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Spécial Goldman
(La Dépêche du Midi, 2 octobre 2002)

Spécial Goldman
La Dépêche du Midi, 2 octobre 2002
Article de Bernard Lescure
Retranscription de Philippe Calvet

Il crée l'événement musical de la rentrée avec cinq concerts à guichets fermés, dès ce soir, sous le chapiteau du Zénith.

Cinq concerts à couper le souffle.

Pendant cinq soirs à guichets fermés, il crée l'événement musical de la rentrée.

"Comment pourrait-on ne pas venir chanter à Toulouse ?". En fait, la question ne s'est jamais vraiment posée pour Jean-Jacques Goldman. "Le Zénith a souffert, mais nous allons bien trouver un stade quelque part", nous avait-il déjà confié en novembre dernier alors qu'il venait chanter, à l'invitation de Francis Cabrel, pour redonner espoir aux Toulousains sinistrés par la catastrophe d'AZF. Finalement, alors qu'il s'apprête à entrer en studio avec Céline Dion (il va réaliser la production du nouvel album de la chanteuse québécoise), c'est sur le parking du Zénith - et pour cinq concerts d'affilée - qu'il nous donne rendez-vous, avec ses musiciens et son matos monumental.

Vingt-deux semi-remorques pour transporter le chapiteau jusqu'à Toulouse et dix autres pour le seul matériel de scène ! 125 personnes pour s'occuper de tout ça et monter un plateau à rendre jaloux tous les Drucker de la terre. Deux colonnes de son gigantesques, des portiques de projecteurs "à cinquante mille balles pièce" (dixit un spécialiste) tous les cinquante centimètres, un écran panoramique, un proscénium circulaire et tournant pour inviter le public soit à jouer au basket avec deux ballons géants, soit à danser la valse autour de lui à la lueur des bougies, deux jongleurs de feu, 25 danseurs de claquettes échappés (?) de "Riverdance" (la troupe folklorique de Dublin), une régie technique grande comme une maison, une scène qui se soulève et qui donne au public l'impression que J.-J. G. et ses musiciens vont s'envoler au-dessus de lui à l'horizontale. Bref, l'essentiel de ce qui lui est nécessaire aujourd'hui pour venir nous offrir un peu plus qu'un "simple" concert : du vrai spectacle. Parce que, comme il le dit lui-même encore : "La toute première fois que j'ai fait de la scène, il y avait déjà un écran de cinéma, pour que l'attention ne se focalise pas sur moi... J'ai toujours mis en scène mes concerts, parce que j'estime être un très mauvais showman" (cf. Chorus, les cahiers de la chanson).

Et quelle belle mise en scène ! Du pur bonheur pour les yeux, pour les oreilles, pour les pieds... Près de trois heures de musique, de toutes les musiques. Un vrai régal à couper le souffle. Avec tout simplement un as au son (Andy Scott) et cinq musiciens qui, comme leur chef de file, savent donner le meilleur de leur art – et de leur bonheur de jouer "Ensemble" - en toute humilité : Michael Jones à la guitare, Jacky Mascarel aux claviers, Claude Le Péron à la basse, Christophe Deschamps à la batterie et Christophe Nègre aux sax et flûtes.

Mercredi 2, jeudi 3, vendredi 4, samedi 5 et dimanche 6 octobre, à 20 h 15, sous chapiteau sur le parking sud du Zénith à Toulouse. Tarif: 34 E. Complet Tél. 05.59.43.96.96.

Sous le plus beau chapiteau

Aucun poteau intérieur, une toile intérieure noire, 5 200 places dont 2 000 en gradins, le spectateur le plus loin à 50 mètres de la scène principale et à 20 mètres seulement du proscénium : le chapiteau dans lequel Jean-Jacques Goldman et ses musiciens invitent aujourd'hui le public toulousain est conçu comme une véritable salle de spectacles. Sa mise en place a nécessité une dizaine de jours de montage. Son coûts : aux alentours de 130 000 à 140 000 euros, sans compter les frais annexes (mise en place de toilettes, barriérage, arrivées électriques, structure d'accrochage interne pour la scène…)

L'album de trente ans de carrière

• Jean-Jacques, tu peux m'écrire une chanson ? Vous avez envie de demander à Jean-Jacques Goldman de vous écrire une chanson ? Avant de vous répondre, voici les questions qu'il se posera :

"D'abord, dit-il, il faut que la voix me plaise. Ensuite, je me demande si je pourrais apporter quelque chose à cette personne - ce qui n'est pas toujours le cas car il m'arrive de ne pas avoir d'autres idées que celles de l'équipe dont elle peut être entourée. Et enfin il faut aussi que la personne soit sympa..."

