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Album Première
(Bel-RTL, 30 mai et 01 juin 2003)

Album Première
Bel-RTL, 30 mai et 01 juin 2003
Journaliste inconnu
Retranscription de Sandrine Dutrieux

Jean-Jacques Goldman : C'était plus difficile, d'abord parce que techniquement les parties étaient difficiles. Ensuite il a fallu que je me remette au violon, ce qui était pour moi très compliqué, peut- être moins compliqué que pour les spectateurs après, donc je les prie de m'en excuser déjà. Les textes étaient difficiles, mais ça c'est peut-être l'âge, et ensuite il y avait deux scènes - ça aussi c'était la première fois - et il y avait les danseurs. Donc mettre tout ça en place, ça a été compliqué. Techniquement, il y avait deux systèmes de sons, un devant et un sur l'autre scène, c'était difficile...

["Nos mains"]

Jean-Jacques Goldman : Il n'y a pas de doute, ce que je devais dire c'est qu'au début des concerts, sur les premiers concerts, c'est-à- dire où il y a vraiment beaucoup de peur et beaucoup de crainte, on se demande un peu ce qu'on fait là... surtout quand on se dit qu'on aurait pu rester chez soi, et puis qu'on est très bien chez soi ! Mais au fur et à mesure, au bout de 20 ou 30 concerts, la peur s'estompe et c'est vraiment le plaisir qui prend le pas dessus. Et là évidemment, n'importe quel artiste a conscience de vivre des moments très privilégiés.

["Je marche seul"]

Jean-Jacques Goldman : Non, moi je n'ai jamais été ni toxicomane à qui ça manque, ni désespéré qui a hâte que ça se termine. Moi je suis un peu une logique : je sais que ça se termine le 12 décembre, bon ben jusqu'12 décembre je suis content, et le 13 je suis content de faire autre chose. Donc je me programme un peu pour ça, mais ça c'est une question de caractère et de tempérament.

["Tournent les violons"]

Jean-Jacques Goldman : Oui c'est un des luxes, je trouve, de notre métier. Peut-être qu'il y en a d'autres comme ça... Le nôtre, il se partage en plusieurs phases qui sont d'abord évidemment une phase très solitaire, qui est celle de la composition. Ensuite une première phase de partage avec les musiciens, avec l'arrangeur - c'est la phase de studio -, qui sont des phases complètement différentes, ne serait-ce que géographiquement, parce qu'on va dans un studio ou alors on reste chez soi. Ensuite, on est d'abord tout seul, après on se retrouve devant 40 musiciens par exemple, c'est une espèce de phase d'accouchement. Et ensuite il y a la phase de promotion, où on tourne des clips, où on voit les médias, alors qu'on n'a vu personne pendant très longtemps. Et après il y a la phase de la scène, avec d'abord la conception, où l'on est juste 10, puis tout à coup on est avec 10 000 personnes. Et après ça s'arrête. Je trouve que ce qui est vraiment intéressant, et ce que chacun souhaite, c'est de pouvoir alterner comme ça des phases tout à fait différentes, et sur le plan des horaires, et sur le plan de l'adrénaline, et sur le plan de la géographie. J'apprécie ça beaucoup oui, dans ce métier.

["Envole-moi"]

Jean-Jacques Goldman : Non, il n'y a pas eu de substitution, c'est-à- dire mon grand plaisir, c'est quand même le moment où une chanson pointe son nez, où je vais la chercher, et où j'arrive à la mettre sur un magnétophone. Ou un texte. J'ai une idée de texte et puis j'arrive à en faire un texte de chanson, ça c'est quand même des sensations... Ce sont les sensations les plus profondes pour moi. Mais par contre, c'est vrai que j'ai appris - c'est ce dont je vous ai parlé tout à l'heure - simplement à discipliner un peu la crainte et la peur de façon à pouvoir profiter de ces moments uniques, qui sont des moments de scène et de connivence avec les gens.

["Je voudrais vous revoir"]

Jean-Jacques Goldman : Je me rappelle, on faisait des salles de 500 à 1 000 places, et il y avait 95% de filles de 15 ans, oui enfin 15-18 ans. Je me rappelle que je criais tout le temps, enfin c'était des tonalités très aiguës. Je me rappelle qu'on avait essayé de faire un spectacle qui avait déjà un écran de cinéma. Et puis je me rappelle surtout, alors ça ce sont des souvenirs qui restent vraiment, c'est la manière dont ça s'est construit peu à peu. C'est-à-dire au début on faisait 500 personnes, après 700, après 800, puis peu à peu, comme s'il y avait un bouche-à-oreille qui se faisait... Je me rappelle la première fois où l'on a fait 1 000 personnes, la première fois où quand on a éteint les lumières les gens ont commencé à crier, alors qu'en général on éteignait les lumières, c'était le silence comme au théâtre. Et ensuite on arrivait, et là tout à coup, ça a fait comme dans les concerts rock où ça s'est éteint et il y a eu une clameur... Je me rappelle de toutes ces choses-là, c'est la construction... les débuts quoi...

