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Né en 17 à Leidenstadt

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Auteur : Jean-Jacques Goldman
Compositeur : Jean-Jacques Goldman
Editée par : Editions J.R.G.

Version originale
Année : 1990
Interprétée par : Fredericks - Goldman - Jones
Distribuée par : C.B.S.

Remarques :
La ville de Leidenstadt n'existe pas. C'est une allégorie qui, en allemand, signifie ville de douleur.

 

Reprises Où trouver ce titre Retour au menu

Année Interprète Support Référence Pochette
1990 Fredericks - Goldman - Jones LP Fredericks - Goldman - Jones CBS 467 729-1
1990 Fredericks - Goldman - Jones K7 Fredericks - Goldman - Jones CBS 467 729-4
1990 Fredericks - Goldman - Jones CD Fredericks - Goldman - Jones CBS 467 729-2
1990 Fredericks - Goldman - Jones CD 3 titres (Angleterre) EPC 656 515-5 non disponible.
1991 Fredericks - Goldman - Jones 45 T COL 656 898-7
1991 Fredericks - Goldman - Jones Maxi 45 T hors commerce SAMP 1504 non disponible.
1991 Fredericks - Goldman - Jones K7 2 titres COL 656 898-4
1991 Fredericks - Goldman - Jones CD 2 titres COL 656 898-1
1991 Fredericks - Goldman - Jones Intégrale CD7 COL 469 217-2
1992 Fredericks - Goldman - Jones K7 Les Enfoirés à l'Opéra COL 472 424-4
1992 Fredericks - Goldman - Jones CD Les Enfoirés à l'Opéra COL 472 424-2
2000 Fredericks - Goldman - Jones CD Pluriel COL 498 835-2
2000 Fredericks - Goldman - Jones 8 CD Intégrale 1990-2000 CD1 COL 498 836-2
2003 Jean-Jacques Goldman et Michael Jones K7 Un tour ensemble COL 510 500-4
2003 Jean-Jacques Goldman et Michael Jones CD Un tour ensemble COL 510 500-2

Adaptations étrangères Reprises Retour au menu

Année Interprète Support Référence Pochette
2000 Michel Leclerc (piano) CD Recueil Spécial Piano n° 7 CD Hit Diffusion HD/CD 26
2002 Collège de l'Estérel CD Jusqu'au bout de nos rêves... -

Je connais une reprise qui ne figure pas ici !

Paroles Adaptations étrangères Retour au menu

Année Titre Langue Interprète Auteur de l'adaptation Pochette
1990 Born in 1917 in Leidenstadt français-anglais Fredericks - Goldman - Jones Michael Jones

Je connais une adaptation qui ne figure pas ici !

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Les chansons sont souvent plus belles... Paroles Retour au menu

Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?

Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
Nourri de rêves de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences
Larmes au milieu d'un torrent ?

Si j'avais grandi dans les docklands de Belfast
Soldat d'une foi, d'une caste
Aurais-je eu la force envers et contre les miens
De trahir, tendre une main ?

Si j'étais née blanche et riche à Johannesburg
Entre le pouvoir et la peur
Aurais-je entendu ces cris portés par le vent
Rien ne sera comme avant ?

On saura jamais c'qu'on a vraiment dans nos ventres
Caché derrière nos apparences
L'âme d'un brave ou d'un complice ou d'un bourreau ?
Ou le pire ou le plus beau ?
Serions-nous de ceux qui résistent ou bien les moutons d'un troupeau
S'il fallait plus que des mots ?

Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?

Et qu'on nous épargne à toi et moi si possible très longtemps
D'avoir à choisir un camp

Les chansons sont souvent plus belles que ceux qui les chantent Les chansons sont souvent plus belles... Retour au menu

Philippe Robin : "Né en 17 à Leidenstadt", introduction au piano qui rappelle là aussi la Californie et un californien en particulier.

Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est mon californien, c'est l'une de mes grandes rencontres musicales ces derniers temps qui est Bruce Hornsby. C'est quelqu'un que j'aime beaucoup, sans le connaître, je l'ai croisé une fois mais c'est une des choses les plus intéressantes que j'ai entendues ces derniers temps : Bruce Hornsby and the Range.

Philippe Robin : Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a de séduisant ?

Jean-Jacques Goldman : Là, je suis incapable de répondre. Comment expliquer que la première fois que j'ai entendu Jimi Hendrix ou Aretha Franklin, j'ai eu l'impression de rencontrer des choses qui me touchaient plus que toutes autres. Ça c'est inexplicable !

