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Les 13e Victoires de la musique récompensent la variété passe-partout
(Le Monde, 23 février 1998)

Les 13e Victoires de la musique récompensent la variété passe-partout
Le Monde, 23 février 1998
Véronique Mortaigne
Retranscription de Monique Hudlot

À L'Olympia, vendredi 20 février, les 13e Victoires de la musique (retransmises sur France 2) ont confirmé la domination sur le marché médiatique français d'un type de variétés passe-partout. Omniprésent sur scène, le favori, Pascal Obispo, n'a obtenu aucune récompense, ce qui est une sanction de la profession trois mille votants. Nominé dans quatre catégories, l'artisan des albums de Johnny Hallyday et de Florent Pagny, repart bredouille pour la deuxième année consécutive. Il n'a pas été oublié pour autant, servi comme personne en temps d'antenne et en nombres de chansons interprétées. Le groupe PolyGram empoche la mise avec les trois récompenses les plus en vue : artiste interprète masculin (Pagny), féminine (Zazie, l'une des parolières d'Obispo), et révélation (Lara Fabian).

Sur scène, tout le monde remercie tout le monde. Jean-Jacques Goldman est là en maître de cérémonie. Guest-star, Johnny Hallyday n'est candidat à rien. Mais il fait partie du dispositif de vente Obispo- Zazie-Pagny (Le Monde du 20 février). Il tient son rôle, en trio (avec Pagny et Goldman, "Tennessee", en hommage à Michel Berger). Alain Souchon et Francis Cabrel jouent les présidents-potaches, s'auto- chantent, s'endorment un peu, l'un décoiffé, l'autre impeccable. Charme, élégance : Julien Clerc ("Et maintenant", beau duo avec Gilbert Bécaud), plusieurs fois nominé, ne gagne rien. Mais, devant tant de délicatesse et de force de voix, l'idée de le dire perdant ne viendrait à personne. Ni celle de plaindre Etienne Daho, laissé sur la touche, mais heureux de chanter "Sur mon cou", un texte de Jean Genet.

Habitué aux duos de stars, le réalisateur Pascal Duchêne transforme les trois heures de spectacle en une soirée de télévision, présentée par Michel Drucker. Chacun oeuvre au changement d'image de "la seule manifestation consensuelle de la profession", selon le président du conseil d'administration des Victoires, Yves Bigot, chargé, aux côtés d'Anne Marcassus, directrice artistique, de faire revenir les vedettes, en retrait volontaire après les dysfonctionnements révélés en 1996. Le contrat qui liait l'association des Victoires de la musique et la société Télescope Audiovisuel, dirigée par Denys Limon et Claude Fléouter, avait été alors rompu.

Bien moins ennuyeuses que par le passé, et aussi plus sérieuses, les Victoires de la musique ne sont toujours pas le reflet de l'activité "chanson" en France. En Italie, le festival de San Remo, temple des variétés télévisuelles selon la RAI, a suscité la création d'un festival off, où se croisent rockers napolitains, alternatifs piémontais ou fans de chansons à textes. L'off des Victoires, s'il existait, hébergerait sans doute les boudeurs motivés : Miossec, rayé de la carte des révélations pour refus de comparaître (dans cette catégorie, les télespectateurs votaient par téléphone en direct), Enzo Enzo, pressentie pour un hommage à Serge Reggiani, qui n'eut pas lieu. IAM (meilleur album), resté à Marseille, Noir Désir (meilleur groupe), en poste à Bordeaux, deux groupes à idées fortes ayant expédié missives et émissaires.

Dans ces Victoires, la création musicale s'est glissée dans les terrains laissés vacants par les mammouths de la variété : le rap, avec les membres actifs du Minister AMER (Stomy Bugsy, Doc Gynéco), la techno, nouvelle catégorie des Victoires, défendue par Laurent Garnier, pionnier des DJ français, qui souhaite que ce trophée aide "la techno à exister sans subir l'incompréhension et la répression de ces dernières années". Le mérite de la franche métaphore revint à Stomy Bugsy, rapper baratineur, roi de la sape coiffé smart : interpellant Catherine Trautmann, ministre de la culture et de la communication, d'égal à égal (le ministère et le Minister, "c'est pareil") et dévoilant les nouvelles règles du jeu du succès : "J'ai voulu monter un duo avec Julio Iglesias. Il m'a dit : "D'abord, tu te fais des c… en or, et tu reviens me voir". Maintenant je suis Disque d'or, alors…"


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