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"Mon enfance" par Jean-Jacques Goldman
(OK, 1988)

"Mon enfance" par Jean-Jacques Goldman
OK, 1988
Propos recueillis par Veronick Dokan
Retranscription de Corinne Russier

Jean-Jacques Goldman, la semaine dernière, ouvrait pour vous, lecteurs de OK ! Son cœur et son album de photos. Il nous a raconté son enfance, sa famille, sa passion pour la littérature, son approche de la musique grâce au violon. Aujourd'hui, poursuivons ensemble le chemin qui le mènera à la gloire. Nous sommes en 1967, Jean Jacques Goldman est en classe de seconde au lycée François Villon à Paris.

"C'est à ce moment là que j'ai acheté ma toute première guitare. J'avais économisé péniblement les 700 francs qu'il fallait à l'époque pour acquérir un tel instrument. Mais jamais je n'aurais pensé qu'un jour elle me guiderait vers mon métier. La musique faisait partie de mon éducation et avec elle, j'ai trouvé un formidable moyen de communication. C'est d'ailleurs un peu pour me guérir de ma timidité et mon isolement que j'ai commencé à faire partie des groupes qui se montaient au lycée. Beaucoup d'adolescents vivent le même genre d'expérience sans pour autant rêver d'une carrière artistique. C'était tout à fait mon cas. Pour gagner un peu d'argent de poche, on chantait dans les bals, dans les salles des fêtes… On s'était baptisé à l'époque les "Red Montain Gospellers". Puis il y a eu le "Phalanster", un autre groupe monté avec des copains. Parmi eux, deux frères alors inconnus mais promus à une grande carrière : les Gibson Brothers. A l'époque, nous avons participé au tremplin du Golf Drouot et tenez-vous bien, nous avions carrément remporté le premier prix ! La gloire ! Mais, mes études m'ont vite remis les pieds sur terre car je suis entré cette année là en classe préparatoire HEC au lycée Lavoisier. Pour l'occasion, mais pas à ma plus grande joie, j'ai fait un détour par le coiffeur. J'en suis ressorti avec des airs de jeune homme de bonne famille bien sage. De quoi rassurer mes parents et mes professeurs ! Et puis, ca a été le départ pour Lille où entre 71 et 73 je m'étais inscrit à l'EDHEC. Dans ma chambre (toute petite sous les toits) j'avais recréé un univers dans lequel je me sentais à l'aise. Au mur, les posters de mes idoles, Jimi Hendrix et le groupe Chicago, une queue de renard porte-bonheur, beaucoup de fouillis et bien sur, dans un coin, ma guitare qui me suivait partout. Même et surtout en vacances. J'avais pris, en été, l'habitude de partir à la découverte de nouveaux horizons, souvent accompagné de Jean Max. , Un copain que je revois toujours, d'ailleurs. Ensemble, on a traversé les Etats Unis, le Canada et le Mexique avec notre sac sur le dos. Pour vivre, on faisait des tas de petits boulots et même la manche. Je me souviens d'un voyage en Yougoslavie durant lequel je jouais dans le métro "Butterfly" de Danyel Gérard, le tube du moment. Mais cela n'avait encore rien a voir avec une vocation. Il aura fallu que je termine mes études et qu'un disque d'Aretha Franklin vienne me bouleverser pour que je songe à tout abandonner au profit de la musique. Je dis bien la musique, et pas la chanson, parce que, jusque là, je n'avais encore jamais chanté en public. Et à la limite, ça ne m'intéressait pas vraiment. Mais lorsqu'on a créé le groupe Tai Phong, le premier groupe de professionnels dont je faisais parti, on m'a baptisé chanteur uniquement parce qu'il n'y en avait pas parmi nous. Finalement, j'ai vraiment l'impression que toute ma vie a été guidée par des concours de circonstances sans que j'ai besoin de prendre beaucoup d'initiatives. Je suis exactement le contraire d'un passionné qui cherche à tout prix l'action, la nouveauté…. Seulement j'ai parfois des choses qui passent dans ma tête et que j'ai besoin d'exprimer, d'extérioriser. Après, c'est comme une opération chirurgicale, ça va beaucoup mieux. Entre douze et dix-sept ans, j'ai tenu tous les jours ce qu'on appelle un journal intime. J'en avais écrit cinq ou six volumes que j'ai brûlés à dix-huit ans. J'avais mis dans ces cahiers tout ce qui bouillonnait en moi et que je n'arrivais pas a exprimer ouvertement. Aujourd'hui avec la musique et la chanson, c'est exactement le même principe. Tout ce que j'ai envie de dire passe par ce moyen d'expression. Tai Phong ça aura été l'expérience des studios d'enregistrement, des émissions de télévision, du succès aussi puisque "Sister Jane" a très bien marché a l'époque. Mais lorsque le groupe s'est éparpillé, j'ai pris ça avec fatalisme. Dans chaque chose, j'essaye de voir un côté positif. En l'occurrence, cette séparation m'a permis de faire une carrière en solo et de connaître les joies que j'ai aujourd'hui. Mais, si un jour ça ne marche plus pour moi, j'en profiterai pour ouvrir d'autres portes, pour découvrir des horizons nouveaux. Ça me laissera le temps de voir davantage les gens que j'aime et que mon emploi du temps m'oblige à négliger, je pourrai écrire des chansons pour d'autres, ce que je n'ai pas le temps de faire aujourd'hui… Mais jamais je ne pourrais me passer de musique. Parce que sans aucun doute, c'est ça, ma vie !"


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