• Pour le plaisir... Qu'est-ce qui fait encore chanter Jean-Jacques Goldman aujourd'hui alors qu'il aurait de quoi assurer l'avenir et le bonheur de quatre ou cinq générations ? Réponse: "Ça a toujours été le plaisir. Même quand j'ai commencé dans ce métier-là, ce n'était pas une question de vie ou de mort. J'aurais pu faire autre chose. Et aujourd'hui encore, tout comme les collègues de ma génération, les Cabrel, les Renaud et les Souchon, on fait un album quand l'envie nous vient. Et on fait une tournée quand on a envie de la faire. Alors forcément, ça s'espace un peu. Mais c'est normal, parce que ce n'est plus que le seul plaisir qui nous guide. Et je me vois très bien d'ailleurs continuer comme ça tous les cinq ans, sachant qu'on a devant nous des exemples magnifiques avec Henri Salvador ou Claude Nougaro. Et puis moi, je ne me pose pas de questions quant à l'âge".

• Du grand show pour se sentir moins seul. "Lorsque j'ai débuté dans ce métier, j'étais vraiment timide. A tel point que je ne pouvais monter sur scène que s'il se passait quelque chose autour de moi. J'avais besoin d'un spectacle. Et cette timidité, je n'ai jamais réussi à vraiment m'en débarrasser", nous disait Jean-Jacques Goldman quand il était venu répéter, pendant une semaine à Toulouse en mai 1991, sa première tournée de concerts à trois voix "Fredericks- Goldman-Jones". Et d'ajouter aujourd'hui encore: "J'ai l'impression d'être un très mauvais show-man, de ne pas suffire (...) Déjà au début, je ne sais pas si vous vous souvenez, mais j'avais tout autour de moi des images projetées. Aujourd'hui, la technique ayant évolué, j'utilise des tas de trucs qui me permettent toujours de me sentir moins seul. Certains bien sûr peuvent surprendre par leur démesure, mais - et c'est une préoccupation permanente chez moi -je veille toujours à ce que cette machinerie-là ne nous éloigne pas trop du public. Quand autant de gens viennent vous voir, ça veut dire qu'ils nous aiment, qu'ils veulent nous voir tout près d'eux. Et nous aussi, les chanteurs, aimons bien ce contact".

• L'homme invisible. Il est malin, Jean-Jacques Goldman. "En général, dit-il, lorsque je pars en vacances, je ne vais que dans des endroits où il n'y a que des bruns. Pour passer inaperçu, c'est plus pratique".

• Le regard qui déshabille. Il est comme ça, Jean-Jacques Goldman. Et c'est Michael Jones qui nous 1'a dit un jour : "A la première rencontre, son regard vous déshabille sans vraiment vous mettre mal à l'aise. Et vous vous retrouvez tout nu. En quelques minutes, il serait capable de décrire le genre d'endroit où vous vivez". Et Jean-Jacques Goldman de répondre: "Je m'intéresse beaucoup aux gens. Je ne vais presque jamais au cinéma, je regarde très peu de films à la télévision, mais par contre, je peux rester une journée entière assis à la terrasse d'un café à regarder défiler les gens. Ça, c'est quelque chose qui m'intéresse vraiment, au point de me happer".

[Légendes des photographies]

- Depuis que Coluche lui a demandé en 1985 d'écrire et d'enregistrer la chanson des Restos du cœur , il a été fidèle à l'esprit de solidarité d'un mouvement artistique qui continue aujourd'hui encore son œuvre auprès des plus démunis.

- Une photo-souvenir qui compte beaucoup dans la vie artistique de Jean-Jacques Goldman. Elle est le témoin de sa collaboration avec Johnny Hallyday, notre rocker national pour lequel Jean-Jacques a travaillé. En 1986, il signe ainsi l'album "Gang" de Johnny ; en 1995, il produit l'album "Lorada".

