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Jean-Jacques Goldman s’explique
(Numéro 1, mai 1984)

Jean-Jacques Goldman s’explique
Numéro 1, mai 1984
Didier Varrod
Retranscription d’Olivier Deneux

Jean-Jacques Goldman, l’exemple d’une réussite parfaite. Son second album le hisse au rang de meilleur vendeur de disques 83. Sa musique est et reste soignée. Il continue à produire des tubes sur mesure pour "ondes périphériques" sans recevoir "les palmes de la débilité" quasi obligées de par sa démarche. Pour cela il reste un chanteur à part qui n’a rien à craindre d’une infidélité quelconque de son large public.

Numéro 1 : Notre dernier entretien remonte à presque un an. J’aimerais que tu fasses un bilan en deux points ; Primo : sur le succès éclatant de ton dernier 30 centimètres. Secundo : que tu parles de la première grande tournée.

Jean-Jacques Goldman : Pour mon second album, le bilan a été incroyablement positif. Je ne représentais aucun des "canons" du "chanteur sérieux" (entre guillemets) ni par le physique, ni par les médias, ayant délibérément choisi la presse des jeunes, les émissions dites "grand public" refusent l’étiquette "rock n’roll" et en ne faisant pas de scène. Malgré tout cela, le public m’a accepté comme un vrai chanteur, et pour tout dire, a acheté beaucoup d’albums et pas seulement des 45 tours. La vente d’albums, c’est exister en tant que personne et pas uniquement par les chansons. Pour beaucoup cela devait déboucher sur la scène pour une sorte de respectabilité , de crédibilité. Tout cela est faux ! Le public s’en fout complètement. Que l’on passe chez "Jacques Chancel" ou aux "Jeux de 20 heures", le problème est le même. Il juge la chanson et c’est tout. On a tendance aussi à se faire un monde de la forme alors que, finalement seul le fond compte. Voilà pour le bilan.

Par contre, je reste persuadé que le premier album est le plus important et le plus dur, celui qui nous échappe totalement, qui dépend essentiellement… de la promotion, du bon vouloir des maisons de disques etc… Maintenant, que l’on aime ou pas mes titres, je suis en contact direct avec le public. Les médias sont obligés maintenant de tenir compte de ce qui se passe autour de moi. Si je me plante, le public me le dira. Une situation plus confortable que celle du premier album. Pense que l’on peut très bien ne pas exister si le public n’écoute pas ou n’a pas la possibilité d’écouter, faute de promotion…

Numéro 1 : L’ébauche de cette première tournée t’a-t-elle donné une idée différente de la scène ?

Jean-Jacques Goldman : Cela ne m’a toujours pas donné la foi en cette sorte de nécessité tant recherchée par tous mes collègues (rires). La scène reste toujours et restera toujours pour moi un moyen, et non une fin. Je sens que pour continuer à être crédible, il faut en passer par là. Je ne sais pas si je m’y serais résolu si j’avais pu prévoir ce qui s’est passé avec et après le succès de "Comme toi". Evidemment, la scène est un moyen d’assurer le disque et d’être en contact encore plus direct avec le public, mais le disque restera quand même la finalité de ma démarche.

Numéro 1 : As tu été surpris des réactions du public ?

Jean-Jacques Goldman : J’ai surtout été surpris de la place que prend le public dans le spectacle. Un spectacle sans public ne veut rien dire (en tout cas pour le mien). J’imagine très bien une coquille d’œuf dans laquelle il vient s’engouffrer pour donner la vie à une structure que j’ai préparée pour lui. Mais que cela soit clair : je ne fais pas de scène pour convaincre et faire du prosélytisme, mais parce qu’il y a des milliers de personnes qui ont acheté mon disque, qui m’aiment, donc ma démarche correspond à une absence d’ambitions comme de l’obses [Il manque une ligne] maintenant, ce serait les trahir. Pour moi, cela correspond à une soirée passée ensemble, comme à une party, entre gens qui ont des choses en commun.

