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Promotion de "D'eux" au Québec
(1995)

Promotion de "D'eux" au Québec
1995
Retranscription de Céline Vallet

Journaliste : Cet album, c'est un chef d'œuvre et je le dis sincèrement parce que c'est rempli d'amour, de joie et quelque chose de différent aussi pour Céline Dion. C'est une nouvelle étape dans ta vie. Je veux savoir comment est venu l'idée de faire un album avec le renommé Jean-Jacques Goldman ?

Céline Dion : La vraie, vraie vérité sans que ça fasse prétentieux ? Jean-Jacques voulait faire un album pour moi. Un jour j'ai dit OK, on va se rencontrer. On s'est rencontrés au cours d'un dîner à Paris : "Bonjour ; Jean-Jacques Goldman. Céline Dion ; enchantée". On a mangé ensemble. Jean-Jacques me regarde et me dit qu'il a envie de faire un album. Je me suis dit : "c'est bien beau tout ça mais je veux savoir ce qu'il va me proposer" parce que je chante pas Jean-Jacques Goldman, je veux chanter des choses que je ressens. Alors je suis repartie, je suis allée au Japon, j'ai fait des tournées, j'ai travaillé beaucoup.... Je suis revenue le voir et il m'a proposé des chansons. Ça a été aussi simple que ça : je les ai prises et je les ai chantées parce que je les aimais. Je me disais quand même : "comment ça se fait que lui me connaisse bien ? Je le connais pas, il me connaît pas, c'est la première fois qu'on se rencontre..." . Moi, je n'écris pas mes chansons mais j'ai des émotions et quand j'ai lu ses textes et que j'ai écouté ses musiques, faire face à mes émotions comme ça, je me suis dit "comment quelqu'un peut écrire mes émotions comme ça sans me connaître ?". Je lui ai demandé. Il a beaucoup lu, tout ce qui avait été écrit sur moi, vérité ou mensonge, écouté toutes les émissions de radio, de télévision... Il a fait un super travail de recherche.

Journaliste : Là on sait que tu as évidemment aimé les chansons parce que le résultat est cet album. Mais est-ce qu'il y a eu une crainte avant c'est-à-dire comment vais-je pouvoir refuser quelque chose de Jean-Jacques Goldman si je n'aime pas ça ? Est-ce que tu as pensé à ça ?

Céline Dion : Non.

Journaliste : C'est sûr que tu voulais chanter ?

Céline Dion : Non. Je fais beaucoup confiance aux gens. Je pense que j'ai la chance dans ma vie de sentir les gens c'est-à-dire que sans les connaître je sais si c'est bon pour moi ou pas. Jean-Jacques, je l'ai rencontré, et je sentais que c'était bien alors que je ne savais pas encore si j'allais aimer les chansons. Mais le plus important, c'est moi qui vais en souffrir si je fais une chanson juste pour lui faire plaisir et qu'en fait je ne l'aime pas. Alors je pense que c'est à son avantage et au mien de dire "Ecoute Jean-Jacques, ta chanson est bonne mais je ne pense pas que je serais capable de la chanter, c'est pas une chanson pour moi, je te rendrais pas justice".

[Un peu plus tard]

Journaliste : Tu as l'air en superbe forme, non ?

Jean-Jacques Goldman : Disons qu'il ne faut jamais se fier aux apparences....

Journaliste : Céline nous a raconté quelque chose d'intéressant. Il paraît que c'est toi qui a voulu faire un album avec Céline.

Jean-Jacques Goldman : Ouais.

Journaliste : Quand as-tu découvert Céline, avec quelle chanson tu as su que tu voulais travailler avec elle ?

Jean-Jacques Goldman : Comme tous les Français, on l'a découvert avec "D'amour et d'amitié", petite enfant prodige qui venait d'outre-Atlantique. En ce temps là, je ne pensais pas lui écrire un album, donc c'est venu petit à petit en écoutant toutes les productions qu'elle faisait chez vous, de tant en tant sur la radio, on tombait sur cette voix là et on se disait "ça a pas de bon sens"...

Journaliste : Donc tu as su tout de suite que tu voulais travailler avec elle.

Jean-Jacques Goldman : Moi, je n'écrivais pas des chansons pour les autres, tellement, à cette époque-là. Mais je me disais "si un jour j'écris pour une femme, ce serait pour elle ou Aretha Franklin". Voilà, j'ai demandé à Aretha Franklin et elle n'a pas voulu...

