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Je marche à l'instinct
(Journal du Dimanche, le 29 avril 2002)

Je marche à l'instinct
Journal du Dimanche, le 29 avril 2002
Sacha Reins
Retranscription de Yveline Masson

Rubrique Fémina

Ce chanteur est un mystère. Au top depuis vingt ans, il reste le premier surpris de ses succès comme interprète et comme auteur. Entretien avec un homme simple, après sa tournée triomphale en province et avant son retour au Zénith de Paris.

Lorsqu'un journaliste veut le rencontrer, son journal doit faire une lettre promettant qu'il ne le mettra pas en une. Un comble, alors que tous les autres artistes ne demandent que ça. D'après l'intéressé, c'est pour son confort quotidien, pour ne pas être arrêté dans la rue, dévisagé et harcelé par les demandes d'autographes.

Sacha Reins : Vous êtes devenu indélogeable, comment expliquez-vous votre longévité ?

Jean-Jacques Goldman : Je pense que ce sont les concerts. Occuper continuellement la scène permet d'obtenir des indulgences sur un album qui plairait moins. Johnny n'a jamais perdu le fil grâce à la scène. Elle me permet de ne pas disparaître. Je me suis rendu compte que j'avais instauré une vraie relation de fidélité avec le public. Je sais qu'il ne me lâchera pas, sauf si je me moquais de lui.

Sacha Reins : Quoi que vous fassiez, ça marche…

Jean-Jacques Goldman : Pourtant, je me sens menacé depuis le début. Je n'ai jamais voulu une carrière, seulement avancer d'album en album. Chaque disque qui fonctionne est une (bonne) surprise pour moi. Mais un jour je serai dépassé, rejeté, c'est une certitude, je suis même étonné que cela dure si longtemps. Je suis surpris de séduire un public jeune avec de la musique de vieux. Et je trouve anormal que les artistes qui sont au top des ventes et des spectacles soient des quinquagénaires : Cabrel, Clerc, Souchon, Hallyday. Même Noir Désir ou Bruel commencent à prendre de l'âge.

Sacha Reins : Il y a bien une jeune génération, celle de "Star Academy"…

Jean-Jacques Goldman : Cela relève d'un autre phénomène. Nous sommes en pleine ère warholienne et son quart d'heure de célébrité. Il fut un temps où il y avait une relation entre le talent, le savoir-faire et la célébrité. Ce rapport a disparu. On peut devenir star parce qu'on est présentateur de télé, ou parce qu'on a beaucoup souffert. Ou simplement en se montrant sur le petit écran.

Sacha Reins : Vous êtes très demandé par les autres chanteurs. Interpréter du Goldman, est-ce une garantie de succès ?

Jean-Jacques Goldman : C'est une erreur de penser cela. J'ai collaboré aux deux derniers albums de Marc Lavoine, et ils se sont ramassés. Le dernier, sur lequel je ne suis pas, marche fort.

Sacha Reins : Faites-vous du sur-mesure ou allez-vous piocher dans vos réserves une chanson qui convient ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'ai pas de tiroir à chansons. Contrairement à ce que l'on pense, je n'en écris pas énormément. A peine dix par an, les miennes comprises. Je ne crée pas dans la douleur mais dans la lenteur.

Sacha Reins : Quelle a été la chanson la plus difficile à écrire pour un autre ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois que c'est "Aïcha", pour Khaled. Ça n'a pas été facile de mélanger nos sensibilités, nos cultures, son raï et mes traditions musicales plutôt rock, et de lui faire chanter quelque chose en français. Je suis fier du résultat.

Sacha Reins : Vous êtes égratigné par la presse, qui vous reproche votre manque de communication. Qu'est-ce qui vous agace le plus dans ce que vous pouvez lire sur vous ?

Jean-Jacques Goldman : Que l'on pense que je me mets en retrait vis-à- vis des médias pour des raisons de marketing. Que tout ce que je fais est calculé, même ma façon de m'habiller. Je marche complètement à l'instinct, sans aucun calcul. Sans stratégie, surtout en ce qui concerne la télé, que je fréquente peu. Cela ne m'ennuie pas de faire de la télé, mais je suis quand même mieux chez moi.

Sacha Reins : Que faites-vous de l'argent que vous gagnez ?

Jean-Jacques Goldman : Rien de spectaculaire. Je vis comme un cadre moyen. Je me suis offert une très grande maison à Paris, mais je vis en fait avec ma femme dans un trois-pièces à Marseille.

Sacha Reins : Pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : Parce que c'est là qu'elle fait ses études et que c'est avec elle que je me sens bien.

[Légende photo 1] : Musique : Jean-Jacques Goldman a étudié le piano, le violon, et il s'est mis à la guitare à 14 ans. Il a beaucoup écouté Jean Ferrat, Hugues Aufray, avant de découvrir Bob Dylan. Aujourd'hui, il est très "guitare", et se passe souvent les disques d'Eric Clapton, de Johnny Winter, ou de Santana, il fonde son premier groupe, les Red Mountain Gospellers en 1966, puis devient le chanteur de Taï Phong. En 1980 [sic], il connaît, avec le groupe, son premier succès "Sister Jane". En 1982 [sic], il entame une carrière en solo. Compositeur très recherché il a signé "Il me dit que je suis belle" pour Patricia Kaas, et a produit l'album "Lorada" pour Johnny Hallyday.

[Légende photo 2] : Carnet intime : Jean-Jacques Goldman est né à Paris le 11 octobre 1951. Troisième d'une famille de quatre enfants, il est le demi-frère de Pierre Goldman, intellectuel révolutionnaire qui a été assassiné à Paris en 1979. Ce drame le marquera. Père de deux filles et d'un garçon, il a co-écrit avec Alain Etchegoyen un livre sur l'éducation des enfants intitulé "Les pères ont des enfants". Il s'est récemment remarié avec une jeune étudiante de Marseille.


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