Numéro 1 : Pourquoi donc une sortie aussi rapide de "Positif" ? N’es-tu pas, quelque part, prisonnier de ton succès et donc condamné à faire toujours plus fort ?

Jean-Jacques Goldman : Cet album n’est pas sorti aussi vite que tu le penses, mais 18 mois après le second : un temps qui me paraît correct. Pour être plus précis je dirais : "Je n’ai pas fait d’album en 83". Le second date de septembre 82 et celui-ci de début 84. J’aurais pu le sortir plus tard, c’est vrai, mais nous n’avions pas prévu que le second durerait si longtemps. Il me fallait aussi un nouveau matériel pour la tournée et une dynamique correspondant à des titres nouveaux. Condamné à faire toujours plus fort ? Pas du tout ! Je suis conscient que les raisons de mon succès viennent de mon absence d’ambitions comme l’obsession d’être n°1. Cela plaît au public. Je n’explique mon rapide succès que par cette attitude dépourvue d’agressivité, de gagnant forcené, de "winner", et je ne vois pas d’intérêt à devenir ce que le public ne veut pas que je devienne, et… que je ne suis toujours pas ! J’ai toujours gardé cette nature de dilettante, pas trop convaincante en fait. J’ai tendance à dire (même si je suis très au courant des chiffres de ventes) : "ce qui m’importe, ce sont les premiers 20 000 albums vendus". Etre écouté par 20 000 personnes, cela permet de vivre et c’est tellement extraordinaire… ! Enorme… ! Le reste… !

Numéro 1 : Dans ton album j’ai remarqué deux types de chansons : celles conçues pour des impératifs de programmations, et celles où tu as voulu te faire plaisir à la manière Taï. Je les caractériserais par deux titres : "Envole-moi" et "Ton autre chemin". Qu’en penses-tu ?

Jean-Jacques Goldman : C’est tout à fait ça ! Ce n’est pas nouveau. Nous avions déjà cette démarche avec "Taï Phong". Nous étions conscients que notre musique ne pouvait pas intéresser les maisons de disques, aussi a-t- on inclus dans le trente "Sister Jane". Je poursuis dans ce sens même si c’est moins figurant qu’avec le groupe. Je sais très bien que le succès d’un album est lié à celui du 45 tours et je ne dis pas que je suis contre. Je constate seulement qu’il vaut mieux faire un mauvais album avec un très bon simple qu’un album moyen sans titre qui frappe. C’est comme cela et ne le nie pas. C’est un exercice de style : il faut que cela dure entre 3 et 4 minutes, que ce soit vite consommé et, éventuellement vite jeté (rires). En tous cas, cela permet au public d’entrer en contact avec le reste de l’album… "Ton autre chemin" est effectivement une porte ouverte sur d’autres choses : peut-être un re-travail en groupe… sur des éléments scéniques que je ne ferais pas pendant cette tournée mais dans une autre…

Numéro 1 : Souchon, Duteil ont aussi fait des tubes, mais il ne semble pas qu’ils aient "ratissé" aussi largement que toi. Crois-tu avoir débroussaillé quelque chose ?

Jean-Jacques Goldman : Peut-être !… j’aime bien les tubes, c’est aussi une explication ! En ce moment j’aime bien "I can hear your heart beat" de Chris Rea et j’ai acheté son album. J’ai les mêmes réflexes que le public. Je connais tout de Jimmy Hendrix et je peux te dire que "Hey Joe" est l’un de ses titres que je préfère. Si je te parle d’Elton John, idem. J’aime "Your song", "I’m still standing" mais je ne te dirais pas : "je préfère tel titre inconnu de l’album parce que cela fait… connaisseur !". Je reste convaincu aussi que le plus important reste l’a priori de la chanson : cette façon de la recevoir sans la comprendre toujours. Ensuite je travaille sur l’intelligence et non la débilité de la chanson. Et puis… au départ, un tube, c’est sensuel ! Sans comprendre "Let it be" on sent une ambiance quelque peu mystique, quelque peu fataliste. La chanson, la musique des mots, véhiculent tout cela ! Quand le public écoute "Comme toi" sans s’inquiéter des paroles, il sent quelque chose de tendre passer, quelque chose de mélancolique sans avoir besoin de savoir ce qu’il y a exactement dans le texte.

