent ?

Jean-Jacques Goldman : Je comprends que d'autres le fassent, mais si vous réfléchissez a posteriori aux auteurs les plus engagés, parlons de Léo Ferré par exemple, c'est pas ces chansons là qui restent.

Goldman : comme ses pieds
Europe 1, 20 novembre 2001


Jean-Jacques Goldman : C’était un peu un clin d’œil de faire du disco.

Animateur : C'est plutôt étonnant de voir Jean-Jacques Goldman dans ce registre-là.

Jean-Jacques Goldman : Vous n’avez pas besoin de me dire qu’elle est ratée ! Mes enfants s’en sont chargés de façon extrêmement sévère tout de suite et très ironique et je pense qu’ils ont raison.

Animateur : Mais ça sent le clin d'oeil, effectivement.

Jean-Jacques Goldman : C’est un clin d’œil oui.


Jean-Jacques Goldman : J'ai des enfants qui écoutent plutôt du R&B, du rap, des trucs comme ça. Quand je fais un titre un peu disco, ils me trouvent un peu pathétique [rires du public].

Studio 22
RTL, le 5 décembre 2001


Ariane Dollfus : “C’est pas vrai”, la chanson la plus engagée de votre album, dénonce tous les lieux communs véhiculés par les médias. D’où vient cet agacement ?

Jean-Jacques Goldman : Je n’aime pas le prêt à penser, le politiquement correct, la pensée unique. Je trouve ça insupportable.

Ariane Dollfus : Qu’est-ce qui à votre sujet “n’est pas vrai” ?

Jean-Jacques Goldman : La seule vérité, c’est que je n’aime pas parler de moi, et que je n’ai pas de plaisir à ce qu’on me regarde. Un journaliste est allé interroger mes anciens profs. Eh bien, aucun ne se souvenait de moi. Vous voyez, ne pas me mettre en avant n’est pas neuf !


Jean-Jacques Goldman : L'essentiel n'est pas de dire que Molière n'est pas mort sur scène. Ce sont les lieux communs. Mais un lieu commun réactionnaire comme "Tel père, tel fils", m'agace moins que "C'est la faute à la société" qui est une phrase qui empêche d'avancer. C'est comme un verrou. J'ai un problème avec la fausse rébellion, avec le conventionnel rebelle. Pour moi c'est l'ennemi. Il faut que certains profs sachent qu'ils ont été conventionnels en Mai 68. Ceux qui se sont bien comportés n'ont pas accepté, juste pour que les cours aient lieu, qu'on les tutoie ou qu'on fume en classe. Le problème n'était pas d'être compris mais d'enseigner. Parfois on se fâche avec nos parents parce qu'ils nous interdisent des trucs. Après, on leur sait gré de nous avoir résisté.

J'adore l'idée que l'amour se joue de nous
Télémoustique, le 12 décembre 2001


Serge Latapy : Comment entendre le propos d'une chanson comme “C'est pas vrai” ?

Jean-Jacques Goldman : C'est une dénonciation des lieux communs progressistes, qui sont pour moi plus dérangeants, plus pernicieux que les lieux communs réactionnaires. Ceux qui disent “c'est un complot du capitalisme international” ont l'impression d'être rebelles alors qu'ils énoncent une nouvelle sorte de conformisme. Pour moi, la phrase qui doit guider toute idée progressiste est celle de Lénine : “Seule la vérité est révolutionnaire”.

Serge Latapy : Mais dénoncer un mensonge, ce n'est pas énoncer une vérité...

Jean-Jacques Goldman : Exact. Ce serait plus courageux de dire ce qui est vrai. Ce serait le boulot d'un chanteur engagé, ce que je ne suis pas. Mais il n'y a pas de guérison sans bon diagnostic. C'est le mien, même si je n'ai pas la réponse. Je continue donc à dénoncer les mensonges et les lieux communs. Et toujours en dansant...

Goldman, de la tête aux pieds
Sud Ouest, le 14 décembre 2001


Eric Jean-Jean : Le morceau disco dont on parlait tout à l'heure, c'est un vrai effet de style, celui-là ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui c'est une parodie, une parodie du disco.