Coffret audio Fredericks - Goldman - Jones
Sony Music France, novembre 1990


Jean-Jacques Goldman  : Il y a des chansons qui viennent très rapidement, du style "Nuit" par exemple, ou "Comme toi". Bon, ça c'est des chansons qui viennent en deux heures et sur lesquelles il y a quinze jours / trois semaines de travail ensuite, qui sont les arrangements, bon, la tonalité définitive, le tempo, etc... Mais finalement, quand on entend le premier jet, la première maquette et la chanson à la fin, ce n'est pas énormément différent, c'est plus propre. Et puis, il y a les chansons qui demandent un boulot fou, des chansons genre "Là-bas", genre "Je marche seul", en général des chansons rapides, où là, c'est un enfer,ou alors "Leidenstadt" par exemple, qui restent longtemps de côté : ou je ne trouve pas le refrain, ou alors j'en trouve un qui est nul, ou la tonalité n'est jamais la bonne, ou le tempo n'est jamais bien, faut remixer, faut ré-enregistrer, enfin voilà : les chansons à problèmes...

Europe 2, 10 mars 1991


Jean-Jacques Goldman : C'est un titre référence à l'une de mes grandes rencontres californiennes, Bruce Hornsby, qui a déjà sorti trois albums fantastiques... Cela parle du poids de la pression sociale, sur les choix de nos consciences... Né dans une époque, dans une famille, dans une société différente, peut-on jurer que l'on n'aurait pas été nazi en Allemagne de 33, ou raciste en Afrique du Sud ! Je n'excuse pas le racisme, mais je trouve que l'on se donne parfois bonne conscience à peu de frais. Nous sommes tous manipulés par le contexte social du pays dans lequel on vit.

Salut, 1991


Jean-Jacques Goldman : C'est sur le poids de la pression sociale, sur les choix de nos consciences, sans doute est-il plus facile d'être anti-raciste aujourd'hui qu'il n'était aisé de l'être en 33 en Allemagne. A cette époque, 90 % des gens ont voté pour Hitler. Alors est-ce que ça veut dire que 90 % des Allemands étaient des salauds ?

Date et lieu inconnus


Antoine de Caunes : Sur la première chanson du disque, Serre-moi, il y a une évocation discrète à Léo Ferré, au Léo Ferré d'"Avec le temps", un artiste engagé comme on disait avant. Est-ce qu'on peut dire que Rouge, le nouvel album, c'est une forme d'engagement que vous prolongez après des chansons comme Né en 17 à Leidenstadt, Il suffira d'un signe ou Comme toi ?

Jean-Jacques Goldman : Il n'y a pas vraiment une forme d'engagement dans Né en 17 à Leidenstadt. Un engagement dans le sens de Ferré, c'est de prôner des solutions. Moi, je ne prône pas de solutions, je pose juste des questions péniblement.

Nulle Part Ailleurs
Canal +, 24 novembre 1993


Jean-Luc Cambier : Tu sembles considérer les guerres comme une fatalité de l'Histoire, non de la nature humaine. C'est, d'une certaine manière, optimiste puisqu'on peut plus facilement changer les circonstances que l'homme.

Jean-Jacques Goldman : Oui, c'est d'ailleurs le thème de la chanson "Né en 17 à Leidenstadt" ("si j'étais né sur les ruines d'un champ de bataille, aurais-je été meilleur ou pire que ces gens si j'avais été allemand ?" ). L'Europe occidentale est en paix depuis 50 ans et, ici, tous les problèmes d'un jeune de 20 ans, c'est de choisir entre une R5 ou une Peugeot 106. En Algérie aujourd'hui, il faut choisir entre être égorgeur, complice ou égorgé. Le jeune Bosniaque n'a même pas ce choix.

Goldman à l'heure de ses vérités
Télémoustique, 1994


Liliane Roudière : Avez-vous d'autres certitudes en péril ?

Jean-Jacques Goldman : Une question très claire : Si j'étais né en 17 à Leidenstadt. Quand je nous vois défiler dans des manifestations antiracistes, je suis absolument persuadé que ce n'est pas parce qu'on est meilleur, mais que l'on a été élevé dans certaines conditions, avec une certaine culture, dans un certain confort, ce qui fait qu'on a les moyens d'être comme ça. On peut se poser des questions sur nos propres vertus. Existent-elles vraiment ? Est-ce que l'on ne serait absolument pas dans les tortionnaires si l'on avait été dans ces conditions-là ?

Portrait
Solo n°2, novembre-décembre 1997


Patrick Simonin : "Né en 17 à Leidenstadt", c'est une autre chanson chantée avec Carole Fredericks et Michael Jones. Et là, il y a l'interrogation : qu'aurais-je fait, et qu'est ce qu'on peut faire, est-ce qu'on peut nous épargner d'avoir à choisir aussi ? Cela veut dire que l'homme en lui-même a quand même des ressources ? Même dans les situations les pires, il y a toujours quelque chose de bon ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, ce que je dis à la fin c'est : souhaitons de ne jamais à avoir à faire ces choix. Bon, il y a une phrase de Marx qui explique bien cela, c'est que les données objectives déterminent la conscience, c'est-à-dire que l'on va penser en fonction de la façon dont on a été élevé, en fonction de ce qui se passe sur le plan social, sur le plan historique et on n'est que cela. Alors de temps en temps, il y a des personnes qui s'élèvent contre ces espèces de torrents qui font que, en Afrique du Sud, 99% des Blancs probablement étaient pour l'Apartheid pendant un moment. Ce n'est pas parce qu'ils sont plus mauvais que nous. C'est parce qu'il n'y a pas eu la Révolution Française avant, c'est parce qu'il n'y a pas eu Jules Ferry, parce qu'il n'y a pas eu les mêmes écoles, parce qu'ils ne viennent pas du même endroit. Mais est-ce qu'ils sont plus mauvais que nous et nous surtout meilleurs que les autres ? Cela, j'en doute.