Numéro 1 : A propos de musiciens, tu as repris la même équipe sans "Nono" (Trust) qui était un sacré clin d'œil pour le public averti, et avec Romanelli, un monstre classique des synthés et orgues. Peux-tu m’en parler ?

Jean-Jacques Goldman : "Nono" n’était pas libre. Il était en tournée avec Trust et enregistrait leur nouvel album. Dans mon second 30 centimètres il était plutôt une guest-star qu’un musicien de studio comme cela se fait en Angleterre. J’aime travailler avec des gens qui ont quelque chose de mythique. Cette fois-ci c’est Halliwell (saxophone) qui fait office de guest-star. C’est un plaisir de rencontrer de grands musiciens, ceux qui ont un style très particulier et qui n’ont rien à voir avec des musiciens de studio. Romanelli est aussi un élément important. S’il y a une différence musicale entre cet album et le précédent, c’est en partie grâce à lui. Pour moi ce fut une entrée difficile et pas naturelle dans ce monde des boîtes et des synthétiseurs. Grâce à Romanelli cette entrée fut humaine : il est très chaleureux et possède parfaitement ces techniques aussi intéressantes qu’irréversibles.

Numéro 1 : Si je te dis "Définis ta musique sans tomber dans les étiquettes rock ou variété", que réponds-tu ?

Jean-Jacques Goldman : Je dirais : "Une musique essentiellement inspirée des années 70/75 qui trouve ses sources et ses références dans la musique Anglo-Saxonne de ces années-là, donc… pas très moderne. Une musique, des chansons avec une approche sensuelle du mot, plus ressentie que comprise. Je n’ai pas à expliquer : ça plaît ou ça plaît pas". Par contre je pense que la chanson française a une exigence : celle de ne pas dire n’importe quoi.

Numéro 1 : Es-tu hanté par la respectabilité ?

Jean-Jacques Goldman : La seule qui m’importe est celle que le public m’accorde. Le fait que des gens m’écrivent pour me dire "J’ai été touché par ce que tu chantes" me suffit amplement. Pour le reste… ! Je crois que la radio et la télé correspondent assez bien aux goûts du public. Quant à la presse… elle se trompe tellement ! Elle est faite de météorologues qui annoncent leurs bulletins quand tout le monde sait le temps qu’il fait… ! Je suis sûr que personne n’a écrit que Michael Jackson venait de pondre l’album de l’année quand il l’a sorti. Tous le disent aujourd’hui, qu’il a été vendu – en France – à plus d’un million et demi d’exemplaires. Il faut le savoir : quand on lit les chroniques du disque dans la presse institutionnelle (celle qui, paraît-il, fait le bon ou le mauvais sort à un disque), elles sont fausses 9 fois sur 10. Les spécialistes ont une approche complètement désuète de la chanson : uniquement littéraire et intellectuelle, jamais sensuelle. La chanson n’est pas un bouquin !

Numéro 1 : Sans tomber dans "l’explication de texte", j’aimerais que tu dises quelque mots de "Nous ne parlerons pas".

Jean-Jacques Goldman : Depuis que je suis dans le métier, je rencontre des gens qui, pour moi, étaient des mythes. Ceux que je voyais à la télé, dont j’entendais parler, dont j’écoutais les disques. Je me suis rendu compte que, très souvent, l’idée que j’avais d’eux était plus intéressante et plus riche que ce qu’ils sont dans la réalité. Une chanson donc, qui parle un peu de tout cela en me mettant à la place de ces "mythes". Il y en a qui m’écrivent, avec lesquels j’entretiens des relations épistolaires. Ils voudraient me rencontrer et j’ai peur de le faire. Je ne crois pas que cela puisse m’apporter beaucoup par rapport à l’idée qu’ils ont de moi, et moi d’eux. L’imaginaire est toujours plus riche et plus beau que le réel !