Eric Jean-Jean : Une parodie du disco avec des effets… D'ailleurs c'est qui les voix de gens à la fin ?

Jean-Jacques Goldman : C'est des copains, il y a un peu tout le monde, il y a Zep, il y a mes enfants, il y a des copains…

Eric Jean-Jean : Là, tu mets sur la gueule à toutes les idées reçues…

Jean-Jacques Goldman : Tous les lieux communs surtout, tous les trucs du genre : Ah, "ce sont des victimes de la société", les pauvres…

Eric Jean-Jean : [chuchotant] "C'est pas vrai" !

Jean-Jacques Goldman : Genre : "Molière est mort sur scène", c'est pas vrai.

Eric Jean-Jean : C'est pas vrai ?

Jean-Jacques Goldman : Non, c'est pas vrai !

Eric Jean-Jean : Il est mort comment ?

Jean-Jacques Goldman : Il est mort de maladie chez lui, je crois !

Eric Jean-Jean : Est-ce que c'est pas difficile pour quelqu'un comme toi, qui connaît la gloire et tu peux pas revenir sur ça, qui a aujourd'hui, suffisamment d'argent pour pouvoir vivre confortablement, de se remettre en question ou d'essayer, justement, en permanence de casser la gueule à des idées reçues ou de rester fidèle à tes idées à toi ?

Jean-Jacques Goldman : Il n'y a pas trop de rapports, entre le fait d'être…

Eric Jean-Jean : Sauf que, à un moment, tu es quand même bien installé dans une société, tu vois…

Jean-Jacques Goldman : Oui, il y a quand même beaucoup d'exemples de gens qui ont été super bien intégrés à la société et qui ont été quand même beaucoup plus rebelles que je ne le suis…

Eric Jean-Jean : Tu as l'impression de l'être un peu ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, j'ai l'impression d'être à contre-courant, justement, du politiquement correct. Tu parlais de Noir Désir tout à l'heure… Tout le monde est anti-mondialisation, ben moi, je trouve, je suis plutôt pour ! Tu vois…

Eric Jean-Jean : C'est à dire, les artistes qui, dans un effet de mode, essaient de râler contre les gros trucs…

Jean-Jacques Goldman : Je sais pas si c'est un effet de mode, moi je pense qu'ils sont tout à fait sincères, mais par exemple de gueuler contre les hommes politiques, tous les mecs qui disent : "moi je ne vote pas, ça ne sert à rien" enfin tu vois ? Je dirais plutôt qu'il faut absolument s'inscrire sur les listes électorales, et que si on ne le fait pas et qu'on ne va pas voter, on peut le faire mais dans ce cas, on la ferme, voilà ! Et que si on veut changer la politique et d'hommes politiques, il faut le faire, c'est à dire aller voter !

Eric Jean-Jean : Tu es un citoyen ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, oui, à mort !

Eric Jean-Jean : Tu pourrais – on connaît tout ce que tu as fait pour les Enfoirés - aller vers d'autres choses à défendre qui peuvent aller jusqu'à de la politique ?

Jean-Jacques Goldman : Non, je ne crois pas, non. Je n'en ai pas ni la générosité, je dirais, ni la capacité. Mais en tout cas, je ne dirai jamais, dans les trucs qui ne sont pas vrais, il y a "les hommes politiques sont tous corrompus", moi je dis : "c'est pas vrai". Il y a des gens super bien, qui font ça, et puis super courageux. Et puis, il y en a, et puis il y a des crapules. Mais je ne pense pas qu'on puisse généraliser comme ça.

Paroles et musiques
RTL, le 15 décembre 2001


Laurent Boyer : C'est un titre sur les certitudes…

Jean-Jacques Goldman : Sur les lieux communs…

Laurent Boyer : C'est une chanson assez marrante dans le texte !

Jean-Jacques Goldman : En tout cas, on s'est marré en la faisant !

Laurent Boyer : Les diplômes n'empêchent pas d'être chômeur.

Jean-Jacques Goldman : C'est faux ! C'est faux ! C'est des statistiques ! Les gens qui ont des diplômes sont moins chômeurs que les autres, donc ça vaut le coup de travailler à l'école ! On entend beaucoup de gens dire : "T'as vu ? A quoi ça sert de faire des études, tout le monde est chômeur !". Non, c'est pas vrai !