["Ensemble"]

Jean-Jacques Goldman : Alors, j'en mettrais deux. Il y a le premier concert où m'ont amené mes parents, et il y a le premier concert où je suis allé tout seul. Donc le premier concert où m'ont amené mes parents, c'était soit Les Compagnons de la chanson, soit Jean Ferrat. Je me rappelle en particulier d'un Jean Ferrat à Bobino qui m'avait beaucoup touché. Et le premier concert où j'ai acheté mon billet et où je suis allé, c'était Bob Dylan. Je pense que c'était dans les années 65, à l'Olympia. Bon j'ai ce souvenir de cet immense drapeau américain derrière lui, toute la première partie acoustique, le Bob Dylan qu'on connaissait, qui avait déjà un peu défrayé la chronique en se réaccordant pendant 20 minutes. Je pense qu'il ne savait plus très bien où était le "mi" et où était le "sol" [rires] ; et ensuite en deuxième partie les "My bloom field" et autres qui arrivent sur scène et c'était l'époque de "Highway sixty-one", c'est vraiment un souvenir inoubliable !

["On ira"]

Jean-Jacques Goldman : Moi je me dis qu'un concert c'est d'abord une connivence avec les gens, et parfois la surenchère, c'est d'être juste avec une guitare à 50 cm d'eux, c'est pas forcément d'avoir un feu d'artifice à chaque mot. Donc s'il y a surenchère à avoir, elle est dans ce sens-là, c'est-à-dire plus de connivence, plus de dialogue, plus de proximité, parce que je crois que c'est avant tout ce que les gens cherchent. Ensuite un concert ça dure deux heures, et il faut dix idées. Si on y pense, si on y travaille sérieusement, les 10 idées on les a, c'est pas plus que ça.

["Veiller tard"]

Jean-Jacques Goldman : Je pense que, sur le plan personnel, c'est très important. Dans le sens où lorsque le succès vient, que vous avez 32- 33 ans, vous êtes marié, vous avez deux enfants, vous payez un loyer, vous avez travaillé pendant presque une dizaine d'années dans le monde, je pense qu'on ne guérit jamais de ça. C'est-à-dire que quand je vais en vacances en Italie, en Espagne, où donc je passe tout à fait... je suis un quidam quoi, et que je reviens et que le douanier me demande un autographe, je suis surpris ! C'est-à-dire, j'oublie chaque fois... Alors que quelqu'un qui a été une vedette à 18 ans, je crois que ça s'inscrit en lui, je pense qu'il ne l'oublie jamais. Et j'adore cette idée d'oublier qu'on est quelqu'un de connu... C'est-à- dire assez régulièrement.

["Né en 17 à Leidenstadt"]

Jean-Jacques Goldman : Je dirais que je n'ai pas cette inconscience de penser que je peux aller sur scène et puis que tout va aller très bien. Ça, c'est effectivement un manque de sûreté en soi. Mais il me semble que c'est plus de la lucidité qu'un complexe quelconque. La lucidité de se dire : "je vais arriver devant 8 000 ou 10 000 personnes, et bon, il faut que ce soit bien quoi... Il faut que le son marche, il faut que je chante bien, il faut que je me souvienne des textes, il faut que les musiciens fassent bien leur travail". Enfin, je pense que c'est être lucide de se dire qu'il y a de quoi avoir peur...

["Juste après"]

Jean-Jacques Goldman : Les choses ont beaucoup changé aussi avec le temps. La première tournée, déjà on changeait de ville chaque soir, maintenant on est dans chaque ville plusieurs soirs. Donc c'est beaucoup plus reposant, et ensuite on est plus habitué, on contrôle mieux la situation. Au début, moi j'étais obligé de prendre des calmants pour dormir, bon maintenant je dors, donc les choses changent beaucoup avec le temps et l'habitude.

["Les choses"]

Jean-Jacques Goldman : Je me souviens en 1961-62, ça a été une des personnes... puisque moi je suis parti dès l'âge de 10-15 ans, évidemment c'était les années 60, donc je suis parti à fond dans le rock anglais, américain, dans le blues qui déferlait... cette espèce de révolution musicale mondiale qui a déferlé sur le monde entier. Je me suis beaucoup détaché de la chanson française, je ne l'ai pas connue. Et donc là je devais avoir 20-21 ans et je suis allé voir un groupe anglais qui s'appelait Zoo, enfin qui est un groupe français mais avec un chanteur anglais. Et il se trouve qu'ils accompagnaient un chanteur qui s'appelait Léo Ferré, et là, c'est lui qui m'a ramené à la chanson française. Tout à coup je me suis dit : "mais c'est possible de faire ça en français". Et ensuite Michel Berger, Robert Charlebois et d'autres m'ont ramené à l'expression française.

["Puisque tu pars"]

Jean-Jacques Goldman : C'est-à-dire que l'accouchement était vraiment difficile, c'était un spectacle difficile à mettre en place. Ensuite évidemment il y a le pendant de cela, c'est-à-dire le plaisir que les gens en soient sortis apparemment contents. Et sinon, oui il y a des tas de petits moments, mais bon, ça c'est valable sur toutes les tournées. On a toujours des moments un petit peu choisis. Bon c'est sûr que le moment où on se retrouvait à 45° en face des gens, c'est des moments uniques. C'est vrai que le moment où l'on était comme ça sur une chanson, et qu'on savait que la voix de Carole allait arriver, c'était un moment extrêmement prenant pour nous. Mon arrivée sur scène lorsque je venais seul juste avec une guitare acoustique, et puis que je marchais et que je me retrouvais au milieu des gens, c'est sûr que c'est des moments très très forts qui reviennent parfois, oui.

["Encore un matin"]

["Tournent les violons"]

["Nuit"]


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