Journaliste : Jean-Jacques, la rencontre. Tu as su que ça allait marcher, que ça allait aboutir ? Parce que parfois, on a une idée très confuse de quelqu'un et quand on les rencontre, on se rend compte que c'est pas du tout ça. Qu'est-ce que tu as ressenti quand tu l'as rencontrée ?

Jean-Jacques Goldman : Moi, elle ne m'intéressait pas tellement sur le plan personnel... Moi j'étais intéressé par sa voix. Je peux vraiment travailler avec des gens antipathiques à partir du moment où ils m'intéressent sur le plan artistique...

Journaliste : Céline, défends-toi...

Céline Dion : Tu as encore beaucoup à apprendre.... On va te montrer comment ça marche au Québec !

Journaliste : Elle nous a raconté et on l'a lu également que tu as décidé de faire de la recherche : tu voulais lire toutes sortes d'articles sur Céline, voir les émissions qu'elle a faites à la télévision... Comment est-ce que tu as choisi les thèmes ? Parce qu'elle a fait tellement de choses dans sa vie... Comment tu as su de quoi tu voulais parler exactement...

Jean-Jacques Goldman : Blague à part, déjà quand on parle avec Céline, on apprend beaucoup de choses. C'est quelqu'un qui est très spontané, qui ne se cache pas. Et donc même en deux ou trois heures, on apprend déjà beaucoup sur ses valeurs, sur ce qui est important chez elle quand elle parle de sa famille, de son enfance. On arrive vite à faire une opinion, non pas sur les faits mais sur le fond de la personne. On n'est pas trop déçu après, c'est la même que la personne qu'elle montre. Et ensuite, pour tout ce dont j'avais besoin, j'ai effectivement lu des interviews, j'ai appris qui était le monsieur à côté d'elle que je ne connaissais pas... Ça aussi ce sont des choses sur la personnalité de quelqu'un qui sont importantes. Et peu à peu je suis rentré dans son personnage qui est un personnage très attachant et très touchant.

Journaliste : Il y a une chanson sur l'album qui est extrêmement touchante et qui a été très difficile à enregistrer pour toi Céline. Elle s'appelle "Vole" et parle de ta nièce Carine qui est décédée il y a deux ans. Céline, est-ce que toi tu as proposé de faire ce genre de chansons ou est-ce Jean-Jacques, en lisant les articles qui avait décidé d'écrire quelque chose ?

Jean-Jacques Goldman : C'est la seule chanson que je ne lui ai pas montré à la fin. Moi, j'avais lu cette interview. On lit des interviews, comme ça, au bord de sa piscine et tout à coup, on tombe sur ces lignes et on comprend très rapidement que c'est un tournant de sa vie à elle. Tout à coup, tout s'arrête et dans ces quelques phrases qu'elle cite, on comprend que sur le plan émotionnel pour elle, il y a eu avant et il y avait après. Donc évidemment pour un auteur-compositeur, c'est stimulant de se demander " qu'est-ce que j'aurais pu lui faire dire à ce moment-là ? ". Une fois que la chanson était terminée, je savais qu'il ne fallait pas la lui montrer. Je voulais qu'elle la chante en studio, comme ça, qu'elle n'ait pas à la juger et ensuite qu'elle la jette ou qu'elle la garde. Mais je voulais qu'elle soit comme ça, avec cette émotion-là.

Journaliste : Je suis sûre que tu partages certaines émotions et feelings aussi quand tu écris des chansons même si c'est pour quelqu'un d'autre que toi, tu te dis : "je suis d'accord avec ces sentiments-là". Est-ce qu'il y a une chanson sur l'album qui reflète un peu ce que toi tu penses également, pas uniquement ce que Céline pense.

Jean-Jacques Goldman : Les chansons qui sont vraiment sentimentales, je ne partage pas forcément... D'abord, c'est une femme qui parle donc... tout ce que je peux être, c'est touché par un personnage comme ça. Par exemple "Pour que tu m'aimes encore" ou "J'attendais" ce ne sont pas des sentiments très masculins mais par contre le fait de voir quelqu'un qui puisse imaginer, qui puisse être dans cette situation, ça me touche beaucoup. Des chansons par exemple comme "Le ballet" qui ne sont pas vraiment des chansons sentimentales, une chanson un peu cynique sur les rites de la séduction, ce sont des choses qu'on partage.


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