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Quelques nuits de plus... avec Fredericks, Goldman, Jones
(Smash Hits n° 7 - 2 au 15/10/91)

Quelques nuits de plus... avec Fredericks, Goldman, Jones
Smash Hits n° 7 - 2 au 15/10/91
Harry Wilbury
Retranscription de Françoise Vandersteen

La plus discrète des méga-tournées s'est de nouveau arrêtée à Paris, au Zénith, il y a quelques jours. Succès sur toute la ligne pour Jean-Jacques "Je ne marche plus seul" Goldman qui a réussi son pari : redevenir un musicien (presque) anonyme s'éclatant sur scène avec son groupe. Pour son plaisir... et pour le nôtre. Après quelques concerts du "Fredericks Goldman Jones Tour", l'envoyé spécial de Smash hits est devenu "goldmaniaque". Cela vous étonne ?

Jean-Jacques Goldman n'a jamais rien fait comme les autres... entendez comme les autres chanteurs. Et ça ne date pas d'hier. Prenez son premier hit, "Il suffira d'un signe", en 1981 (et oui, déjà !). A l'époque, les artistes français ont plutôt le style "rock new wave", avec synthés, boite à rythme et nuits chics dans les clubs branchés. Lui, débarque sur les ondes, toutes guitares dehors, avec un titre californien en diable, qui semble tout droit tombé d'un album de Fleetwood Mac ("Rumours" en 77), et un look résolument anti-look, trouvé en cinq minutes avant une télé. "Mon premier album aurait pu s'appeler 'Démodé'", dira-t-il quelque temps après. Bingo ! Cinq ans et une longue série de tubes plus tard, les journaux les plus sérieux parlent de "génération Goldman" - à peu près les mêmes que ceux qui aujourd'hui font leur "une" sur Bruel, son héritier direct. Un Bruel fasciné par la façon exemplaire dont Jean-Jacques a mené sa carrière ("en véritable génie", dixit Patrick). Ajoutez à cela une discrétion légendaire ("je ne suis pas très doué pour le service après-vente") et une volonté farouche de, préserver sa vie privée et sa famille, et vous obtenez le portrait non homologué d'un anti-héros qui n'a jamais aspiré à être autre chose qu'un musicien. Fin 90, soit presque dix ans après, J.-J. surprend son monde une fois de plus en sortant un album enregistré en trio avec deux vieux complices, Michael Jones (rencontré au sein de TaïPhong, le groupe de rock planant des années 70), avec lequel il a déjà chanté "je te donne", hymne de la génération des "potes", et Carole Fredericks, immense vocaliste black d'origine américaine, recrutée en 86. La tournée suit, logiquement, parce que "ces dix chansons sont avant tout des chansons de scène...".

A l'époque, beaucoup s'interrogent : les fans de J.-J. ne vont-ils pas être déconcertés en se retrouvant avec "trois artistes pour le prix d'un" ? Réponse immédiate (et sincère) de l'intéressé : "Ben, ça, je n'en sais rien. A priori, ce n'est pas ce qui a dicté mon choix. C'est avant tout une démarche personnelle. Que les gens me suivent ou pas... je ne sais pas." A quelques mois de là, on trouve toutes les réponses, soir après soir, en suivant la tournée "Fredericks, Goldman & Jones". Les fans sont au rendez-vous, tous les singles extraits de l'album ont grimpé au sommet du Top, le public reprend en choeur le refrain de "A nos actes manqués". Grand moment, vers la fin du spectacle, lorsque Jean-Jacques entame un long solo de guitare électrique, très blues. Pendant quelques minutes, sous le regard de Michael et de Carole, légèrement en retrait, Goldman laisse aller tout son "feeling". Les notes jaillissent sous ses doigts magiques.

Des moments comme ça, d'émotion intense et de complicité, il y en a beaucoup pendant les deux heures de spectacle. On pourrait tout aussi bien citer l'émouvante version de "Là-bas", naguère enregistrée avec la regrettée Sirima, et que Jean-Jacques chante seul, désormais, parce qu'on ne remplace pas une voix par une autre. Le coeur vous serre, un instant, on pense aussi à Daniel Balavoine, pour lequel Jean-Jacques avait beaucoup d'estime. (Ils avaient chanté ensemble au concert pour l'Ethiopie à La Courneuve, et Jean-Jacques avait dédié au chanteur disparu une version superbe de "Confidentiel", un soir, à la télévision.) Grand moment encore avec "Né en 17 à Leidenstadt" (une ville inventée par J.J.), ce titre qui, dit-il, "parle du poids de la pression sociale sur les choix de nos consciences" et qui cligne de l'oeil au piano de Bruce Hornsby, un musicien américain que Jean-Jacques admire profondément. Et lui, le moment du concert qu'il préfère ? "Vers la fin, on fait un "meddley" où l'on évoque un peu toutes les chansons qu'on n'a pas pu chanter." Ce meddley, qui regroupe "Quand la musique est bonne", "J'irai au bout de mes rêves", "Comme toi", "Envole-moi", "Elle a fait un bébé toute seule" et autres tubes de J.-J. est l'un des moments les plus chaleureux du show. Goldman ? Ses chansons font désormais partie de notre inconscient collectif. Elle s'appellent "il suffira", "je te donne", "Confidentiel" ou "Nuit" (celles qui signifient le plus de choses pour lui). Ce sont celles d'un homme simple qui regrette de ne pas avoir écrit les premiers chefs-d'oeuvre de Bob Dylan, ou, plus récemment, le "I Don't Need A Lover", de Texas. Cette méga-tournée fera-t-elle l'objet d'un "live" (comme celles de Roch ou de Patrick) ? Franchement, on aimerait que non. Juste pour que ces moments-là restent uniques, simplement nourris par nos souvenirs... et ces quelques photos de "l'ami" Claude Gassian que Smash Hits avait envie de vous offrir. Celles d'un trio pas comme les autres.


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