- Lorsque l'un a besoin de l'autre, ils répondent toujours présent. Un soir à Toulouse (1988) alors que Jean-Jacques Goldman chantait au Palais des sports (où il donnait déjà trois concerts successifs devant près de 25.000 personnes), Francis Cabrel passait par là, en spectateur... Belle surprise pour les fans de l'un et de l'autre : ils offraient ce soir-là au public toulousain une version de – leur premier duo - "La Dame de Haute-Savoie".

- Dans le monde des médias, on aime bien parler de "machines à tubes" lorsqu'on a devant nous quelqu'un qui, comme Jean-Jacques Goldman, fait de l'or de ses chansons. Sur ce sujet, voici son point de vue : "On peut parler de machine pour des phénomènes comme ceux que nous avions connus à l'époque où ces fameux Anglais Stock Aïtken Waterman faisaient de la musique au kilomètre pour des gens comme Kylie Minogue. C'était toujours la même musique. Dans ce sens-là, on peut parler de machinerie. Mais passer d'une chanson un peu réaliste comme "Je voudrais la connaître" par exemple, avec un texte féminin pour Patricia Kaas, à "Aicha" qui a un rythme un peu dansant, en passant par Hallyday, Pagny ou Céline, ce sont des choses vraiment différentes et la "machinerie" est impossible". Dès sa tournée terminée, JJ travaillera sur le prochain album de Céline Dion.

- "J'ai trop saigné sur ma Gibson...", chante Jean-Jacques Goldman dans l'une de ses chansons ("Quand la musique est bonne"). De la guitare, il en joue comme un dieu... Pardon, presque comme un dieu. Parce que le dieu de la guitare, c'est Michael Jones, son pote depuis Taï Phong. Mais Michael, lui, ne joue pas aussi bien du violon que Jean-Jacques... Démonstrations - électrique et acoustique -, ce soir à Toulouse. Et les autres soirs aussi.

Je jouerais du même harmonica Je verrais le même arbre là-bas Serais-je heureux sans toi ? Pourquoi pas ? Rien que d'y penser ça me glace à chaque fois Si je t'avais pas Si je t'avais pas Que serais-je, où ça ? Ma maison c'est là Exactement dans tes bras J'aurais des enfants, mais pas ceux-là Moitié moi, mais pas moitié toi J'embrasserais, comme ça, un peu distrait Pas une fois, pas une, nous ne l'avons fait (extrait de "Si je t'avais pas" de son dernier album).

- A Carole Moment d'intense émotion en plein cœur du nouveau concert de Jean- Jacques Goldman lorsque lui et ses musiciens entament "Après ça" [sic], une chanson extraite de l'album "Rouge" cosigné Frédéricks- Goldman-Jones : alors que sur un écran géant, réapparaît l'image de Carole Frédéricks, sa voix vient se mêler à celles de Jean-Jacques et de Michaël Jones. Carole, née à Springfield (Massachusetts) était la septième de neuf enfants, dont Taj Mahal, son frère aîné. Avant de rejoindre Jean-Jacques Goldman sur scène, en 1986, elle avait été choriste de Michel Berger, France Gall, Eddy Mitchell, Gilbert Bécaud, Mylène Farmer. De Jean-Jacques, avant de nous quitter pour l'autre monde (Carole est décédée le 7 juin 2001 alors qu'elle était en tournée à Dakar), elle nous avait dit un jour ces deux mots, essentiels : "Jean-Jacques, il est adorable. Et honnête. Et dans ce métier, c'est rare".

Débuts avec Taï Phong

C'est en 1975 que Jean-Jacques Goldman a connu le début de la gloire.

Avec le temps, forcément, de plus en plus rares sont les fans de Jean- Jacques Goldman qui se souviennent de son passage au sein de son premier groupe, Taï Phong, ce groupe légendaire des années 70 qu'avaient formé deux frères vietnamiens, Taï, un employé de banque et Khan, ingénieur du son dans un studio d'enregistrement. Pendant quatre ans, de 1975 à 1979, Jean-Jacques qui avait déjà derrière lui dix années d'études musicales (violon, solfège, guitare...) dont sept d'expérience de groupes, devenait leur guitariste-chanteur à la voix haut perchée.

Leur rêve ? Faire un rock progressif à la manière de Yes, Genesis et autre King Crimson et enregistrer des disques avec ce souci de la perfection qu'avaient aussi à l'époque les fameux Aphrodite's Child qui venaient notamment de signer "Rain and Tears" et des albums très élaborés comme "666". Fort de cette volonté et enrichi par la présence de Stephan Caussarieu, un petit génie de 18 ans à la batterie qui prenait des cours avec Kenny Clarke, Taï Phong signe finalement chez WEA, sort son premier album en 1975, et signe le premier tube interprété par J.-J. G.: "Sister Jane".

