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En coulisses
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En coulisses
Télétemps, 14 au 20 juin 2003
Article de Philippe Muri
Retranscription de Véro Perrit
Un reportage très complet décortique la conception d'une chanson de Jean-Jacques Goldman.
Avec certaines mélodies, le coup de foudre est immédiat. En 2001, quand Jean-Jacques Goldman sort l'album "Chansons pour les pieds", un titre se détache rapidement de l'ensemble. Bénéficiant de l'apport d'une importante section de cordes - alors même que le chanteur, de son propre aveu, se contente souvent des sons produits par les synthés - "Tournent les violons" s'impose rapidement sur les radios et à la télévision. A découvrir dans ce documentaire très complet décortiquant la conception de ce seul hit, l'alchimie du succès apparaît plus complexe que prévu. Derrière l'apparente simplicité du thème musical, immédiatement identifiable, se cache un complexe travail d'artisan, pour reprendre un terme qu'affectionne Goldman.
De la maquette ébauchée sur un petit ordinateur à la version déstructurée et réorchestrée pour les concerts, en passant par le tournage du clip à Prague, le reportage ne cache rien des métamorphoses successives de "Tournent les violons". Une plongée passionnante dans les coulisses de la création réalisée à partir d'images inédites et de témoignages des plus proches collaborateurs de l'artiste. "Avec Jean-Jacques, il y a vraiment un dialogue" souligne l'arrangeur Erick Benzi, l'homme qui a poussé Goldman à insérer des instruments d'époque (vielle, flûte, tambourin) sur un air d'inspiration indienne. Pourtant, si le chanteur écoute - et suscite - les suggestions des musiciens qui travaillent avec lui, difficile de le faire dévier de son idée générale. Une séquence le montre peaufinant le mixage de sa chanson, "un moment clé", dit-il, se comparant à un chef de cuisine. "On peut faire préparer par d'autres cuistots ses sauces, mais au dernier moment, il faut être là pour que le résultat final ressemble à ce qu'on avait imaginé au départ".
Concepteur de la pochette du cd et d'un maxi-livret richement illustré, le dessinateur genevois Zep fait également part de son expérience. Pour convaincre JJG, le père de Titeuf a noirci des centaines de pages dans différents carnets. Le résultat, graphiquement assez différent de celui qu'il utilise pour ses BD, a épaté le chanteur. Mais pas seulement lui : prochainement, Zep devrait illustrer le livret du prochain disque de "Solensi".
[légende photo] Pour Jean-Jacques Goldman, la naissance d'une chanson est un long processus solitaire qui s'apparente à un travail d'artisan.
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