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La folle tournée de Jean-Jacques Goldman
(Ouest-France, 8-9 juin 2002)

La folle tournée de Jean-Jacques Goldman
Ouest-France, 8-9 juin 2002
Yvon Lechervestrier et Alain Peudenier
Retranscription de Monique Hudlot

Jean-Jacques Goldman achève ce soir à Brest la partie bretonne d'une tournée aussi discrète que populaire. C'est complet. Comme à Rennes, Le Mans, Angers… D'ici à Noël, le chanteur aura fait le plein d'au moins 140 salles dont 23 Zénith à Paris. Qu'est-ce qui fait courir Goldman ? Et ses fans ?

"On aime ce qu'il fait. On aime surtout ce qu'il est", résumait un spectateur mardi soir à Rennes. Linda, Isabelle, Séverine et Elodie ne diront pas le contraire. Ces enfants malades, souvent hospitalisées, ont oublié leur misère, le temps d'une belle soirée. Quelques minutes avant son entrée en scène, Jean-Jacques Goldman les a gentiment reçues, à l'abri de toute caméra. "Il nous a encouragées à ne pas baisser les bras". Les mots simples et sincères d'un homme qui, en prenant le temps de les écouter, "leur a rendu la pêche". Puis les quatre fillettes se sont noyées dans la masse des 5 000 spectateurs. Cinq mille deux soirs de suite à Rennes. Autant le lendemain aux portes d'Angers et encore un peu plus hier et ce soir à Brest. Partout où elle passe, la tournée 2002 de Jean-Jacques Goldman affiche complet : "On pourrait rester quatre ou cinq jours dans chaque ville, tant la demande est grande". L'artiste s'en réjouit car "c'est si bon de sentir ce contact, cette chaleur du public". Au top depuis vingt ans déjà, il affirme ne pas se fatiguer du succès : "Tout à l'heure encore, un jeune chanteur m'a offert son premier CD. Il rêve un jour d'être à notre place, sur scène. Je le comprends. C'est tellement fort, ce que nous vivons. Cette tournée est la huitième depuis 1983. Plus encore qu'avec les albums, c'est au fil des concerts que s'instaure une vraie relation de fidélité avec les gens…" Mais d'où vient cette fidélité, si mystérieuse aux yeux des sceptiques qui veulent réduire le talent de l'artiste à quelques mélodies bien troussées ? La réponse est dans les gradins. Un public de 5 à 55 ans. Sage et enjoué. Heureux de reprendre en chœur toutes ces chansons connues par cœur : "Si j'avais grandi dans les docklands de Belfast / Soldat d'une foi, d'une caste / Aurais-je eu la force envers et contre les miens / de trahir tendre une main ?" "Ses textes racontent des histoires, soulèvent des interrogations, qui sont un peu les nôtres", explique Michel, 42 ans, enseignant. "Et sa musique a su évoluer, ajoute Raphaël, 26 ans, technicien. La couleur celtique de son dernier album, c'est à la fois sympa et dans l'air du temps". La preuve ? "Mes filles l'aiment autant que moi", assure Véronique, 39 ans, venue au concert avec ses trois enfants et son mari, médecin comme elle. "Malgré le succès, il a su rester simple", complète Francine 50 ans passés… l'âge de son idole. Un "mec simple" : l'expression est sur toutes les lèvres. "On ne le voit pas partout. Il fait sa musique. Point", explique Murielle, une jeune employée de banque. "Si ! Il se montre pour les Restos du Cœur, rectifie Corinne, 40 ans, manutentionnaire. Un type bien, quoi…"

N'en jetez plus ! La corbeille à compliments déborde. Les salles aussi. Débutée en mars, la tournée 2002 ne s'achèvera guère avant Noël. Environ 120 concerts, 23 Zénith à Paris, plus de 700 000 spectateurs. Vingt-cinq spectacles pour le seul mois de juin ! Un vrai marathon pour le chanteur, ses musiciens et la centaine de personnes - danseurs et techniciens - qui l'accompagnent. "Un marathon ? N'exagérons pas. On fera une pause de trois semaines en juillet et, à nouveau, de la mi-août à la mi-septembre", se rassure Michael Jones, le fidèle guitariste et ami de longue date de Goldman… Qui confirme entre deux bouchées de clafoutis aux cerises avant d'entrer sur scène : "Et puis, on ne fait ça que tous les deux ou trois ans". Le jeune quinquagénaire s'imagine-t-il longtemps sur la route encore, on the road again ? "J'avance d'album en album. Tant qu'il y aura de l'envie, je continuerai. Même si je suis surpris que ma musique de "vieux" puisse encore plaire aux jeunes d'aujourd'hui. Depuis le début, je sais qu'un jour, je serai dépassé, rejeté…" Mais pas ruiné : Jean-Jacques Goldman a détrôné les héritiers de Ravel au palmarès des ayants droit de la Sacem, la société qui distribue les droits d'auteur. Milliardaire de la chanson, il s'est offert récemment un hôtel particulier à Paris 45 millions de francs, dit-on. C'est, en gros, son revenu annuel. Sans rapport avec son mode de vie : quand il revient près de sa jeune épouse marseillaise, le chanteur passe le plus clair de son temps dans un trois-pièces où les voisins "le laissent tranquille".

Alors qu'est-ce qui fait courir Goldman ? Les gens. Chaque soir, au début du concert, le chanteur "marche seul" sur une passerelle qui s'avance au cœur de la salle : "Cette scène dans la foule nous permet de mieux sentir le public". Guitare sèche à la main, il goûte. Il savoure. Dans les coulisses, ce soir-là, à Rennes, on le sent presque pressé de rejoindre ce fidèle public qui le réclame à coups de "Jean- Jacques, Jean-Jacques !" Quelques minutes de patience encore. Après avoir passé la fin de l'après midi à répéter, puis à lire L'Équipe, discuter Mondial avec ses musiciens et chercher un partenaire de tennis pour le lendemain, c'est l'heure où le chanteur s'isole quelques minutes dans sa loge. Toute comme son compère Michael Jones. L'heure des coups de fil aux enfants, à l'épouse. "Le plombier n'est toujours pas passé ? Donne-moi son numéro. Je l'appelle demain matin". En toute simplicité.

La tournée "Chansons pour les pieds" prend le direction du midi. Elle reviendra dans l'Ouest en novembre et décembre (dates annoncées ultérieurement).


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