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L'énigme Goldman
(Télérama 4-10 juin 1988)

L'énigme Goldman
Télérama 4-10 juin 1988
Anne-Marie Paquotte

Anne-Marie Paquotte : Quelle a été la première musique de votre vie ?

Jean-Jacques Goldman : Probablement des chansons révolutionnaires russes pour mon père et des chants scouts pour ma mère ! Mais la musique était peu présente chez nous.

Anne-Marie Paquotte : Le premier livre ?

Jean-Jacques Goldman : « Qu'elle était verte ma vallée » de Richard Llelewin... Ou « La Cicatrice », je ne sais plus de qui...

Anne-Marie Paquotte : Le premier poème ?

Jean-Jacques Goldman : Le premier seriné à l'école : j'ai oublié... Le premier apprécié : Aragon par Ferrat : « un jour pourtant, un jour viendra, couleur d'orange, un jour d'épaule nue où les gens s'aimeront.. »

Anne-Marie Paquotte : Vous rappelez-vous la première fois où vous avez écrit un texte ?

Jean-Jacques Goldman : Probablement des poèmes dans mon journal intime, de 13 à 18 ans. Quatre volumes brûlés le jour de mes 18 ans...

Anne-Marie Paquotte : Et la première musique ?

Jean-Jacques Goldman : Un petit air doux à la guitare pour séduire les filles sur les plages.

Anne-Marie Paquotte : Quels sont aujourd'hui les textes, les musiques, les interprètes que vous préférez et pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : Dans une chanson, c'est la musique qui me touche d'abord. Souvent, la compréhension du texte altère l'éventuelle bonne impression. C'est pourquoi ce sont souvent des trucs anglais que je ne comprends pas : Bryan Adams, Dire Straits, Mister Mister, Hooters etc...

Anne-Marie Paquotte : « Je fais de la musique utilitaire sur laquelle on peut danser » avez-vous dit. « Swinger les mots, ne surtout pas toujours réfléchir » dit votre chanson « A quoi tu sers ? ». Votre musique danse, mais vos mots donnent l'impression que vous y avez beaucoup réfléchi. Et ils sont matière à réflexion pour votre public, de son propre aveu. Quel rapport établissez-vous entre la fréquente gravité de vos mots et la légèreté de vos musiques ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois que la première approche d'une chanson est purement sensuelle, ce n'est qu'après qu'on l'écoute vraiment. Je crois que ce sont la musique, les arrangements, la voix qui font le succès d'une chanson. Le texte, lui, assure la fidélité au chanteur : un peu la sensation de ne pas avoir été trahi, d'avoir éprouvé un plaisir « dignement ». Je ne crois pas qu'une chanson à texte soit forcément chiante, ni qu'un tube soit forcément niais. Il existe des tubes à texte et des niaiseries chiantes !

Anne-Marie Paquotte : Tous les soirs, vous faites salle comble. Comment ressentez-vous l'énergie que dégagent les spectateurs ? Qu'est-ce, pour vous, chanter sur scène ?

Jean-Jacques Goldman : Ce sont les spectateurs qui m'ont appris la scène, qui me l'ont fait aimer. A priori, je suis le contraire d'un homme de scène. Gauche, lent à la répartie, introverti. Mon énergie, c'est celle qu'ils me communiquent. Mon plaisir, c'est le nôtre, celui de passer une soirée ensemble, autour de choses qui nous ont touchés. C'est pourquoi je ne cherche pas à jouer devant des « curieux » (festivals, etc..). La « promotion », pour moi, consiste à faire savoir, pour ceux qui sont vraiment concernés, que des concerts ont lieu, point. Pas à racoler le plus de monde possible. Voilà pourquoi je m'adapte à la demande : on vient d'ouvrir une semaine supplémentaire au Zénith du 14 au 18 juin pour ceux qui veulent. Anne-Marie Paquotte : Comment écrivez-vous ? Quels sont vos sources d'inspiration, vos instruments de travail ?

Jean-Jacques Goldman : Je prends des notes, je vis, je regarde, je suis acteur et voyeur... Le moment venu, la chanson est mûre. Il faut bosser, mettre en forme toutes ces notes sur le même thème, les adapter à la musique. La musique, elle, vient comme ça, en passant devant un piano à trois heures du matin. On s'assied par désœuvrement, et elle est là, ou bien elle se cache. Il faut y passer du temps, l'apprivoiser.

Anne-Marie Paquotte : Dans votre métier, en studio, en préparation, à quoi êtes-vous le plus sensible ?

Jean-Jacques Goldman : A la conception, bien sûr, à la naissance. Et puis au studio, quand on a en face de soi, sur une bande, ce qu'on avait à l'intérieur.

Anne-Marie Paquotte : Vous n'aimez pas la presse, qui généralement vous le rend bien... Pourquoi ?

Jean-Jacques Goldman : J'ai toujours beaucoup collaboré avec la presse « musicale » et toujours admis qu'on ne m'aime pas ou qu'on m'ignore. J'aimerais qu'on parle de ce que je fais, pas de ce que je suis. Et sans excès ridicules, ni mensonges. Dans l'état de la presse actuelle, ce sont des souhaits démesurés...

Anne-Marie Paquotte : Etes-vous votre chanteur préféré ?

Jean-Jacques Goldman : Non ! J'aime les voix rauques de Chris Rea, Rod Stewart, Lou Gramm, de Foreigners...

Anne-Marie Paquotte : Quelle est votre plus grande ambition ?

Jean-Jacques Goldman : Vivre plusieurs vies en même temps, en louper le moins possible.

Anne-Marie Paquotte : Votre vœu le plus cher ?

Jean-Jacques Goldman : Désirer encore, ne pas devenir blasé.

Anne-Marie Paquotte : Votre meilleur souvenir ?

Jean-Jacques Goldman : Demain sûrement !

Anne-Marie Paquotte : Votre rêve secret ?

Jean-Jacques Goldman : Secret, mais beau comme un rêve...


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