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Jean-Jacques Goldman : "Je ne crois pas être inutile..."
(TV Hebdo, 3 janvier 1998)

Jean-Jacques Goldman : "Je ne crois pas être inutile..."
TV Hebdo, 3 janvier 1998

"En passant", son nouvel album, marche très fort. Après plusieurs années de trio, Goldman signe un album plus intime.

Grosse moto anonyme et costume anthracite, Jean-Jacques Goldman aime circuler rapidement et discrètement dans Paris. Pour la première fois, il a accepté de se confier aux lecteurs de "TV Hebdo".

TV Hebdo : Sur cet album figurent à côté des textes de belles photos en noir et blanc, prises par Claude Gassian en voyage. Ces clichés vous ont-ils inspiré ?

Jean-Jacques Goldman : Je n'ai pas travaillé à partir des photos. Notre collaboration est née simplement de l'amitié que j'ai pour Claude. Ensuite, son style de prises de vues - il aime les flous, les ombres, etc. - s'adapte bien à mes chansons.

TV Hebdo : Le temps qui passe, sinon l'âge - vous avez eu 46 ans le 11 octobre dernier -, semble vous importer si l'on s'en tient seulement aux paroles de "En passant".

Jean-Jacques Goldman : Bien sûr, même s'il ne s'agit pas d'une souffrance mais d'un simple constat. Je trouverais pathétique d'arriver à la cinquantaine en ayant l'air de ne pas m'en rendre compte. A 46 ans, on "prend congé", sans amertume mais non sans mélancolie de sa jeunesse.

TV Hebdo : Musicalement, cet album sonne plus mélancolique, plus blues. Un peu à la façon de certains, comme Bob Dylan que vous admirez.

Jean-Jacques Goldman : Très consciemment, j'ai toujours été influencé par Dylan pour les chansons plus intimistes à côté de mélodies plus violentes où les batteries et les guitares saturées sont en avant. Celles-ci disparaissent sans doute peu à peu pour une simple raison : l'âge. Et la partie plus sereine prend le dessus.

TV Hebdo : Céline Dion, Patricia Kaas, Florent Pagny, Khaled... Ecrire pour tant d'artistes différents, n'est-ce pas un exercice schizophrénique ?

Jean-Jacques Goldman : C'est volontaire. A mes débuts, j'ai toujours dit que je voulais écrire pour les autres. De 1977 à 1980, personne ne voulait de mes chansons et je suis donc monté sur scène. Mais ce qui me plaît surtout, c'est l'écriture.

TV Hebdo : Au coeur de l'album, il y a "Natacha", une ballade slave où vous chantez "De mes tristesses me reste un grand manteau". Un constat nécessaire ?

Jean-Jacques Goldman : Ce sont des références musicales que j'ai toujours eues : "Comme toi", "Serre-moi", l'album "Rouge"... J'aime le blues noir mais aussi le "blues slave" : musiques tsiganes, juives et russes. Comme une espèce de sanglot, une esthétique de la tristesse.

TV Hebdo : "On interdira les tiédeurs" que vous chantez dans "On ira". Une maxime de vie ?

Jean-Jacques Goldman : Cela ne me concerne pas forcément, car je ne suis ni très courageux, ni très rebelle ! Mais c'est le signe d'une époque où l'on tiédit tout. Le summum est le Prozac, comme une façon de limiter les excès d'humeur... Les variations climatiques limitées à coup d'air conditionné dans les appartements, les voitures, les bureaux : petit à petit, on en vient à la tiédeur des sentiments. Dommage.

TV Hebdo : A écouter "Nos mains", on a l'impression qu'elles sont à vos yeux chargées de bien des symboles.

Jean-Jacques Goldman : Toucher et étreindre sont des actes très intimes. Lourds de sens. regardez la poignée de main Arafat - Rabin.

TV Hebdo : N'avez-vous jamais été tenté par la politique ?

Jean-Jacques Goldman : Non ! Mais je crois, à ma place, ne pas être tout à fait inutile. Je pense à une chanson comme "Aïcha" pour les Beurettes françaises, à celle des "Restos du coeur", qui a dix ans. Et, pendant que le Front National s'installe, ça ne me dérange pas que les gamins dansent sur "Je te donne".

TV Hebdo : Vos enfants - qui ont de 12 à 20 ans - écoutent-ils beaucoup de musique ?

Jean-Jacques Goldman : Beaucoup de techno. La techno est d'ailleurs une musique intéressante et excitante, même si je n'en ferai pas. Cela dit, je la sens plus limitée que le rock. Elle se vit et se danse dans une espèce de happening.

TV Hebdo : Accepteriez-vous par exemple une invitation chez Michel Field ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai toujours refusé de faire "7 sur 7", donc je dirai encore non. Accepter de paraître dans un tel rendez-vous consiste à outrepasser mes compétences et mon importance. Autant je me sens compétent pour jouer de la musique, parler de chanson, de studio d'enregistrement, autant je me sens déplacé dans tout autre exercice télévisuel. Il ne faut pas confondre notoriété et capacité, ce que font souvent les médias.


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