Laurent Boyer : C'est une défiance à l'égard de la télévision, la radio, la presse ?

Jean-Jacques Goldman : Pas uniquement, mais c'est une tristesse de voir que très souvent, les médias, qui devraient rétablir la vérité, simplement en vérifiant les choses, se révèlent très souvent - sans généraliser - des colporteurs de ragots ! Alors que le but… enfin la noblesse du métier de journaliste serait de couper court aux rumeurs et aux ragots, par définition, et de donner des infos !

Laurent Boyer : Jean-Jacques, on s'est préparé un petit jeu, justement à propos des "C'est pas vrai" ! J'ai mis des informations qui pourraient être des potins et des rumeurs. Tu me dis si elles sont vérifiées ou pas ! Donc, "Vrai", "Pas vrai".

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman écrit 10 chansons par jour !

Jean-Jacques Goldman : C'est pas vrai !

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman revient sur scène à partir de février 2002.

Jean-Jacques Goldman : Non, c'est pas vrai ! A partir d'avril. [Jean- Jacques réfléchit] Donc c'est presque vrai.

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman est toujours champion de snow- board.

Jean-Jacques Goldman : Ah non, je ne suis pas champion ! Je me défends pas mal ! Mais je pense que dans les quinquagénaires, je suis plutôt dans les bons ! Parce qu'il n'y en a pas beaucoup. Parce que, sinon, par rapport aux gamins qui font des sauts périlleux et tout ça…. Moi je fais attention à mon dos ! [rires]

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman a refusé son entrée au musée Grévin.

Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est vrai ! Enfin, j'ai refusé… Ils m'ont demandé si je voulais venir, j'ai dit non.

Laurent Boyer : Jean-Jacques Goldman refuse de faire la "Une" des journaux !

Jean-Jacques Goldman : Oui.

Laurent Boyer : Il y a une raison à ça ?

Jean-Jacques Goldman : Non, mais… j'accepte pour les journaux musicaux, parce que je trouve ça justifié ! J'accepte éventuellement pour les journaux de province, quand je passe dans une ville… Enfin, ce n'est pas que j'accepte mais… Je n'aime pas être en première alors qu'à l'intérieur du bouquin, il y a un truc sur le Rwanda ou sur l'Afghanistan. Ça me gêne. Je trouve qu'on doit plutôt être dans les pages spectacles.

Fréquenstar
M6, le 16 décembre 2001


Brigitte Mari : Je suis sûre que vous n'aimez pas les schémas...

Jean-Jacques Goldman : Non, je n'aime pas les schémas, je n'aime pas les lieux communs, je n'aime pas les instincts grégaires, je n'aime pas le politiquement correct, ça m'agace.

Brigitte Mari : Mais il faut être très exigeant avec soi-même pour casser les schémas !

Jean-Jacques Goldman : Je trouve que c'est la moindre des choses d'être exigeant avec soi-même, d'exister soi-même, d'oser dire que le roi est nu quand on a envie de dire que le roi est nu et de ne pas dire qu'il est habillé parce que tout le monde dit qu'il est habillé.

Il est passé par ici
Option Musique, du 17 au 21 décembre 2001


Le Vif / L'Express : Dans "C'est pas vrai", vous évoquez les 100 000 vérités, ces lieux communs du genre "Tout va plus mal, c'est le grand capital", "Du passé faisons table rase", "Sans piston, on n'arrive à rien"... Quel est celui que vous exécrez le plus ?

Jean-Jacques Goldman : Ce qui m'agace le plus c'est le lieu commun "progressiste". Parce que le lieu commun "réactionnaire", il est facilement identifiable, on peut le combattre. Mais le lieu commun progressiste du genre "C'est la faute à la société", c'est dangereux, parce que ces fausses rebellions nous installent simplement dans notre nécrose. Je déteste aussi ce qui donne bonne conscience comme "Il y a de plus en plus de racisme". Et puis, il y a l'utilisation du "ils", genre ""ils" préfèrent appauvrir ces quartiers pour pouvoir les racheter à vil prix". Comme s'il y avait une espèce de complot qui tout à coup nous permettait d'être juste des victimes. C'est de la bonne conscience, c'est réactionnaire. Il y a une phrase de Lénine qui me guide "La vérité est toujours révolutionnaire". Or la vérité a parfois des goûts réactionnaires : "Les femmes sont différentes des hommes", par exemple. Ça a l'air réactionnaire, mais c'est la vérité, donc c'est révolutionnaire.