Pourtant, malgré ses excellentes ventes, le groupe refuse de se produire sur scène. Au grand dam de ses fans, mais au grand soulagement de Jean-Jacques Goldman qui, comme le racontait un jour Khan, "avait un tel trac qu'il était littéralement malade avant chaque concert" ! En 1976, paraît l'album "Windows" (un disque boudé parce qu'il était "trop compliqué et chanté en anglais"). Recruté par une petite annonce parue dans le "Melody Maker" (le journal de référence des musiciens), Michael Jones rejoint le groupe et chante lui aussi sur "Last Flight", un album qui contient ainsi son premier duo avec Jean-Jacques Goldman. La suite ? Tout le monde connaît... En 1980, c'est la séparation officielle qui fera dire tout simplement à Jean-Jacques Goldman: "Le groupe s'est arrêté... Parce que les groupes ça meurt"".

Quatre années d'une belle expérience pour celui qui est devenu aujourd'hui, plus de vingt ans après, une sacrée "machine à fabriquer des tubes". Super J.-J. G. qui, alors qu'il venait un jour (janvier 1982) nous faire écouter "Il suffira d'un signe", nous contait ainsi le début de son histoire : "Vous savez, en France, la vie d'un groupe est très difficile. Avec Tai Phong, nous avons vendu pas mal de disques (NDLR : 200 000 exemplaires du premier album et plus de 20 000 de chacun des deux autres), mais au bout de quatre ans, nous avions tous envie de faire autre chose. Michael Jones, le bassiste, est parti accompagner Sheila avec un nouveau groupe et les autres sont partis, l'un pour monter un magasin de musique et les autres pour faire des séances de studio".

Et notre première rencontre avec Jean-Jacques Goldman de se poursuivre ainsi : tout ce qui suit - avis aux âmes nostalgiques - est extrait d'une interview réalisée en janvier 1982 :

"Je n'ai jamais fait de la musique pour que ça marche"

• Quel est votre meilleur souvenir avec Taï Phong ? Lorsqu'on est passé aux "Petits Papiers de Noël" avec Patrick Juvet, il y a cinq ans à Toulouse !... Non, sérieusement: c'était le travail en studio. Contraignant certes, mais tellement enrichissant !

• Avec "Il suffira d'un signe", votre album est semble-t-il bien parti pour faire un petit tour dans les hit-parades. Vous vous en doutiez ?

Si j'ai fait ce disque, c'est parce que j'étais sûr qu'il allait marcher. Mais je ne m'attendais pas du tout à ce que ce titre séduise les radios. D'abord parce qu'il dure plus de sept minutes ; donc, je l'ai surtout fait pour le plaisir comme dirait le grand penseur Léonard (NDLR : Herbert). Ensuite, parce que personnellement je préférais d'autres titres comme "Rapt", "Pas la différence" [sic] ou "Une autre histoire", qui collent davantage à ma personnalité, à mes émotions.

• Si ça n'avait pas marché, que feriez-vous aujourd'hui ? J'aurais continué. Je n'ai jamais fait de la musique pour que ça marche.

• Votre musicien favori ? Steve Winwood, Elton John et Stevie Wonder.

• Votre chanteuse préférée ? J'aime bien Véronique Sanson... Je dirais Aretha Franklin. C'est en l'écoutant un jour que j' ai décidé de faire de la musique.

• Votre passe temps favori ? Le tennis.

• La personne que vous souhaiteriez rencontrer ? Dans le monde du spectacle ? Michel Berger. Je lui dirai que j'écoutais ses disques à l'époque où ça ne marchait pas très fort. Ou bien Yves Duteil. Et je suis également un grand admirateur de Francis Cabrel.

• Votre peintre préféré ? Je suis un handicapé de la peinture. La photo me passionne, le cinéma aussi. Mais la peinture !... Pour moi, c'est du turc. Et pourtant, j'ai visité tous les musées du monde !

• Votre auteur de chevet ? Jack London.

• Vous avez des ambitions futures ? Etre numéro un au Billboard (hit-parade américain, NDLR). Et faire de la scène bien sûr, mais pas avant mon deuxième album. Douze titres pour un tour de chant, c'est très insuffisant.


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