Numéro 1 : Un thème revient sans cesse chez toi : maître de son destin… posséder une certaine lucidité… trouver l’affirmation de soi. Ne crois-tu pas qu’à travers cette façon de voir tu prônes une certaine forme d’individualisme ?

Jean-Jacques Goldman : Oui !…(silence). C’est quelque chose qui est dans l’air ! C’est pour cela que j’ai appelé l’album "Positif". Les deux précédents 30 centimètres avaient aussi un titre lapidaire : un mot (qui n’a pas été retenu par le service marketing de la "Corporation Broadcasting Société" autrement dit C.B.S.) (rires). Le premier devait s’intituler "Démodé", par rapport à ce qui sortait en 81 (Remember – Yazoo – Talking Heads…). Le second : "Minoritaire" (un peu le thème traité à travers tous mes titres). Dans "Positif", si les textes ne sont pas toujours gais ou clairs, il y a toujours une porte de sortie, une façon de voir les choses autrement que "no future", pessimiste, nihiliste donc. Peut-être un retour à une prise en charge personnelle des problèmes, effectivement ! Un chanteur ne peut pas écrire hors de son contexte présent. Il suffit de lire les journaux… de voir ce qui se passe en politique… dans le monde ! Il y a un retour à "l’être concerné". Les gens commencent à penser que les solutions ne sont peut-être pas – et forcement – collectives… qu’ils ont peut-être leur mot à dire.

Numéro 1 : Tu as toujours la dent dure contre les marginaux. Déjà dans "Minoritaire", tu abordais ce thème. Tu le reprends dans "Je chante pour ça".

Jean-Jacques Goldman : Celui que je n’aime pas est celui qui se dit être marginal en étant très intégré au système : celui qui travaille à mi-temps dans une administration, qui fume un joint le soir avec 3 ou 4 personnes et qui lit Libé, car c’est celui qui trimballe le plus de lieux communs. De même avant, il fallait qu’une femme soit vierge jusqu’à son mariage, ou… celui qui n’avait pas "fait l’Armée" n’était pas un homme. Le marginal secrète de nouveaux lieux communs aussi stupides, du genre "U.S. go home" que ceux des censeurs d’avant 68 avec leur "Travail – Famille – Patrie". Ce sont les mêmes. Leur connerie porte parfois des barbes et des cheveux longs mais elle persiste. C’est contre cette marginalité là que je lutte, d’autant plus qu’elle est très présente dans mon entourage familial.

Numéro 1 : Ne crois-tu pas que ce genre de marginalité est en voie de disparition ?

Jean-Jacques Goldman : Je crois que 83 et 84 sont les dernières années de la cuvée "68" ? Cela me paraît très important. Les slogans soixante- huitards sont risibles pour les jeunes générations. On ne dit déjà plus CRS/SS. Il est très bon aussi, que les mythes tombent et de se trouver face aux réalités et non face aux rêves ! C’est dû à… des tas de déceptions souvent exprimées, bien avant moi, par des Glucksman ou des Henry Levy… Ils ont très vite pris conscience des côtés positifs de cette révolte de 68, mais aussi de son sectarisme.

Numéro 1 : A propos de promotion, il me semble que tu te distingues par ton assiduité ?

Jean-Jacques Goldman : Oui !La prise de conscience de l’importance du 45 tours, comme je te l’expliquais tout à l’heure. Je joue le jeu de cet état de fait. Je suis par contre moins assidu en ce qui concerne la Presse, pas celle des jeunes qui s’intéresse éventuellement à la musique, mais à la grande presse qui s’occupe de l’homme public qu’un chanteur peut devenir, ce qui ne m’intéresse pas. J’ai l’impression – chaque fois que je fais une radio ou une télé – de préparer mes enregistrements futurs avec plus de confort, de consacrer plus d’heures de travail avec des musiciens plus intéressants. La promotion est un moyen.