Jean-Jacques Goldman : "Je déteste ce qui donne bonne conscience"
Le Vif / L'Express Week-End, 11 janvier 2002


Mamadi Sagare : Dans "C'est pas vrai", il est question des 100 000 vérités. Lesquelles t'agacent plus particulièrement ?

Jean-Jacques Goldman : Là, très rapidement, je pense que l'on ne peut pas ne pas être agacé par les kilomètres d'éditoriaux, d'articles et de déclarations qui se posaient la question de savoir qui de Jospin ou Chirac allait l'emporter au deuxième tour, sans envisager une seconde qu'il y avait un autre risque. Il me semble que les médias et analyses politiques ont été négatifs sur ce point.

Carton plein pour Jean-Jacques Goldman
Ouest France, 29 avril 2002


Jean-Noël Cadoux : Vous dont les chansons évoquent souvent les difficultés de la vie quotidienne, comment ressentez-vous le climat politique actuel ?

Jean-Jacques Goldman : En tant que citoyen, je ne suis pas surpris par cette montée d'une abstention qui se généralise, et pour moi... (il hésite et finit par lâcher) c'est sans doute le résultat d'un excès de liberté : je suis passé par le service militaire, je ne serais pas contre le vote obligatoire. On a oublié les devoirs du citoyen. Vous savez, la République, c'est pas un long fleuve tranquille.

Jean-Noël Cadoux : Dans votre dernier album, "Chansons pour les pieds", paru fin 2001, il y a des textes qui évoquent ce souci...

Jean-Jacques Goldman : J'ai écrit "Combien d'autos brûlées pour faire voter FN". Et, ce soir, je vais chanter une chanson intitulée "C'est pas vrai" où je dis "Moi, je ne vote plus, les politiciens sont tous corrompus". Voilà ce que l'on entend aujourd'hui, alors c'est évident : la République est un combat...

Jean-Jacques Goldman : "Mon plaisir, c'est d'écrire"
Sud-Ouest, 12 juin 2002


Eric Saya : OK, alors on continue dans les chansons. Dans "C'est pas vrai", tu dénonces les clichés qui t'énervent plus ou moins, plutôt plus que moins. Pourquoi dénoncer les clichés ?

Jean-Jacques Goldman : Ça aussi, c'est une façon de voir les choses, qui revient dans pas mal de chansons d'avant. Une fois de plus, je ne suis pas trop dans l'analyse de mes chansons et j'y retourne d'ailleurs assez peu. J'ai réécouté une chanson qui s'appelle "Plus fort" par exemple, où il y a déjà ça… Moi un cliché tel que "tel père tel fils" ou "neige au printemps [il hésite un peu], rugby en septembre", ça ne me dérange pas, parce qu'aucune personne qui profère ces phrases, ces lieux communs n'a la sensation d'être brillante ou très réfléchie. Ce qui m'agace le plus, ce sont ces lieux communs qui font que les gens ont l'air très philosophes, du genre "c'est la faute à la mondialisation" ou "Oui, c'est le grand capital" ou bien "les politiciens sont tous corrompus". Ces phrases-là m'agacent, parce qu'elles sont aussi stupides et lapidaires que les autres mais avec une prétention de penser que je trouve plus grave qu'un bon vieux lieu commun, bien provincial, on va dire.

Sans limites
Radio Kol Hachalom, 22 juin 2002


François-Xavier Menou : Tu as fait appel à la troupe folklorique de Lublin pour cette tournée. Comment l'as-tu rencontrée, et comment l'as-tu convaincue de faire la tournée ?