Questions à Jean-Jacques Goldman
TV5, 20 novembre 1999


Jean-Jacques Goldman : Enregistrement compliqué. Finalement il fallait légèrement changer le tempo à chaque couplet sinon ça ne collait pas. Peut-être la chanson qui justifie le mieux notre trio.

Livret de Pluriel


Gilles Médioni : Dans "Un goût sur tes lèvres", vous demandez : "Combien d'échecs avant que l'on comprenne ? / Et d'autos brûlées pour voter FN" ?

Jean-Jacques Goldman : C'est une déclinaison de "Né en 17 à Leidenstadt" (1990). Comment réagirions-nous dans une situation exceptionnelle, comme en 1939-1945 ? Et s'il fallait entrer dans un maquis ? Et si l'on était capturé ? Evidemment, je ne souhaite pas faire face à ce genre de choix, mais cela reste un enjeu. On ne sera probablement jamais dans le troisième avion [du 11 septembre], où certains se sont révélés des héros…

Gilles Médioni : Vos textes débordent toujours de points d'interrogation.

Jean-Jacques Goldman : Sur ce plan-là, oui. J'aime puiser des enseignements du passé, peut-être parce que je suis peureux de nature.

L'Express, le 20 décembre 2001
Une chanson est forcément populaire


François-Xavier Menou : Est-ce qu'après quinze années de scène, on maîtrise mieux les réactions du public aux chansons, à la mise en scène ?

Jean-Jacques Goldman : Beaucoup plus, mais dans certaines limites. Il y a des choses que l'on n'envisage pas, il y a encore des questions. On est parti sur ce début de tournée en se demandant si on pouvait, par exemple, se faire succéder deux chansons lentes, assez longues. Bon, eh bien on a attendu d'avoir les réactions du public pour obtenir une réponse. Ensuite on hésitait entre deux chansons, donc on les a jouées alternativement un jour sur deux : un jour "Tout mais pas l'indifférence", et l'autre jour "Leidenstadt". Et on s'est rendu compte qu'il y en avait une qui fonctionnait mieux. Donc il y a des choses que l'on sait, que l'on contrôle à peu près, mais il y a quand même une grande part d'imprévu, et là c'est le public qui décide.

Jean-Jacques Goldman : Le faiseur de chanson
Côte Basque Magazine, le 10 juillet 2002


Raphaël Toledano : Quand vous composez vos chansons, comment procédez- vous ? Vous grattez, vous trouvez des musiques et puis, les textes viennent après ou bien... ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai les deux phases. C'est-à-dire : je suis à mon piano ou à ma guitare et je trouve des petits bouts de mélodies, des choses comme ça, que je stocke sur un dictaphone. De la même façon, je fais une rencontre, je croise une situation ou je lis quelque chose et j'ai une idée de texte qui vient. Ça peut être : "et moi, si j'étais né en 17 à Leidenstadt" ou alors "ça ressemble à n'importe quoi mais ce n'est pas vraiment de l'amour, cette relation". Voilà. Et puis ensuite, quand j'ai suffisamment d'idées, je fais les mariages entre les musiques et les textes.

Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
L'Arche n° 535, septembre 2002


Raphaël Toledano : Dans "Né en 17 à Leidenstadt", vous disiez : finalement, si j'étais né allemand, bercé d'humiliations, de haine et de revanche, je serais peut-être devenu nazi. Pour vous, le nazisme c'est lié à cette situation de l'Allemagne vaincue, humiliée. N'y a-t- il que cela ?

Jean-Jacques Goldman : Non. Les accidents, en général, sont des concours de circonstances. Et l'Allemagne, c'est un concours de circonstances explosif entre une situation particulière et un passé particulier. C'est sûr que ce ne serait pas arrivé en Suède. Marx disait que "les données objectives déterminent la conscience". Cela veut dire qu'en Afrique du sud, si tout le monde est raciste, ce n'est pas par hasard. Si dans les banlieues difficiles où l'on brûle des voitures, le FN arrive à 15 ou 20 %, ce n'est pas par hasard et ce n'est pas parce que les gens sont plus méchants. De la même façon, si l'Allemagne a pu permettre qu'Hitler arrive au pouvoir, ce n'est pas par hasard. C'est parce qu'il y a eu des "données objectives" qui ont fait que ces gens-là, tout à coup, ont pu supporter, d'une façon ou d'une autre, que leur pays brûle six millions de personnes. Je pense que tout être humain peut devenir barbare dans certaines conditions. Il faut prendre conscience de cela et ne pas penser que l'homme est bon.

Rencontre avec Jean-Jacques Goldman
L'Arche n° 535, septembre 2002


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