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Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
(Locales de Radio France, septembre 1999)

Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
Locales de Radio France, septembre 1999
Valérie Alamo
Retranscription de Chrystèle

Enregistrement en octobre 1998 à Montrouge, lors de la préparation de la tournée En passant, diffusion à partir de septembre 1999.

Valérie Alamo : Je voulais savoir, Jean-Jacques Goldman, s’il y avait une petite histoire autour de "Pour que tu m’aimes encore", ou si c’était une chanson comme une autre au départ ?

Jean-Jacques Goldman : La petite histoire, c’est que c’était une chanson comme une autre au départ. Quand on fait une dizaine ou une douzaine de maquettes, on a des préférées. Il y a certaines chansons dont on pense qu’elles vont avoir plus de succès que d’autres, et celle-ci n’en faisait pas partie pour moi. J’attendais plus des chansons comme "J’attendais", ou "La mémoire d’Abraham", ou des choses comme ça. Mais par contre, quand je l’ai jouée en maquette pour la première fois à Céline et à René, son mari, eux ont tout de suite ressenti quelque chose sur cette chanson que je ne comprenais pas, moi. Mais à un point même que je trouvais presque étrange, parce qu’ils me disaient "Ça sera sûrement le premier titre, et ce sera le titre de l’album, "Pour que tu m’aimes encore"…". Et je ne comprenais pas du tout pourquoi eux avaient senti quelque chose dans cette chanson que moi je n’ai pas senti.

Valérie Alamo : Est-ce qu’ils avaient senti justement que les paroles collaient très bien à la personnalité de Céline Dion ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense qu’ils n’avaient pas analysé. Simplement, la première fois, on était dans un petit studio, moi je passais les maquettes et je chantais comme ça, sans micro, juste à côté d’eux, avec le texte à la main. J’en ai chanté douze, pour leur montrer, et quand je me suis retourné vers eux après cette chanson, ils étaient particulièrement émus, et je ne comprenais pas trop pourquoi…

Valérie Alamo : Comment s’est passée l’écriture de la chanson elle- même ?

Jean-Jacques Goldman : La première chose qui est venue, c’est le thème : j’avais envie, connaissant Céline - enfin je la connaissais peu mais j’avais lu tout ce qu’elle disait dans des interviews, je voyais son caractère se dessiner peu à peu, et je savais que c’était quelqu’un d’extrêmement entier sur le plan amoureux, un peu classique, pour une jeune fille je trouvais ça très particulier à elle - et donc j’ai eu envie d’écrire sur ce thème de l’amour absolu, la fille qui ne "zappe" pas, qui ne rigole pas avec les sentiments amoureux, qui ne badine pas. Il y a eu d’autres thèmes avant comme ça ! Et "Pour que tu m’aimes encore" est arrivé après avec les notes en fait, puisqu’au début c’est le thème, et après les mots viennent avec les notes.

Valérie Alamo : Dans les chansons que vous donnez aux interprètes féminines, on a souvent l’impression que le portrait que vous dressez de l’homme n’est pas très reluisant, alors que les femmes sont toujours très clairvoyantes, que ce soit pour Céline Dion, ou dans la chanson "Il part" pour Carole Fredericks, ou la dernière de Patricia Kaas, "Je voudrais la connaître". Il y a toujours la femme qui voit, elle est lucide, elle voit tous les travers de l’homme. Donc comme c’est un homme qui a écrit, c’est assez perturbant… C’est une façon de remettre les pendules à l’heure ?

Jean-Jacques Goldman : C’est une façon de mettre les pendules à mon heure ! Moi, je vois ça, je crois que les femmes sont beaucoup plus cohérentes, beaucoup plus sûres, beaucoup plus fiables, beaucoup plus raisonnables, beaucoup plus courageuses, incontestablement ! Mais même sur le plan social ! Moins les femmes ont de pouvoir dans des sociétés et plus ces sociétés sont violentes, sont injustes ! C’est extrêmement clair dans l’histoire. Plus les femmes ont du pouvoir, et plus les sociétés sont tendres, elles sont élevées. Clemenceau disait que la guerre était quelque chose de beaucoup trop sérieux pour la laisser à des militaires. Moi, je trouve que la vie est quelque chose de beaucoup trop sérieux pour la laisser à des hommes !

Valérie Alamo : Est-ce qu’il y a un vers que vous préférez dans la chanson "Pour que tu m’aimes encore", une phrase qui vous fait toujours autant d’effet puisque je suppose que vous êtes un petit peu dépossédé de la chanson, vu le succès qu’elle a obtenu ?

Jean-Jacques Goldman : Moi j’aime bien "On me dit qu’aujourd’hui, on me dit que les autres font ainsi, je ne suis pas les autres".


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