Numéro 1 : L’Olympia pour toi, représente quoi exactement ? Un examen a passer, un rêve d’enfant réalisé, ou le prestige de la salle ?

Jean-Jacques Goldman : Un examen ! Oui, c’est très bien vu. C’est vraiment comme cela que je l’entends : une envie de tomber malade ce jour-là pour ne pas y aller et probablement un grand plaisir si je le réussis. Moi qui croyais en avoir fini avec ça !…(rires).

Numéro 1 : Ta dédicace : "A ceux qui resteront fidèles quand il sera moins facile de l’être" : un sentiment qui te hante ? Un pied-de-nez à une certaine mentalité qui n’a pas l’air de vouloir disparaître ?

Jean-Jacques Goldman : Plutôt un pied-de-nez ! Il y a des tas de gens à qui j’aurais pu dédier ce disque et qui le souhaitaient. J’avais commencé une liste de noms comme il y en a sur tous les albums. Finalement je me suis dit : "Je ne sais pas s’il y aura tant de gens que cela le jour où cela marchera moins bien pour moi et qu’il y aura un autre jeune, plus fou que moi pour faire "danser les farfelus" comme dit Charlebois. Et je me suis dit qu’en faisant une phrase comme ça, j’en supprimais pas mal. Curieusement cela a créé un grand froid autour de moi ! Probablement que beaucoup se sont demandés s’ils étaient concernés. Ça leur impose peut-être un examen de conscience ! (rires).

Numéeros 1 : Et maintenant, comment te sens-tu, plus de 2 ans après ce démarrage foudroyant comme chanteur à succès ? Changé ? Fatigué ?

Jean-Jacques Goldman : Un peu fatigué et victime en même temps ! Très heureux de tout ce qui m’arrive mais avec une impression curieuse : celle de ne faire que cela ! Du disque ! De la promo ! De la scène ! Celle aussi de ne pas vivre. J’attends avec impatience la fin de cette tournée (juin- juillet) pour exister autrement : que s’ouvre une autre ère ! Je pourrais enfin vivre en tant que chanteur, avoir un emploi du temps et faire autre chose. Fondamentalement, un chanteur ne peut pas se nourrir que de cette vie là. Il lui faut vivre certaines situations pour pouvoir écrire et chanter. On ne peut pas écrire sur… le show-biz ou les émissions. Donc avoir le temps de rencontrer des gens, celui de nouer des relations, bouquiner, aller au ciné, au théâtre, re-faire du sport régulièrement etc… "créer de la matière à chansons". Je pense avoir le temps de recommencer à vivre "normalement" après la tournée.

Numéro 1 : Parle-t-on mieux de soi quand on connaît son public ?

Jean-Jacques Goldman : Sans aucun doute ! Le connaître m’a permis de me confronter à ce qui l’intéresse comme à ce qu’il y a de vrai en moi . Réconfortant de constater que des chansons passées inaperçues par les médias ont été accueillies à 100% par le public. Dans mon courrier on me parle de "Pas l’indifférence" (de mon premier album) ou de "Veiller tard" (dans le second ). Il n’y a pas de problème, le public ne se goure pas. J’ai appris cela à son contact. Il aime les tubes, mais n’en est pas dupe. Il sait voir plus loin. Les tubes sont indispensables pour qu’il pénètre plus avant dans les autres titres. Il faut donc qu’il se passe des choses dans l’album. J’ai compris qu’il attendait de moi une certaine sincérité, un certain naturel, cette sincérité, ce naturel doivent être vécus pour qu’ils passent. Je suis condamné à être… heureux, condamné à être moi-même et non pré-fabriqué… Je sais que cette sincérité-là lui convient et que le jour où je ferais des chansons plastiques, il me lâchera…


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