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Jean-Jacques Goldman : Un chanteur à la mode !
(Numéro un, 1985)

Jean-Jacques Goldman : Un chanteur à la mode !
Numéro un, 1985
Didier Varrod
Retranscription d'Anne Lambert

Quoi de neuf pour Goldman ? Rien puisque c'est toujours la même chose, il a beau vouloir se taire, la demande est toujours plus forte. Avec la régularité d'un métronome ses albums se décomposent en 45 tours à succès. Dans ce cas, difficile de se faire oublier...

Jean-Jacques Goldman aura, durant ses trois ans, vécu une histoire hors du commun. En effet depuis quelques années déjà, on pouvait croire que le show- business n'enfantait plus que quelques tubes sans se soucier de la démarche artistique de tel ou tel chanteur. Politique de la machine à vendre qui marginalise l'éclosion d'artistes aptes à devenir sur le long terme des vedettes, voir des stars.

Lorsque le troisième album de Jean-Jacques Goldman Positif est sorti, le public comme les professionnels eurent à s'habituer à cette nouvelle certitude. Ce chanteur là, a le don de faire une chanson de 3"50 un tube populaire donc commercial sans qu'à aucun moment la crédibilité ou le sérieux de l'entreprise soit mise en cause. Envole-moi sera le support de la première vraie tournée de Goldman. Le succès est frappant et sans appel. La consécration du traditionnel Olympia ne sera qu'une formalité de plus. Là où le succès devient phénomène, c'est que la maison de disques peut se permettre d'extraire au minimum trois tubes d'un même album sans que le public ne se lasse. Au contraire, à chaque nouvelle sortie, il semble en redemander. Goldman truste les hits parades qu'ils soient officiels ou non, satisfait son public et sa propre création. Artistique en sortant des versions maxi 45 tours de ses tubes et pour finir, s'adonne au nouveau gadget à la mode promotion : le vidéo clip. Là encore, il réussit parfaitement son entreprise. Encore un matin, ou les images d'un chanteur à la mode, en tournée sur les routes de France et de Navarre, qui n'a de leçon de rock à recevoir de personne... L'illusion de l'envers du décor qui justifie la passion de milliers de fans.

Goldman, le chanteur préféré des Français.

Americain que l'on pourrait caricaturer de "Yentl" goldmanien, si la démarche de Jean-Jacques Kazan ne s'était cantonné à l'illustration premier degré de la chanson. Une certaine image de l'Amérique, l'éternelle fascination pour une réussite qui n'appartiendrait qu'au nouveau monde et quelques références (reproduction vivante d'une photo de William Klein par ex.) à faire blueser les intellos malades d'avoir à entendre et voir une variété intelligente. Que le public de base comprenne le "jeudi noir" ou "l'union Jack" n'est pas l'objectif. Goldman sait seulement que la chanson française a des exigences de non débilité mais sait aussi et surtout que l'approche d'un tube est avant tout mensuel sinon instinctive.

Mise à part cela son regard est toujours postérisé dans les magasines pour teenagers qu'il continue de respecter, se prêtant allègrement s'il le faut au jeu des romances à 4 sous, des confidences sirupeuses (vraies ou fausses) pour midinettes : "et j'me coupe les cheveux parce que je ne veux plus sortir, et j'vous présente mon pote de toujours Michaël Jones..., etc..., etc". Mais au grand ramdam du sérieux de Télérama, voilà que dans le même temps, la direction des Enfants du Rock lui tire un portrait très spécial tout en clichés rock'nrollesques. On s'attend au pire. Une fois de plus Goldman s'en sort fièrement. On lui reprochera (peut-être) gentiment de n'avoir joué que du hard rock pour l'occasion. Pour le reste, une bouffée d'oxygène et une claque magistrale aux bouseux académiciens de la science du rock. Il proclame haut et fort : "Le rock est un mode d'expression réactionnaire, donc un mouvement de droite. C'est la génération de Dylan qui conduit Reagan à la maison blanche : celle des Beatles et des Stones a porté Margaret Thatcher". Avec Goldman, la subversion change de camp ou finit elle aussi par se situer ailleurs, mais on ne sait pas où. Chacun rentre chez soi, apprend que dans un sondage très sérieux, Goldman est devenu le chanteur No 1 des français, et de surcroît qu'il est bien content d'être un chanteur à la mode. Pour le reste, difficile pour lui de se faire plus discret, moins présent.

Une rentrée au Zénith à la fin de l'année La carrière exceptionnelle de ses albums font de lui un chanteur omniprésent, au succès sans faille. Avant un nouveau 45 tours sur lequel il travaille en ce moment, avec toujours la même volonté de parvenir à décrocher la timbale : le tube. En cela, l'artiste se situe à part sur l'échiquier de la profession. Il assume sans complexe, sa recherche d'un titre commercial qui puisse être le premier vrai contact donc décisif, permettant au public d'aller ensuite à la découverte d'un album. Il semblerait d'ailleurs qu'il n'y ait pas de recette pour lui, même si les faits passés semblent prouver le contraire : "Il est plus facile de faire un disque branché que le tube de Peter et Sloane. Un jour d'ailleurs, je m'amuserai à faire un disque dont je sais qu'il aura les ingrédients pour plaire à une certaine presse, et au public en particulier". En septembre-octobre nous découvrirons le 4e album de sa carrière solo. Déjà, serait-on tenté de dire... Un disque qui soutiendra sa rentrée au Zénith du 10 au 22 décembre 1985. Il était temps de voir ce nouveau temple, jusque là trusté par les idoles des sixties, investi par des nouvelles valeurs. On peut parier d'ores et déjà que celui-ci n'aura pas de souci à se faire pour les locations. D'ici là, son copain Michaël Jones aura peut-être lui aussi fait son bout de chemin. Certaines ont d'ailleurs découvert à ce sujet qu'il existait "un son Goldman" identifiable aux premières mesures. A ce propos, écoutez donc le groupe Gold qui chante Plus près des étoiles. Ils ont la couleur de Goldman, la saveur de Goldman mais ce n'est pas du Goldman. Voilà donc le sort d'un chanteur à la mode. Qu'il chante encore et toujours, histoire de rêver d'une mode indémodable...


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