Les plus belles citations de Jean-Jacques Goldman
Tout sur l'actualité de Jean-Jacques Goldman
La vie de Jean-Jacques Goldman, de ses origines à aujourd'hui
Tout sur les chansons de Jean-Jacques Goldman
Tous les albums de Jean-Jacques Goldman
Tous les DVD et les cassettes vidéo de Jean-Jacques Goldman
Toutes les tournées de Jean-Jacques Goldman depuis 1983
Interviews, essais, livres
Robert Goldman : l'autre Goldman
Pierre Goldman : le dossier
L'histoire des Restos du Coeur et les tournées des Enfoirés
Les sondages de Parler d'sa vie
Listes de discussion et de diffusion, liens, adresses utiles, recommandations
Goodies : Jeu, fonds d'écran, humour...
Le livre d'or de Parler d'sa vie
Le pourquoi de tout ça...

La Dernière Heure (Belgique)
(16 septembre 1997)

La Dernière Heure (Belgique)
16 septembre 1997
Luc Lorfèvre

Luc Lorfèvre: "Autant ce CD était attendu, autant sa sortie, fin août, fut discrète. Pour quelle raison ?" JJG: "J'ai toujours été mal à l'aise pour les autres artistes lorsqu'il y avait une attente officielle d'un album, comme s'il s'agissait de la chose la plus importante du monde, alors qu'il ne s'agit que d'une dizaine de chansons sur un petit bout de plastique. Dans mon cas, c'était plus confortable de le sortir de cette manière. Sans grand bruit."

LL: "Après la couleur rouge qui irradiait votre album précédent, on a l'impression que vous revenez vers des tons plus sombres..." JJG: "Oui, quelque part entre gris clair et gris foncée. Il s'agit tout simplement de préoccupations de quelqu'un qui a 45 ans. Avec tout ce que cela peut représenter comme mélancolie. Je ne suis pas comme ces groupes de rock qui revendiquent cette éternelle jeunesse. J'écris ce que je pense et ce que je vis. Je ne me vois pas composer une chanson sur ma dernière surprise-party, car cela fait trop longtemps que je n'y suis plus allé."

LL: "Comment un artiste de 45 ans ressent-il ce temps qui passe ?" JJG: "C'est le cap des trente ans qui m'a le plus marqué. C'était la fin de l'adolescence. Ce fut une étape vraiment difficile à accepter. L'autre frontière, c'est à 60 ans, où on rentre dans le dernier acte."

LL: "Après avoir chanté à trois, Caroline Fredericks, Michael Jones et vous-même avez choisi de sortir chacun votre CD. En avez-vous discuté entre vous ?" JJG: "Je crois que cela tient plus du concours de circonstances. La naissance de ce groupe a été dictée par les chansons qui ne pouvaient être interprétées qu'à trois. Apres deux albums studio et deux live avec eux, j'ai commencé à écrire des choses plus personnelles. En même temps, Carole et Michael ont aussi décidé de faire leur album, ce qui est tout à fait normal."

LL: "Dans les articles qui vous sont consacrés, on vous décrit comme quelqu'un d'honnête, de simple et de sincère. N'avez-vous aucun défaut ?" JJG: "Oh que si ! Je manque d'ambition. On me reproche aussi de ne pas avoir d'enthousiasme dans ce que je fais. Et c'est sans doute vrai. Je n'ai pas non plus envie d'évoluer. Depuis mes débuts, la forme a changé mais jamais le fond. Je ne me suis jamais senti l'âme d'un défricheur. Quand j'enregistre un album, j'ai d'ailleurs souvent l'impression de me répéter. Mais cela doit être pareil pour tout le monde."

LL: "Un sondage paru dans la presse francaise ce week-end, vous classe derrière l'abbé Pierre et Jean-Paul Belmondo comme français que l'on aime le mieux. Qu'en pensez-vous ?" JJG: "Peut-être parce que, tous trois, nous touchons une actualité qui séduit les gens. L'abbé Pierre par ses actions, Belmondo et moi par les divertissements que nous apportons. Mais je crois sincèrement qu'il y a d'autres personnages bien plus importants."

LL: "Quelles sont les flèches qui vous touchent le plus ?" JJG: "Je suis assez bien bâti contre les actes de haine à mon égard. Par contre, je me sens plus désarmé face à des manifestations d'amour."

LL: "A ce stade de votre carrière, avez-vous encore besoin de vous nourrir du doute pour avancer ?" JJG: "Je ne vis pas avec le doute. Ce qui m'arrive est assez cohérent avec ce que je suis capable de faire. Je connais mes limites. Aussi, je n'essaie pas de les dépasser. Je crois écrire de bonnes chansons. Mais je n'ai rien par contre, d'un grand interprète, d'un bon performer ou d'un gourou."

Concernant la prochaine tournée: JJG: "Je lancerai cette nouvelle tournée en France entre mars et juin. Fin juin, je fais un break car je ne veux pas rater un seul match de la coupe du monde de foot. Des idées ? Il y en a déjà mais je dois encore travailler sur le concept de cette tournée. Le nouvel album constituera l'essentiel du répertoire. Je souhaite donc opter pour quelque chose d'assez intimiste, à l'image de l'atmosphère qui règne sur "En Passant". Mais je jouerai avec un groupe. J'ai assisté à trois dates de la tournée solo de Bruce Springsteen en France, où il jouait accompagné seulement de sa guitare acoustique. Au rappel, j'avais envie que le E-Street Band remonte sur scène avec le Boss. Ce qu'il a fait est très difficile. Audacieux même et réussi. Mais je ne pense pas que cette formule soit souhaitable pour moi."

Concernant Céline Dion: JJG: "Je fais toujours la distinction entre les chansons que je compose pour moi et celles écrites pour les autres. Mais pour la première fois en travaillant sur un de mes albums, j'ai pensé qu'une chanson, il s'agit de "En passant", aurait mieux convenu dans la bouche de Céline Dion. Finalement, je l'ai pourtant gardé sur le CD."

Ses autres projets: JJG: "Mon prochain objectif est ma rentrée sur scène. Pour le reste, on verra après. J'avance au coup par coup. Quant à mon projet de comédie musicale, j'ai bossé dessus pendant presque un an avant d'abandonner. Je ne suis pas compétent pour faire une vraie comédie musicale. A moins d'être aidé. Par contre, j'ai compris pourquoi il y avait quinze comédies musicales affichant complet à Londres, alors qu'en France, ce genre n'existe pratiquement pas. La raison est simple. Le rapport avec le mot n'est pas le même en français et en anglais. En France, nous avons de bons parleurs, que ce soit au théâtre ou dans les cabarets avec nos artistes comiques. Mais dès qu'il s'agit de mettre des notes de musique derrière un mot, c'est la catastrophe. On décrédibilise le texte. Il faut donc être capable de pondre une histoire très forte. J'ai compris que je n'y arriverai pas. Mais au moins j'ai essayé."


Retour au sommaire - Retour à l'année 1997

- Signaler une erreur Ajouter à mes favoris