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Jean-Jacques Goldman ne marchera plus seul
(Toutchanson n°6, avril / mai 2005)

Jean-Jacques Goldman ne marchera plus seul
Toutchanson n°6, avril / mai 2005
Article de Carlos Sancho
Retranscription de Delphine et Jean-Michel Fontaine

Sa décision avait été prise dès cet été : Jean-Jacques Goldman arrête les tournées. Cependant, pas d'inquiétude, il n'arrête pas la musique pour autant.

C'est juste après son dernier concert, le 17 juillet 2004 sur l'esplanade Saint-Jean d'Acres, aux Francofolies de la Rochelle, que Jean-Jacques a réuni en coulisses, tout son staff, musiciens et techniciens. Il leur a confié en premier ses intentions : il avait décidé de ne plus remonter sur scène avant très longtemps. Mis à part, bien entendu, le rituel des Enfoirés. "Je ne sais si cela s'applique à l'enregistrement de disque aussi. Je ne le crois pas, affirme Guy Delacroix, bassiste et chef d'orchestre des Restos du Coeur. En tout cas, il fallait bien s'attendre un jour à cette décision. Jean-Jacques n'a jamais raffolé des concerts. Il préfère écrire et composer et en plus, il le fait si bien".

Chacun a donc dû s'activer à retrouver du travail par ses propres moyens, Michael Jones l'a bien compris. Non content d'avoir participé à la Star Academy, le guitariste chanteur a sorti son troisième album solo, avec un superbe duo avec son alter ego, "Petit blues peinard", et "Le frère que j'ai choisi" (écrit par JJG) : "Mon disque, je l'ai commencé avant de partir sur la route avec Jean-Jacques et il était déjà quasiment terminé avant la fin de la tournée. Cela dit, Jean-Jacques n'a pas vraiment annoncé qu'il arrêtait sa carrière, il a juste dit qu'il prenait du recul. Je ne pense donc pas qu'il arrête définitivement, il a juste besoin de vivre autre chose. Rien de plus. Déjà la dernière tournée, il ne désirait pas la faire et ne l'a faite finalement que pour l'équipe. Là, il désire profiter de sa nouvelle vie marseillaise".

Le chanteur

Son plus grand rêve était d'écrire des chansons pour les autres, Jean- Jacques Goldman n'a jamais voulu devenir chanteur. Encore moins chanteur populaire. Pourtant, il demeure toujours le chanteur le plus aimé des Français. Du public comme des autres artistes. Interprète simple et artiste parmi les plus doués de sa génération, il ne va pas tarder à lancer malgré lui un vrai phénomène durable. Il va inventer un monde bien à lui et le faire partager à tous ceux (et ils sont nombreux !) qui adhèrent à son oeuvre et à sa démarche artistique. Exit les paillettes des années 70 et les looks qui tuent des 80's. Pas de costume en strass comme les rois du disco ni de maquillage outrancier comme Jeanne Mas, il se présente simplement en veste, cravate fine et jean sobre. Jean-Jacques focalise sur l'essentiel pour durer : la musique. Une excellente attitude, il est encore là, alors que bien d'autres ont déjà fini aux oubliettes. Il misera aussi sur la constance, la régularité et surtout la fidélité, si rare dans ce métier. A l'époque du groupe Taï Phong, il engagea Michael Jones pour le remplacer sur les tournées (dès ses débuts il n'aimait pas ça. Il envisageait de se consacrer uniquement à la composition).

Après son premier single solo "Il suffira d'un signe", en 1981, qui le propulse devant les projecteurs, les succès vont se succéder sans aucun répit. La vie n'a jamais cessé de lui envoyer les fameux signes qu'il réclamait. Chaque album possède plusieurs chansons fortes. Sa maison de disques n'a pas le problème, souvent épineux, de trouver un single, mais plutôt celui de choisir parmi les 4 ou 5 tubes potentiels que comporte chaque opus ! De "Quand la musique est bonne", à "Comme toi", en passant par "Au bout de mes rêves", "Envole-moi", "Encore un matin", les titres de Jean-Jacques Goldman accrochent les premières places dans tous les classements français et deviennent des standards ! Peu d'artistes ont obtenu une telle réussite. Le talent du chanteur en fait un artiste populaire aimé par des fans de plus en plus nombreux. Devant cet engouement, il demeure lucide et égal à lui-même, en homme qui sait tirer merveilleusement parti des temps forts de son époque et les chanter avec brio. Pourtant il ressent de moins en moins l'envie de continuer à enregistrer en solo.