Jean-Jacques Goldman : On a fait appel à des organisateurs : on avait déjà travaillé avec des gens qui nous avaient mis en contact avec les ex-chœurs de l'Armée Rouge, donc on leur a demandé s'ils avaient des troupes comme celle-là. Il fallait qu'elle soit assez polyvalente, parce qu'il y a de la danse un peu traditionnelle celtique, mais aussi des valses... Je demandais aussi à ce que certains puissent jongler, à ce qu'ils soient d'accord pour faire autre chose. Pendant un moment je voulais même les faire venir un peu comme des acteurs sur la chanson "C'est pas vrai", avec des porte-voix, mais l'idée a été abandonnée. Et je voulais qu'ils sachent aussi chanter, pour qu'ils puissent éventuellement nous accompagner sur "Ensemble", ce qu'on a un peu laissé tomber aussi parce qu'on s'est rendu compte que le public chantait. C'est donc pour tout ça qu'il nous fallait une vraie troupe.

Jean-Jacques Goldman : Le faiseur de chanson
Côte Basque Magazine, le 10 juillet 2002


Raphaël Toledano : "C'est pas vrai" est probablement la chanson la plus surprenante de l'album. Sur un rythme dance, vous dénoncez toute une série de lieux communs. Dans votre livre-conversation avec Alain Etchegoyen, "Les pères ont des enfants" (page 219), vous disiez à un moment : "Je ne crains rien tant que [les] nouveaux conformismes". Cette chanson, c'est votre manière de lutter contre ces "nouveaux conformismes" ?

Jean-Jacques Goldman : Oui ! Elle s'inscrit à fond dans cette phrase, effectivement.

Raphaël Toledano : Vous y dénoncez à la fois la presse qui colporte ces rumeurs.

Jean-Jacques Goldman : Je ne la dénonce pas. Je constate. Je le vois ne serait-ce qu'au tout petit niveau de notre métier. Si l'on rentre dans le jeu de la Presse, il s'agit d'une part, pour eux, d'asséner une contre-vérité et ensuite a nous de la démentir. C'est-à-dire qu'on nous demande à nous de venir nous expliquer. Voilà, il y a ce constat- là. Et alors, bon, les lieux communs, on les a tous là.

Raphaël Toledano : Certains des lieux communs que vous dénoncez sont très drôles : "il y en a pour cinq minutes", "je suis désolé", etc. D'autres sont plus engagés. Et quelque chose m'a un peu surpris : vous vous en prenez plus aux idées de gauche qu'aux idées de droite : "du passé faisons table rase", "la Pravda", "ce sont des victimes de la société".

Jean-Jacques Goldman : Oui, il y a aussi "c'est pas de leur faute".

Raphaël Toledano : C'est quelque chose qui vous exaspère plus ?

Jean-Jacques Goldman : Beaucoup plus ! Je suis beaucoup plus exaspéré par les lieux communs de mon camp que par ceux des autres. Les autres, je trouve que c'est normal qu'ils mentent ! [rires]

Raphaël Toledano : Il y a une phrase de Le Pen, je crois. "Le national-socialisme, c'est mille ans de paix".

Jean-Jacques Goldman : Ah non, c'était une phrase de Hitler.

Raphaël Toledano : J'avais cru reconnaître sa "voix". Dans cette chanson, vous avez fait défiler vos amis.

Jean-Jacques Goldman : Oui, c'était l'occasion de s'amuser en même temps.

Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
L'Arche n° 535, septembre 2002


Raphaël Toledano : La montée de l'antisémitisme en France a récemment fait la Une de plusieurs journaux. Etes-vous attentif à ce regain d'antisémitisme même si, comme dit votre chanson, vous pensez que "c'est pas vrai" qu'il y a de plus en plus de racisme ?

Jean-Jacques Goldman : Oui, j'y suis très attentif, mais je ne crois pas qu'il y ait un regain d'antisémitisme en France. Ce sont des Français qui le font mais je crois qu'il s'agit d'une partie spécifique de la population française, très probablement des Français d'origine maghrébine. On ne peut pas parler de la "population française". Je ne le ressens pas du tout. Et ceux-là, à mon avis, ne sont pas "que" antisémites. Je crois qu'ils sont aussi anti-noirs, anti-femmes, anti-eux, anti-voitures, anti-flics, anti-bourgeois, anti-tout, quoi. Je n'ai pas l'impression que ce soit spécifique aux Juifs.

Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
L'Arche n° 535, septembre 2002


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