Le trio magique

Il fait appel à deux artistes qui le suivent depuis de nombreuses années, à qui il reconnaît un talent fou, pour l'accompagner dans de nouvelles aventures. N'aimant pas sa voix (!), il se laisse séduire par celle de Carole Fredericks. N'aimant pas plus son jeu de guitare (!), il craque pour celui de Michael Jones. De ce constat, naît l'impensable : le n°1 incontesté du Top 50 arrête sa carrière solo ! Pour deux albums d'anthologie, "Nuit" [sic] et "Rouge", il forme le légendaire trio avec Carole Fredericks et Michael Jones. Là aussi le triomphe est au rendez- vous. Sept [sic] années de folies. De 1990 à 1997 [sic], les tubes s'enchaînent : "Nuit", "A nos actes manqués", "C'est pas d'l'amour", "Né en 17 à Leidenstadt", "Juste après". Et il récolte encore plus de succès et de crédibilité. Apparaît alors son surnom facile "d'homme en or". S'ensuivent deux tournées qui feront penser à ses fans que Jean-Jacques aime se produire sur scène. En fait, il aime être entouré de ses amis, de sa famille, ce qui l'amène donc à faire des concerts pour se retrouver auprès des gens qu'il aime. C'est après cette aventure que Jean-Jacques décide de revenir au solo, même si auparavant il m'avait déjà confié : "Un artiste a tout dit en trois disques ! Après il ne fait que se répéter". Sans doute avait-il trouvé à cette époque une nouvelle source d'inspiration ? En 1997, il sort l'album "En passant" au moment où il se séparait de sa compagne. En 2003 [sic], "Chansons pour les pieds" correspond à sa rencontre avec sa nouvelle femme. Direction le sud, le repos et la vie de famille. Enfin...

Par procuration

Lorsque l'on compte le nombre d'artistes français qui ont vu leur carrière exploser grâce au travail de Jean-Jacques Goldman, nul doute que tous espèrent le voir continuer à écrire. Il est l'auteur de 227 [sic] textes et il a composé, entre 1975 et 2004, près de 250 chansons [sic]. Il reste le premier interprète de 122 de ces titres, soit près des 2/3 de son oeuvre. Il a également à son actif plusieurs musiques pour des émissions télévisées ("Taratata", "L'empreinte des champions", "Les aventures du bien") ou des bandes originales de films ("L'union sacrée", "Pacific Palisades", "Astérix et Obélix contre César"). Et cela ne s'arrête pas là : 38 de ses titres ont donné lieu à 63 versions étrangères, en 12 langues (allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hébreu, hongrois, italien, néerlandais, polonais, portugais, suédois). Et, en cette période frénétique de comédies musicales, si le disque "Rouge" n'a que failli être un opéra rock, dans la même lignée que Starmania, Jean-Jacques n'en a pas oublié l'idée pour autant. Entre 1996 et 1997, il s'y est essayé, mais a vite abandonné : la langue française, selon lui, s'y prête mal. "Sur le même bateau" en était le titre, et il n'est resté qu'une chanson du projet !

J'ai oublié mon nom...

Jean-Jacques Goldman le prolifique auteur compositeur à succès... C'est cependant sous des pseudos qu'il va d'abord signer ses chansons pour les autres. "Sweet Memories" ("Les orangers d'Athènes" pour Jeane Manson en 1983), "Viens" (pour Michael Jones, en 1984), "Sam Brewski" ("Comme un tout petit bébé" pour Philippe Lavil en 1991, "Il me dit que je suis belle" pour Patricia Kaas en 1993, et "Si tu veux m'essayer", "Loin", "Est-ce que tu me suis" pour Florent Pagny en 1994) et O. Menor ("Ici-bas", "L'aventure humaine" et "Tu me suffiras" pour Marc Lavoine en 1993) avant de se dévoiler sous son vrai patronyme. Au total, ce seront 18 [sic] titres composés sous 4 pseudos différents.

C'est en travaillant pour Johnny Hallyday, en 1986, en lui composant "Je t'attends", "L'envie", "Laura" et le duo "J'oublierai ton nom" avec Carmel, que Jean-Jacques va s'imposer comme l'auteur-compositeur dont les artistes ont besoin pour réussir. Très vite, Ray Charles, Céline Dion, Khaled, Robert Charlebois, Joe Cocker, Maxime Le Forestier, Gérald De Palmas, Patrick Fiori, Garou, Emile et Images, Liane Foly, Maurane, Yannick Noah, Roch Voisine, Stéphane Eicher, Lââm, Julie Zenatti, Lorie, pour ne citer que les plus connus, tous vont le chanter. Souvent les titres composés par le maître Goldman seront choisis par les maisons de disques, ainsi que par les radios majeures, comme premier single, et chacun d'entre eux propulsera au top les albums des artistes concernés. Au regard de sa passion pour l'écriture - et de son talent - gageons que nous entendrons encore longtemps de nouvelles chansons de Jean-Jacques Goldman interprétées par d'autres. Rien ne l'empêchera de créer de superbes mélodies et de magnifiques textes assis non loin des calanques des Bouches du Rhône. Et s'il se lassait de la vie de "retraité" et décidait de repartir pour une petite tournée d'adieu... ?


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